L’OGBL affirme que la priorité doit rester le pouvoir d’achat des ménages. Le syndicat revendique toujours une augmentation de 10 % du salaire social minimum. Il salue le niveau élevé des investissements.
Le syndicat déclare que «l’heure du progrès social a sonné». Les finances publiques se portent bien, le niveau d’endettement est raisonnable et stationnaire, la croissance, appréciable : c’est le moment de mettre en place le paquet social, selon lui.
ll y a tout juste un an, l’OGBL exhortait encore le gouvernement à abandonner sa politique d’austérité budgétaire et réclamait «un changement de cap». À la place du paquet d’économies dit «paquet d’avenir», le premier syndicat du pays revendiquait un «paquet social», des mesures «pour un meilleur travail et un meilleur revenu».
Le ton n’est plus le même un an plus tard. Mardi, l’OGBL a livré ses premières impressions après la lecture du projet de budget 2017 qui présente des finances publiques luxembourgeoises «en bonne santé». Le syndicat, qui s’est acharné depuis deux ans à démontrer que le «paquet d’avenir» était complètement «superflu» au vu de l’état de santé plutôt satisfaisant des finances publiques, se réjouit de voir le gouvernement revenir à de meilleurs sentiments.
Au passage, le syndicat affirme qu’il a réussi à affaiblir le paquet d’économies décidé par le gouvernement en 2014, en obtenant entre autres l’introduction d’un mécanisme d’adaptation des allocations familiales à l’évolution du salaire médian, la revalorisation du congé parental ainsi qu’une diminution de la charge fiscale pesant sur les petits et moyens revenus dans le cadre du projet de réforme fiscale.
Le syndicat ne compte pas se reposer sur ses lauriers et entend peser de tout son poids pour que les ménages puissent disposer d’encore plus de pouvoir d’achat «sans mettre en danger les caisses de l’État». Les prévisions de croissance sont bonnes et, pour l’OGBL, c’est le moment d’entreprendre «une véritable et nécessaire politique sociale au Luxembourg».
Pour être totalement satisfait, l’OGBL aurait voulu entendre le ministre des Finances annoncer d’autres mesures que revendique le syndicat comme l’adaptation de 1,4 % du revenu minimum garanti (RMG) et le versement d’une prime unique et uniforme de 1 % aux pensionnés. «Il est inutile de rappeler à quel point le pouvoir d’achat des ménages a souffert au cours des dernières années. Au vu de l’excellente santé des finances publiques et du retard à combler en la matière (les chiffres relatifs à la pauvreté au Luxembourg ont été publiés récemment par le Statec), le gouvernement serait bien inspiré d’agir sans attendre davantage et d’en faire sa principale priorité», estime l’OGBL.
Le syndicat maintient toujours sa revendication relative à une augmentation structurelle de 10 % du salaire social minimum qui, en l’état, ne permet pas de vivre dignement au Luxembourg. «Au-delà de l’excellente situation économique du pays, l’OGBL tient à signaler que le niveau actuel du salaire social minimum est largement inférieur à ce que représente 60 % du salaire médian, qui est le taux recommandé par l’Organisation internationale du travail», rappelle le syndicat.
Investissements vitaux
Du côté des investissements, tout va mieux. Le gouvernement, qui investit notamment dans l’enseignement, l’environnement, la mobilité et la santé, répond ainsi aux attentes de l’OGBL. Les investissements environnementaux et climatiques ont plus que doublé depuis 2013, pour atteindre en 2017 le niveau record de 617 millions d’euros, soit pratiquement un quart de l’investissement total. Le budget 2017 prévoit également la création de 1 044 nouveaux postes, dont 544 dans l’enseignement et 100 auprès de la police grand-ducale.
L’OGBL profite de cette première analyse pour dire les craintes qu’il ressent à l’écoute du discours «des forces politiques de l’opposition qui estiment que l’État luxembourgeois devrait actuellement continuer à faire des économies». Sans le nommer, le syndicat désigne le CSV qui s’alarme des dettes que contracte le gouvernement. Pour l’OGBL, ces investissements «s’avèrent vitaux en vue de préparer l’avenir du pays et celui des générations futures!».
Pour le CSV, il n’y a qu’une question qui se pose : «Qui va payer le milliard de dette annuel et quand?», interroge sans relâche Claude Wiseler. Pour l’OGBL, il n’y a qu’une conclusion qui s’impose : «L’heure du progrès social a plus que sonné.»
Geneviève Montaigu