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Brexit : c’est l’UE qui risque de devoir payer le Royaume-Uni, menace Boris Johnson


"Ils vont saigner ce pays à blanc avec leur facture", a fustigé le ministre, menaçant de quitter la table de négociations "sans rien payer du tout". (illustration AFP)

L’Union européenne risque de devoir de l’argent au Royaume-Uni dans le cadre du Brexit, plutôt que l’inverse, suggère le ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson dans une interview au Daily Telegraph samedi.

Interrogé sur ce point par le quotidien proche des conservateurs, l’ex-maire de Londres a répondu : « je pense qu’il y a de très bons arguments » en ce sens. Cette sortie est totalement à rebours de la position de l’Union européenne qui entend présenter, au début des négociations, une facture globale à Londres pour honorer ses engagements financiers aux différents programmes et fonds européens.

L’addition est évaluée entre 40 et 60 milliards d’euros côté européen et pourrait même atteindre les 100 milliards d’euros, selon les calculs du quotidien britannique Financial Times, après de nouvelles demandes de la France et de l’Allemagne concernant les subventions agricoles.

Le Royaume-Uni capable de partir « sans rien payer »

Le gouvernement britannique a immédiatement annoncé qu’il n’allait pas payer une telle somme. Dans son interview au Daily Telegraph samedi, Boris Johnson a même qualifié d’ « absurdes » les montants évoqués. « Ils vont saigner ce pays à blanc avec leur facture », a fustigé le ministre, menaçant de quitter la table de négociations « sans rien payer du tout ».

Boris Johnson, un des principaux artisans de la campagne du Brexit, a ajouté que c’était même l’UE qui risquait en fin de compte de devoir ouvrir son porte-monnaie. « Nous co-détenons certains biens pour lesquels nous avons payé pendant des années et dont il faudra évaluer la valeur avec soin », a-t-il expliqué.

Le Daily Telegraph, quotidien très critique de l’UE, a récemment relayé un rapport gouvernemental stipulant que le Royaume-Uni avait droit à 9 milliards de livres (10,6 milliards d’euros) détenus par la Banque européenne d’investissement (BEI) et 14 autres milliards de livres, notamment en liquide et biens immobiliers.

Boris Johnson a par ailleurs dénoncé les « techniques de négociations brutales de Bruxelles ». Évoquant le célèbre tube des Eagles, il a ajouté : le président de la Commission européenne « Jean-Claude Juncker pense que c’est l’Hotel California où vous pouvez faire le check out mais sans jamais réussir à partir. Il a tort. »

Les tensions sont désormais presque quotidiennes entre Londres et Bruxelles à l’approche des élections législatives anticipées au Royaume-Uni, le 8 juin, et le début des négociations sur le Brexit dans la foulée.

Le Quotidien/AFP