Pour protéger les enfants des cas de bronchiolite et autres maladies respiratoires, les adultes sont appelés à exercer leurs responsabilités. La Kannerklinik vit sous tension et appelle à l’aide.
C’est l’état d’alerte chez les pédiatres qui appellent la population à les aider dans le combat contre la multiplication des virus, en plus de la bronchiolite, qui touchent essentiellement les jeunes enfants.
Une soixantaine d’entre eux sont hospitalisés à la Kannerklinik, qui vit sous tension. Les cas de bronchiolite ont conduit quatre enfants en soins intensifs sur les huit hospitalisés dans ce service actuellement.
«Ce n’est pas le moment d’emmener son enfant faire des photos avec le père Noël dans un centre commercial», prévient la Dr Isabel de la Fuente, pédiatre spécialiste en maladies infectieuses au CHL.
Vendredi, elle faisait partie du staff autour de la ministre de la Santé, Paulette Lenert, qui livrait une conférence de presse matinale, porteuse de plusieurs messages importants.
«Nous essayons de sortir de cette situation de crise»
Il faut, en premier lieu, que les adultes protègent les plus vulnérables qui sont aujourd’hui les bébés âgés de 3 à 6 mois susceptibles de développer des complications pulmonaires en contractant une bronchiolite, alors que la grippe peut s’avérer dangereuse jusqu’à 2 ans, voire 5 ans.
Il faut éviter les contacts avec les nourrissons, garder les enfants malades à la maison si possible, au chaud. Toutes les personnes adultes en contact avec des enfants en bas âge sont invitées à porter des masques dans les lieux fréquentés, comme les transports en commun ou les magasins. Les mêmes gestes barrières adoptés pendant la pandémie doivent prévaloir.
Les pédiatres lancent aujourd’hui cet appel pour essayer de retrouver une situation plus calme à la Kannerklinik. «Nous essayons de sortir de cette situation de crise pour retrouver un fonctionnement plus normal de l’hôpital», explique la Dr de la Fuente.
Pour y parvenir, il faut limiter la transmission des virus, celui de la grippe, le covid, la bronchiolite, qui s’est stabilisée, en protégeant les enfants et en isolant les malades.
Ensuite, il faut désengorger les urgences. Inutile de s’y précipiter dès que le thermomètre affiche 40 °C de température. «Je sais, c’est parfois effrayant pour les parents, mais ramener son enfant aux urgences n’est pas nécessaire, sauf s’il montre des signes inquiétants, comme un problème respiratoire, un changement de teint sur le visage, une réactivité altérée», précise la pédiatre.
Des capacités doublées
Il est important que l’hôpital pour enfants consacre à nouveau des lits et des ressources humaines pour les autres pathologies, d’où l’insistance des autorités, aussi bien médicales que politiques, à faire adopter des comportements responsables.
Les parents doivent penser à protéger les plus vulnérables et ne pas céder à la panique ou à la facilité en se rendant machinalement aux urgences pour obtenir un certificat de congé pour raison familiale. «Je sais que c’est plus facile, parfois, mais c’est ridicule d’attendre sept heures aux urgences pour un certificat médical et une ordonnance», insiste le Dr de la Fuente.
Le message de la Direction de la santé est clair aussi. La grippe est précoce et virulente, le vaccin participe amplement à limiter sa propagation et à s’en prémunir.
Le directeur général du Centre hospitalier de Luxembourg (CHL) évoque le chamboulement qu’entraîne l’épidémie de bronchiolite et de grippe dans les services, qui doivent s’adapter. Les chambres simples de l’hôpital de jour accueillent désormais deux lits, ce qui est possible pour des enfants en bas âge.
La ministre de la Santé, Paulette Lenert, souligne bien que les capacités n’ont pas seulement été atteintes, mais qu’elles ont été doublées pour répondre à l’urgence de la situation. Une vingtaine de lits supplémentaires devraient s’ajouter la semaine prochaine.
Les gestes barrières pour s’en sortir
Comment diminuer le risque de bronchiolite? En se lavant les mains pendant 30 secondes, avec de l’eau et du savon, avant et après s’être occupé du bébé. Éviter, quand cela est possible, d’emmener son enfant dans les endroits publics confinés (transports en commun, centres commerciaux, etc.) où il risquerait d’être en contact avec des personnes enrhumées.
Ne pas partager les biberons, sucettes ou couverts non lavés, laver régulièrement jouets et doudous, ouvrir les fenêtres de la pièce où l’enfant dort pendant 10 minutes par jour minimum et ne pas fumer à côté des bébés et des enfants.
Lorsque l’on est soi-même enrhumé, il faut se couvrir la bouche avec le coude ou la manche quand on tousse ou éternue, porter un masque (en vente en pharmacie) quand on s’occupe de son bébé et éviter d’embrasser le bébé sur le visage et sur les mains.