Le sort du Brexit est suspendu au vote mardi des députés britanniques, qui se prononceront dans la soirée sur l’accord de divorce conclu avec Bruxelles, une défaite « historique » étant annoncée pour la Première ministre Theresa May.
Celle-ci a déployé tous ses efforts pour tenter de convaincre les députés, les prévenant qu’en cas de rejet du texte, le pays entrera « en territoire inconnu », et pourrait sortir sans accord ou même rester dans l’UE. Mardi, les tabloïds pro-Brexit suppliaient les députés de soutenir l’accord. « Mettez vos préjugés de côté et donnez la priorité à votre pays », implorait Daily Mail. Si les députés se prononcent en faveur du texte, le Brexit sera effectif le 29 mars à 24 heures, et Londres et Bruxelles commenceront à discuter de leur future relation commerciale après une période de transition prévue pour durer jusque fin 2020 et censée adoucir la rupture après 40 ans de mariage. Mais la presse britannique prédisait une déroute massive pour la Première ministre.
Le Times annonce une défaite historique
« May se prépare à une défaite historique » pour le Times, elle n’ a « plus d’alliés et plus de temps », constate le Telegraph. « Nous regrettons de devoir nous opposer à une Première ministre Tory », écrit le Telegraph, quotidien de droite. « Mais ce serait une erreur historique que les députés approuvent cet accord épouvantable. »
Le Daily Mirror, classé à gauche, conseille à la cheffe du gouvernement de « commencer à chercher un Plan B », alors qu’elle s’apprête à connaître « une des plus écrasantes défaites au Parlement ». Le vote, prévu à partir de 2à heures, intervient après une période de turbulences dans la classe politique britannique. Celle-ci a été incapable de se mettre d’accord sur quel Brexit mettre en oeuvre, entre partisans d’une rupture nette et ceux qui souhaitent au contraire le maintien de liens étroits. Initialement prévu en décembre, le vote avait été reporté à la dernière minute par Mme May pour éviter une défaite annoncée et se laisser le temps d’obtenir des « assurances » supplémentaires de la part des dirigeants européens.
AFP