Londres a appelé vendredi l’Union européenne à lâcher du lest pour débloquer les discussions sur le Brexit, lui faisant porter par avance la responsabilité d’un éventuel rejet de l’accord de divorce par les députés britanniques lors d’un vote crucial mardi.
Malgré de nouvelles discussions cette semaine à Bruxelles, le Royaume-Uni n’a pas obtenu les concessions de l’UE dont il estime qu’elles pourront faire pencher la balance en faveur de ce texte destiné à organiser un Brexit sans accroc, mais massivement rejeté en janvier par les députés britanniques.
Alors que les tractations doivent se prolonger ce week-end, la Première ministre britannique, Theresa May, est montée au front vendredi pour demander des concessions aux dirigeants européens.
« De même que les députés (britanniques) auront à faire un choix majeur la semaine prochaine, l’UE doit également faire un choix », a-t-elle déclaré à Grimsby (nord-est de l’Angleterre), ville portuaire qui avait voté massivement en faveur du Brexit.
« Il est dans l’intérêt des Européens que le Royaume-Uni sorte avec un accord », a ajouté la dirigeante conservatrice. « Nous travaillons avec eux mais les décisions que l’Union européenne prendra au cours des prochains jours auront un impact important sur le résultat du vote ».
«Nous voulons rester les meilleurs amis de l’UE»
Le chef de la diplomatie britannique, Jeremy Hunt, a prévenu de son côté que les générations futures jugeraient que l’UE aurait « tout faux » en cas d’échec des discussions. « C’est un moment de changement dans les relations entre le Royaume-Uni et l’UE et l’histoire jugera très mal les deux parties si nous nous trompons », a-t-il déclaré vendredi matin.
« Nous voulons rester les meilleurs amis de l’UE. Cela signifie qu’il faut faire adopter cet accord d’une manière qui n’empoisonne pas nos relations pendant de nombreuses années à venir », a-t-il insisté.
Reste que les Européens ont exclu à maintes reprises de renégocier cet accord entériné par les 27 et Theresa May en novembre 2018, comme l’a encore rappelé jeudi la ministre française chargée des Affaires européennes, Nathalie Loiseau, en visite dans la capitale britannique. Cet accord est le « meilleur et seul accord possible » et il n’est « pas question de (le) rouvrir ou de renégocier », a-t-elle déclaré. « Arrêtons de faire une fixation sur les conditions de notre séparation, travaillons à (…) la relation future ».
AFP