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Braderie à Luxembourg : une pluie de bonnes affaires


La braderie de Luxembourg a encore attiré de nombreux visiteurs malgré une météo changeante. (Photos : alain rischard)

Elles étaient toutes différentes, presque taillées sur mesure pour qui a su les dénicher et une majorité a trouvé preneur ce lundi à l’occasion de la braderie à Luxembourg.

Toujours la même rengaine : le commerce à Luxembourg va mal. Même quand il faut jouer des coudes pour se frayer un chemin dans la foule qui envahit les rues du centre-ville les week-ends. Travaux, loyers trop élevés, crises diverses, manque d’espaces de stationnement à proximité des artères commerçantes, télétravail, achats en ligne ou dans les centres commerciaux…

Les raisons évoquées depuis des années pour expliquer les vitrines vides sont plus nombreuses que les solutions apportées. Hier, jour de braderie, la pluie s’y est ajoutée.

Vers midi, les premières gouttes ont commencé à tomber sur les étals des commerces de la capitale et des alentours plus ou moins proches qui participaient à la traditionnelle braderie du premier lundi de septembre dans la capitale.

Les vendeurs se sont précipités pour mettre leurs marchandises à l’abri. Le service météorologique de l’État, MeteoLux, avait vu large et émis des alertes aux fortes pluies ainsi qu’aux orages entre 11 h et 19 h, menaçant la 95e édition de ce rendez-vous annuel fixé par les commerçants de la Ville.

Il en fallait plus pour décourager Felicia. Croisée sous un porche où elle s’est abritée de la pluie, elle détaille ses trouvailles : « J’ai déniché le t-shirt Melusina que je convoitais depuis longtemps à 25 euros au lieu de 90 chez vol(t)age, une chemise en jean à 56 euros au lieu de 145 essayée il y a un mois dans une boutique de la rue du Fossé et un gilet en laine de raccoon à 89 euros au lieu de 415 qui m’a tapé dans l’œil en passant. On peut dire que j’ai gagné ma journée. Je sais reconnaître une bonne affaire quand j’en vois une. C’est presque un jeu.»

Il y avait des affaires à faire pour tous les goûts et toutes les bourses.

Après trois jours d’offres spéciales braderie dans les galeries commerciales, il restait encore suffisamment de bonnes affaires à Luxembourg pour qui savait les repérer entre les stands de partis politiques, d’associations et d’institutions diverses venus à la rencontre du public en distribuant des gadgets à leurs couleurs ou récolter des fonds pour la bonne cause. Mais qu’est-ce qu’une bonne affaire? La définition est très personnelle et dépend des moyens financiers et des besoins de chacun.

Miguel est serveur. Il est à la recherche de t-shirts et de chemises de qualité «pour pas cher». «J’en change tous les jours pour être impeccable. Dans mon métier, une tache est très vite arrivée et parfois difficile à enlever, voire impossible. Dans ce cas, j’utilise les t-shirts pour laver les vitres. Rien ne se perd», lance-t-il en rigolant. Dans un sac en papier reposent déjà trois t-shirts noirs achetés 18 euros. Une belle prise.

Roby doit, quant à lui, «refaire toute (s)a garde-robe» après avoir arrêté de fumer. «J’ai pris 8 kilogrammes. Tout dans le ventre!», confie le joyeux sexagénaire. «Je ne rentre presque plus dans rien. Ce sont les bonbons. Il faut que j’arrête aussi.» Il fait défiler les cintres devant une boutique de confection pour hommes avec pour objectif de ne pas faire exploser son budget comme les boutons de ses chemises.

La braderie a encore fait des heureux.

Kreemchen et bonnes affaires

Annie et Charles s’amusent de t-shirts de la marque Äddi&Merci colorés et imprimés d’expressions luxembourgeoises. «Pour ma petite-fille, j’ai choisi le t-shirt « Knätzel«  (NDLR : coquine en argot luxembourgeois) parce que s’en est une vraie. J’ai hésité avec « Zatz«  (NDLR : chipie)», indique cette mamie attentionnée. «Je trouve cela rigolo. J’aurais presque envie d’en acheter pour toute la famille.»

Le couple, originaire du nord du pays, n’a pas rejoint Luxembourg uniquement pour l’attrait de la braderie. «Des vêtements pas chers, à notre époque, on peut en acheter toute l’année dans les magasins bon marché. Ce qui nous intéresse, c’est un manteau chaud qui a de l’allure ou une belle paire de chaussures.» Après son petit tour, le couple honorera une tradition familiale : se rendre à la Schueberfouer. «Pour nous, l’un ne va pas sans l’autre.»

Après la pluie, la grisaille s’est installée. Avenue de la Gare, Catherine rouspète. «Ce n’est pas une braderie, c’est un marché. Pour combler les trous laissés par des boutiques vides, on permet chaque année à de plus en plus de marchands de bazar de s’installer. Regardez-moi ces horreurs!», peste-t-elle, pointant des répliques de sacs à main de luxe trop tape-à-l’œil à son goût. «Ils ne bradent rien du tout. C’est de la poudre aux yeux. Ils achètent pas cher et revendent leur « Kreemchen«  (NDLR : camelote) à peine plus cher. Après deux lavages, ce seront des loques bonnes à jeter.»

Pas de bonne affaire en vue pour cette grande femme élégante cette année. «J’attends les soldes», annonce Catherine. «Au moins, les commerçants proposent les vêtements de la dernière collection et pas des pièces écoulées envoyées par les maisons mères des marques pour s’en débarrasser.»

Tout le monde n’est pas de son avis, même si, il faut bien le reconnaître, elle n’a pas tout à fait tort. Ville-Haute et quartier de Gare, les sacs plus ou moins gonflés de boutiques ornent les poignets de visiteurs d’apparence satisfaits. Ils ont déjà oublié la pluie et se réjouissent de leurs achats, tel Roby, recroisé à la terrasse d’un café, en train de reprendre des forces. «La chasse aux bonnes affaires, ça fatigue!»

Un commentaire

  1. Monique Gammaitoni

    Il serait intéressant de privilégier les commerçants de la Ville de Luxembourg ainsi que les restaurants de la Ville qui ouvrent le lundi alors que pour certains c’est leur jour de fermeture.
    Les restaurants font l’effort d’offrir des plats différents et ils organisent même des grillades mais ils sont distancés par des associations externes aux commerces existants qui prennent leur clients car ils obtiennent des places stratégiques pour leur stand. Je comprends la frustration des commerçants et restaurateurs de la Ville

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