Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Validée le 15 décembre dernier par le ministre des Transports français, la future A31 bis s’est précisée lors d’une conférence de presse du préfet de la Moselle, Laurent Touvet.
Si le projet d’A31 bis est désormais acté, depuis la confirmation par l’ex-ministre des Transports Clément Beaune, plusieurs zones d’ombre subsistaient. Laurent Touvet, le préfet de la Moselle, a donc tenu une conférence de presse pour éclaircir certains points.
Le calendrier dévoilé
Les automobilistes ne sont pas près d’emprunter l’A31 bis. Avant le début des travaux, une enquête publique débutera d’ici la fin de l’année. Animée par une série d’ateliers, celle-ci doit durer jusqu’en 2025. Des registres seront ouverts pour recueillir les avis de chacun. «Les impacts sur le bruit, la pollution de l’air et la santé seront étudiés dans l’étude d’impact du projet. Des études spécifiques seront conduites pour évaluer la qualité de l’air aux abords immédiats des entrées et sorties du tunnel», détaillent les termes de la décision du ministre.
L’attribution de la concession quant à elle aura lieu en 2028 pour un début des travaux en 2029. Le chantier devrait être terminé d’ici 2032, deux ans après celui de l’élargissement de l’A3.
4 € de péage entre Metz et Luxembourg
En plus du tunnel profond sous Florange, le projet prévoit l’élargissement de l’A31 entre Thionville et la frontière luxembourgeoise (12 km) pour transformer le tronçon en 2×3 voies. «Ces deux parties du projet forment un tout qui ne fonctionnerait pas l’une sans l’autre, puisqu’un contournement sans élargissement de l’A31 créerait un goulot d’étranglement», a rappelé le préfet.
Cette section, tout comme celle de Florange, sera payante. Le tarif n’a pas encore été fixé mais une première estimation prévoit 2 € pour traverser Florange et 2 € de plus pour emprunter la future route au nord de Thionville. Pour un frontalier messin, cela reviendrait à 4 € à chaque passage, soit 8 € par jour.
A noter qu’aucune barrière de péage ne sera installée. Des caméras permettront d’identifier les voitures et le paiement se fera via un site internet.
Une quatrième voie pour les transports publics
Avec l’A31 bis, la France et le Luxembourg veulent expérimenter une voie dédiée au covoiturage. Pour le moment, en plus de l’élargissement de l’autoroute, le projet prévoit l’aménagement de la bande d’arrêt d’urgence afin d’accueillir des transports en communs. Le but est de développer des bus collectifs transfrontaliers.
440 millions d’euros pour le rail
Si l’objectif est d’augmenter les capacités de l’infrastructure routière, le train ne sera pas oublié pour autant. 440 millions d’euros seront investis pour le rail sur la décennie 2020. «On va accroître la capacité du transport ferroviaire de 8 000 à 24 000 voyageurs par jour en direction du Luxembourg, avec une cadence poussée jusqu’à huit trains par heure, a précisé Laurent Touvet. Toutefois avec 100 000 travailleurs frontaliers, la route demeure un mode de transport indispensable».
