Les gigantesques incendies qui ravagent la région de Los Angeles depuis le début de semaine sont toujours incontrôlables. De nouveaux foyers à San Diego et à Santa Barbara ont entraîné des évacuations en masse.
Selon le service météo de Los Angeles, les vents se sont un peu essoufflés vendredi (entre 50 et 80 km/h) par rapport à jeudi où ils ont atteint des vitesses dignes d’un ouragan de catégorie 1. Les conditions dans le sud de l’Etat restent « extrêmement dangereuses » avec un sol sec et des températures anormalement élevées, a prévenu l’agence de lutte contre les incendies Calfire.
Selon Calfire, les six incendies faisant rage dans l’Etat ont réduit en cendres 57000 hectares.
Plus de 500 bâtiments ont été détruits et 212 000 habitants étaient toujours évacués vendredi. L’incendie de Lilac, au sud de la Californie, a transformé les nombreuses écuries de la région en cimetières où ont péri brûlés vifs jeudi des dizaines de purs sangs pris au piège.
Le président Donald Trump a publié vendredi une déclaration d’urgence pour la Californie, permettant le déblocage de l’aide fédérale pour Los Angeles et sa région, sur la côte ouest américaine.
Dans le comté de San Diego, à environ une heure et demie au sud de Los Angeles, deux incendies cernaient la ville de Murrieta. Au sud, le foyer « Lilac » a consumé plus de 1.600 hectares en moins de 24 heures. Le feu « grandit à une vitesse d’expansion dangereuse ». Au nord, celui de « Liberty » a brûlé 120 hectares de végétation et n’était contenu qu’à 10%.
« J’ai pleuré de joie »
Les flammes ont transformé cette région rurale enfoncée dans les terres du désert californien en paysage de désolation, avec une végétation calcinée et parsemée de taches rouge laissées par les produits retardant largués par les pompiers.
Judy Herman, une retraitée de 76 ans habitant Murrieta, a « pleuré de joie » quand elle a retrouvé sa maison intacte. « J’avais nettoyé autour de la maison, ça a probablement aidé », a-t-elle expliqué. Elle avait dû évacuer jeudi après-midi alors que l’incendie menaçait. « Les flammes faisaient presque deux mètres de haut, j’étais paniquée », a-t-elle dit.
Dans cette région qui compte de nombreux haras, beaucoup de chevaux ont aussi dû être évacués mais certains n’ont pas survécu. Au moins 25 d’entre eux sont morts brûlés dans le centre équestre de San Luis Rey, selon la presse locale.
Des milliardaires privés de maison
Dans le comté de Ventura, au nord-ouest de Los Angeles, le brasier le plus dévastateur a détruit plus de 53.000 hectares et n’était contenu qu’à 10%, selon le dernier bilan vendredi matin.
Il a entraîné un décès, réduit en cendres plus de 400 structures depuis lundi et en a abîmé 85 autres. 15.000 bâtiments sont encore menacés par les flammes.
Le brasier se dirige vers le nord-ouest et menace la ville de Santa Barbara, que le gouverneur de Californie Jerry Brown a placé en situation d’urgence. Les opérations d’évacuation ont débuté jeudi.
« Thomas » est l’un des 20 plus gros incendies dans l’histoire de la Californie, a estimé vendredi l’ONG de protection de l’environnement Climate Nexus, blâmant le changement climatique.
Plus près de Los Angeles, l’incendie « Skirball » a réduit en cendres plusieurs demeures du quartier de Bel-Air prisé des milliardaires. Plus de 700 résidences ont été évacuées. Le feu a frôlé la propriété et le vignoble du magnat des médias Rupert Murdoch, estimés à 30 millions de dollars. Il était maitrisé à 30%, selon un bilan jeudi soir.
L’Université de Californie à Los Angeles (UCLA) et le musée Getty, ont toutefois rouvert leurs portes après avoir fermé la veille.
L’année 2017 a été la plus meurtrière en Californie à cause d’incendies. Plus de 40 personnes sont mortes en octobre dans plus d’une dizaine de feux qui ont ravagé une partie du nord viticole, ont rasé plus de 10.000 bâtiments et brûlé plus de 73.000 hectares.
Le Quotidien / AFP