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Budget 2017 : les réactions politiques

Le ministre des Finances a déposé mercredi le budget 2017 à la Chambre des députés. Réactions des principales forces politiques du pays.

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Eugène Berger (DP) : « On a les moyens pour préparer l’avenir du pays »

berger«Je ne peux que constater que le budget sera une nouvelle fois en équilibre. Cela démontre que le DP a contribué au bon travail du gouvernement. Cela nous permet d’avoir les moyens pour investir dans l’avenir du pays. On peut ainsi continuer à investir dans les prestations sociales mais aussi dans une croissance qualitative.

Je pense notamment à tous les investissements dans les transports publics mais aussi ceux dans l’enseignement et la recherche. On peut également continuer à investir dans le développement de la compétitivité du pays.

Il s’agit donc vraiment d’un budget qui va faire des jaloux parmi bien d’autres pays, qui seraient très contents de pouvoir présenter de tels chiffres. Pour conclure, on peut donc affirmer qu’on prépare de la meilleure des manières l’avenir du pays.»

Alex Bodry (LSAP) : «Il s’agit d’un excellent budget»

lsap«J’estime qu’il s’agit d’un excellent budget qui renforce effectivement les caractéristiques du budget en cours. Il met l’accent sur les investissements, c’est-à-dire qu’il prépare le pays aux défis de l’avenir. Ces investissements record sont essentiels. Le fait le plus marquant, selon moi, est que des économies avaient été faites, justement sur les investissements, sous le gouvernement précédent. Il s’agissait d’une politique à réorienter et c’est désormais fait.

Par ailleurs, on fait une réforme fiscale qui se traduit par une réduction de la charge fiscale, notamment pour les ménages, mais aussi, en partie, pour les entreprises : cela peut être financé grâce à la bonne tenue de notre économie et par les mesures prises par le gouvernement. Cela nous permet effectivement de respecter les objectifs financiers à long terme qu’on s’est fixés, à savoir maintenir un taux d’endettement raisonnable et respecter, intégralement, les prescriptions européennes.»

Viviane Loschetter (déi gréng)  : « Ce budget comporte la signature des verts »

greng«Nous restons un peu réticents par rapport à ces pronostics de +4 % de croissance l’année prochaine, car cela dépend, comme l’a souligné Pierre Gramegna, de la conjoncture internationale. Par contre, nous sommes d’accord sur le fait que la croissance n’est plus le critère le plus important; en effet, il y a beaucoup plus d’aspects humains pris en compte. Cela étant, ce budget comporte la signature des verts.

Il s’agit du premier budget où l’on voit enfin un doublement de la somme consacrée à l’environnement, la mobilité et aux obligations nécessaires vis-à-vis du changement climatique.

On remarque également qu’il y a, enfin, dans ce budget un « fil vert » concernant l’aménagement du territoire. On a un concept global afin de savoir où investir en termes d’infrastructures. Dernier point positif, les investissements faits dans le domaine de la « matière grise », de l’innovation, de la recherche et des ressources humaines dans l’enseignement : il n’y a pas plus développement durable que cela!»

Claude Wiseler (CSV) : « Je ne partage pas du tout leur optimisme »

csv«Je constate que tout ce que nous avons dit se réalise dans ce budget 2017 : le pays connaît une très grande croissance autour de 4 % et nous arrivons toujours à un déficit, sur le budget central, qui s’élève à un milliard d’euros et ne passera pas sous 0,5 milliard d’euros d’ici 2020. De plus, les taux d’intérêt sont historiquement bas. Cette politique ne préparera certainement pas l’avenir comme il se doit.

Quand le ministre Gramegna évoque « une croissance qualitative », j’estime qu’il n’annonce rien de neuf, puisque tous les projets énumérés (tram, etc.) sont dus au gouvernement précédent. Bref, je trouve ces affirmations prétentieuses.

Par ailleurs, nous connaissons toujours, en valeur absolue, une croissance de la dette publique. Je ne partage pas du tout l’optimisme du gouvernement sur l’état des finances, car tout cela est faussé par les comptes de la sécurité sociale qui, bien qu’ils soient très bons, cachent les promesses d’avenir et même les réserves faites ne tiennent pas compte des promesses faites.»

Gast Gibéryen (ADR)  : « Il faut être fou pour miser sur un tel déficit »

adr«Je pense qu’il faut être fou pour miser sur un budget avec un tel déficit alors que la croissance économique se situe à un niveau record de 4,6  %. D’autres pays, avec une croissance économique bien moins importante, présentent des budgets équilibrés. Nous, ici au Luxembourg, on se sent obligés de faire un milliard de déficit. On ne peut donc aucunement cautionner ce budget. Je ne peux également pas comprendre comment un gouvernement peut marquer autant de fierté d’avoir présenté un budget si déficitaire.

Ce déficit va se poursuivre les années à venir. Ce gouvernement n’a pas en vue l’avenir du pays ou des citoyens mais uniquement l’échéance électorale d’octobre 2018. Car si on pensait aux prochaines générations, on ne présenterait pas un budget qui contracte de nouvelles dettes, mais un budget qui serait en équilibre et qui permettrait de réduire la dette publique. Il est inconcevable que tout le monde, même les plus riches ou nous, députés, qui ne comptons pas un seul cas social, puisse bénéficier de la réforme fiscale.»

David Wagner (déi Lénk) : « Le budget est surtout là pour plaire aux marchés »

lenk«Le gouvernement tente quelque chose qui n’a fonctionné nulle part ailleurs dans le monde. Comme annoncé, l’imposition des entreprises sera revue à la baisse, ce qui apportera forcément un déficit. D’un autre côté, je serais très content de voir le gouvernement parler aussi des salaires.

Il évoque une baisse du chômage, mais ne mentionne pas que les salaires baissent eux aussi. Je ne sais pas s’il s’agit d’une raison de se réjouir. L’imposition est abaissée, on signe en même temps un déficit pour plaire aux marchés financiers, mais les salaires, par contre, n’ont pas tendance à augmenter.

Sur la durée, cela ne va pas fonctionner, comme partout ailleurs. Je ne vois pas comment le fait d’aller dans la direction d’une politique d’austérité va pouvoir soudainement fonctionner au Luxembourg.

Chaque budget est électoral. Mais le budget est surtout là pour plaire aux marchés financiers et non pas pour servir les intérêts des citoyens.»

Le Quotidien