Les progrès ne sont pas actuellement « suffisants » pour passer à la phase suivante des négociations sur le Brexit, a affirmé mardi le négociateur en chef de l’UE Michel Barnier devant le Parlement européen à Strasbourg.
« Nous n’avons pas encore réalisé aujourd’hui les progrès suffisants pour entamer en toute confiance la deuxième phase de la négociation, d’abord sur ce que serait (…) une éventuelle période de transition (…) puis ensuite une discussion sur le cadre de notre future relation », a expliqué M. Barnier.
Ces « progrès suffisants » exigés par l’UE doivent être enregistrés dans les trois sujets clés définis au début des tractactions: le sort des citoyens directement touchés par le Brexit, la question de l’Irlande, et le solde des comptes.
Le Français a énuméré devant les eurodéputés les « divergences sérieuses » qui persistent dans les discussions, « en particulier sur le réglement financier ».
« Nous n’accepterons pas de payer à 27 ce qui a été décidé à 28 », a asséné Michel Barnier. « Les contribuables des 27 n’ont pas à payer les conséquences d’une décision qu’ils n’ont pas prise », a-t-il ajouté.
Il s’est aussi inquiété de « certaines mesures discriminatoires » déjà prises par l’administration britannique contre des ressortissants des 27 installés sur le territoire britannique. Au sein des négociations, des clarifications doivent encore être apportées sur la réunification des familles et la garantie des bénéfices sociaux acquis au Royaume-Uni, a expliqué Michel Barnier.
L’UE campe sur ses positions
Par ailleurs, l’UE campe sur ses positions concernant la garantie des droits de ses citoyens et veut conserver l’autorité de la Cour de justice de l’UE en la matière, ce que Londres rejette absolument.
Présent au débat aux côtés de M. Barnier, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a abondé dans le sens d’un manque d’avancées dans les négociations.
« Nous devons d’abord nous mettre d’accord sur les termes du divorce, et ensuite nous verrons si nous pouvons nous retrouver, avec un peu de tendresse », a lancé M. Juncker.
Les eurodéputés votent mardi sur une résolution exprimant leur frustration sur l’avancée des négociations.
Dans l’hémicycle, le référent Brexit du Parlement Guy Verhofstadt a regretté le « manque d’unité » au sein de l’équipe de négociation britannique, alors que la cacophonie règne dans le gouvernement de la Première ministre Theresa May.
Un constat dont s’est fait l’écho le chef de file du PPE (droite, majoritaire) Manfred Weber: « Ne faites pas passer votre parti en premier, faites passer votre pays en premier », a imploré M. Weber en s’adressant directement à Mme May.
Le Quotidien / AFP