L’image désuète du camping-car a été sérieusement dépoussiérée ces deux dernières années, le covid aidant à mettre en avant ses atouts. Les mordus sont de plus en plus nombreux.
Envie d’évasion sans s’entasser dans un hôtel, avec un itinéraire flexible, le camping-car offre ces possibilités et les habitants du Luxembourg savent profiter de ses atouts puisque 2 200 véhicules de ce type sont enregistrés dans le pays. À l’occasion du premier Campingsmaart organisé par l’Automobile Club du Luxembourg (ACL) samedi, on fait le point sur cet engin inventé dans les années 1910 et qui n’en finit plus de séduire. Le covid lui a permis de briller un peu plus puisqu’il offrait une alternative au Covid Check, aux restaurants et hôtels fermés, créant un engouement qui ne faiblit pas depuis.
C’est ce que constate l’ACL : «En 2021, nous avions 268 détenteurs de la carte CCI, aujourd’hui nous en avons 316 et nous ne sommes qu’en avril», indique Vania Henry, en charge de la communication, du marketing et du développement pour l’ACL. La CCI ou la «Camping Card International» est comme un «passeport» international des campeurs. Elle est acceptée comme justificatif d’identité par tous les campings participant à l’opération CCI. Elle permet d’avoir des réductions et offre une assurance contre les risques de responsabilité civile au camping dans une quarantaine de pays. Même la carte spéciale réservée aux camping-cars entre 3,5 et 7,5 tonnes, de pas plus de 10 mètres de long et 3,20 mètres de hauteur a vu son nombre d’adhérents bondir au Luxembourg, passant de 127 en 2021 à 178 cette année.
En dehors de ceux qui possèdent déjà un véhicule, la demande de location est, elle aussi, très forte, «essentiellement pour tester ce type d’expérience, savoir si c’est vraiment fait pour soi avant un achat, explique Vania Henry. Beaucoup de gens veulent aussi essayer un autre style de vacances. De plus en plus de jeunes partent en groupe entre copains pour tenter cette nouvelle aventure, mais également des familles avec des jeunes enfants qui ainsi sont autonomes, peuvent manger quand elles en ont envie. D’autres choisissent la location juste en attendant d’avoir leur propre véhicule, car en ce moment, il faut compter 16 mois d’attente à l’achat d’un camping-car avant la livraison. Nous en louons aussi au club où la demande est très forte, mais en général les vrais pratiquants sont des mordus qui aiment avoir leur propre engin».
En dehors des utilisateurs ponctuels, le profil des camping-caristes traditionnels est plutôt celui de «personnes de plus de 50 ans jusqu’aux retraités qui ont du temps pour partir quand ils le souhaitent en dehors des vacances scolaires et de la haute saison. Ceux qui ont des enfants déjà grands et autonomes».
Recettes spéciales pour camping-caristes
Alors qu’il avait une image un peu vieillotte, le voyage en camping-car a bénéficié également de la mode du van, en particulier de celui d’une célèbre marque de voiture qui depuis quelques années donne un coup de jeune à cette pratique.
C’est ce nouvel attrait que l’ACL constate à tous les niveaux avec les ventes de guides et demandes d’informations notamment, qui a donné l’idée au club d’organiser ce premier évènement autour des camping-cars. Le Campingsmaart qui pourrait bien être réitéré s’il a le succès escompté. «Les pratiquants forment une communauté et aiment se retrouver pour partager les trucs et astuces. Les nouveaux pratiquants eux, ont besoin d’être rassurés, informés que ce soit sur les recettes qu’on peut faire en camping-car ou les itinéraires à emprunter», poursuit la représentante de l’ACL. On ne circule pas avec un camping-car comme avec une voiture, il faut vérifier si la hauteur du véhicule passe sous les ponts, où se garer et de préférence réserver au moins la première nuit, surtout en haute saison.
Au Luxembourg, les emplacements dédiés sont indiqués et seuls eux sont autorisés pour le stationnement des camping-cars. «Pour visiter la capitale, on peut se garer par exemple au Glacis», illustre Vania Henry. «Nous avons une équipe de conseillers très au point pour renseigner les gens sur ces sujets et il y aura de nombreux professionnels samedi qui pourront répondre aux interrogations des personnes intéressées.»
Une vente d’occasion sera organisée au Campingsmaart, mais peu de véhicules de seconde main sont disponibles car «l’achat d’un camping-car représente un investissement (avec des prix qui débutent à 60 000 euros) et les gens le garde en général très longtemps», insiste la chargée de communication.
Côté destinations, il y a le choix. Le nord du pays et le Mullerthal ont du succès auprès des camping-caristes. En dehors des frontières, la France, la Croatie et plus loin le Portugal ont principalement séduit les adeptes du camping-car l’an dernier. 2022 sera peut-être l’occasion de découvrir de nouveaux horizons, à bord de sa maison roulante.
Le premier Campingsmaart
Pour surfer sur la vague du succès des camping-cars, l’ACL organise son premier évènement dédié au camping et au véhicule mythique qui lui est associé. Le Campingsmaart se tiendra samedi de 10 h à 18 h aux abords du circuit à Bertrange. À cette occasion, une dizaine de camping-cars neufs et à la pointe de ce qui existe sur le marché seront exposés.
Les particuliers sont également invités à vendre leurs véhicules sur la partie «marché d’occasion» du Campingsmaart. L’ACL s’est associé avec la plateforme Mycar.lu, sur laquelle les propriétaires de camping-cars à vendre pourront remplir leur annonce en ligne avant l’évènement.
Une quinzaine de stands seront tenus par des professionnels du camping et des activités de plein air. La Maison du cycliste et la piste de karting de l’ACL assureront l’animation sur place avec des ateliers pour petits et grands.