Les députés britanniques ont rejeté mercredi soir de justesse une sortie de l’Union européenne sans accord, et la Première ministre, Theresa May, a annoncé dans la foulée qu’elle allait leur soumettre à nouveau son accord de Brexit, qu’ils ont déjà rejeté deux fois.
Les députés ont infligé un nouveau camouflet à Theresa May puisque 312 ont voté contre un sortie de l’UE sans accord, tandis que 308 ont voté pour, lors d’une session chaotique au Parlement.
Le vote n’a toutefois pas valeur légale et n’écarte donc pas la possibilité d’une sortie brutale de l’UE, théoriquement prévue le 29 mars.
Après le vote, Theresa May a prévenu les députés qu’une absence d’accord de divorce pourrait nécessiter un report de longue durée du Brexit. « Une courte extension technique ne sera offerte que si nous avons un accord en place », a dit la dirigeante conservatrice. Sans accord, « une extension beaucoup plus longue » sera nécessaire tout comme la tenue d’élections européennes au Royaume-Uni.
Le chef du Labour, principal parti d’opposition, Jeremy Corbyn, a répliqué que le Parlement devait « maintenant reprendre le contrôle de la situation » et qu’il s’agissait de trouver une « solution de compromis » soutenue par la Chambre des communes.
« Pour exclure un ‘no deal’, il n’est pas suffisant de voter contre un ‘no deal’, il faut convenir d’un accord », a réagi une porte-parole de la Commission européenne, rappelant qu’un accord avait été trouvé entre le Royaume-Uni et l’UE, après 17 mois de négociations, et que l’Union européenne était « prête à le signer ».
Le pays pourrait participer aux européennes
Les députés britanniques doivent se prononcer jeudi, dans leur troisième vote de la semaine, sur la motion que va leur présenter Theresa May. Malgré deux échecs cuisants, elle propose de leur soumettre à nouveau son accord négocié avec Bruxelles, d’ici le 20 mars. Les députés l’avaient une première fois rejeté mi-janvier, puis mardi soir.
S’il est adopté cette fois-ci, Theresa May demandera aux dirigeants européens, réunis en sommet les 21 et 22 mars, un court report du Brexit, jusqu’au 30 juin.
Si l’accord est à nouveau recalé, alors le report devra aller au-delà du 30 juin et impliquera que le pays organise des élections européennes en mai, précise la motion.
AFP