Accueil | Sport international | C1 : City-Chelsea, finale de nouveaux riches et choc des styles

C1 : City-Chelsea, finale de nouveaux riches et choc des styles


Finaliste avec Paris l'an dernier, Thomas Tuchel (à gauche) défie Pep Guardiola, qui a remporté deux fois la compétition comme entraîneur avec le Barça (Photo AFP).

Avec du public, la finale 100% anglaise entre Manchester City et Chelsea, samedi à Porto (21 h), va couronner un «nouveau riche», chacun dans son style: le séduisant collectif entraîné par Pep Guardiola affronte l’infranchissable bloc dessiné par Thomas Tuchel.

Dès vendredi, des centaines de supporters venus du Royaume-Uni ont bariolé de bleu les terrasses et les «fan zones» de la ville portugaise. Entre les «Sky Blues» mancuniens et les «Blues» londoniens, l’affiche de clôture de la saison 2020-2021 lance l’été «festif» souhaité par l’UEFA, avant l’Euro (11 juin-11 juillet) à venir. Au stade du Dragon, 16.500 spectateurs, dont environ 10.000 britanniques, promettent de faire du bruit pour tous ceux qui n’ont pas pu faire le déplacement.

Il y a eu des déçus, car le choc s’annonce palpitant entre deux équipes qui ont pris rendez-vous avec l’histoire. City, en quête d’une première C1, veut devenir le 23e club à inscrire son nom au socle du prestigieux trophée, un objectif qui a justifié les centaines de millions dépensés par ses richissimes propriétaires émiratis depuis leur arrivée en 2008.

Les coéquipiers de Kevin de Bruyne ont mis l’Angleterre à leurs pieds, en remportant cette saison le Championnat et la Coupe de la Ligue, mais c’est l’Europe qu’attend désormais le cheikh Mansour ben Zayed Al Nayane. Or, depuis qu’il est aux commandes (2016), Guardiola, deux fois vainqueur de la Ligue des champions comme entraîneur avec le Barça (2009, 2011), a accumulé les déceptions dans la compétition phare, dont une dernière, marquante, en quart contre Lyon (3-1) il y a moins d’un an.

Cette saison, son équipe a conjuré la malédiction, avec un parcours irréprochable (11 victoires en 12 matches) et un noyau dur d’anciens, autour de De Bruyne, Riyad Mahrez ou Ederson, au top de leur forme. L’éclosion du jeune attaquant Phil Foden ou du défenseur portugais Ruben Dias contribue aussi à faire de Manchester City le favori naturel de la finale.

La revanche de Tuchel

«Je suis assez convaincu qu’on va devoir souffrir pour gagner la finale», estime pourtant Guardiola, à contre-pied des pronostiqueurs. «Samedi, ce sera un match avec des dynamiques, ce ne sera pas 90 minutes à l’avantage d’une équipe avec une domination totale», imagine-t-il.

L’Espagnol a en tête qu’il a perdu deux fois, ces dernières semaines, contre Chelsea, deux défaites qui alimentent la confiance des hommes de Thomas Tuchel. «On les a battus en étant courageux, en souffrant ensemble, avec beaucoup de qualité et de conviction», se rappelle le technicien allemand, qui redemande la même chose à ses joueurs à Porto.

Les «Blues» détenus par l’homme d’affaires russe Roman Abramovitch, n’ont pas la pression de City, grâce à leur sacre de 2012 qui a fait entrer le «nouveau riche» de l’ouest de Londres dans la cour des grands. Aujourd’hui, ils endossent un costume d’outsider qui correspond bien à leur saison en dents de scie, marquée en janvier par un changement d’entraîneurs alors que le club végétait à la septième place de Premier League.

Trois semaines après avoir été limogé du PSG, Tuchel a rebondi à Chelsea en s’appuyant sur une défense à trois en acier, la meilleure de la compétition avec… Manchester City. Le Souabe peut y ajouter son expérience, lui qui a perdu, avec le Paris SG, la finale de la dernière édition, contre le Bayern (1-0), en août dernier. Lui aussi, comme l’UEFA, a vécu une année compliquée, entre pandémie et projet avorté de «Super Ligue». Lui aussi veut retrouver un peu de soleil, à Porto.