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Boulangeries et pâtisseries au Luxembourg : moins de fabriques, mais plus de commerces


On fabrique de moins en moins de pains au Luxembourg, selon les données du Statec.

Le secteur luxembourgeois de la boulangerie-pâtisserie se transforme : les commerces se multiplient, tandis que les fabriques reculent, sur fond de baisse de productivité.

Entre 2012 et 2022, le paysage des boulangeries et pâtisseries au Luxembourg a connu une transformation profonde, selon un rapport publié hier par le Statec. Alors qu’en 2017, le nombre d’entreprises de fabrication et celui de commerces spécialisés était encore proche, leurs trajectoires économiques divergent désormais.

En dix ans, le nombre d’entreprises de fabrication de pain et de pâtisseries fraîches a chuté de 31 %, passant de 78 en 2012 à 54 en 2022, dévoile ainsi l’institut de statistiques. À l’inverse, les commerces de détail spécialisés dans la vente de ces produits ont progressé de 47 %, atteignant 85 entreprises en 2022 contre 58 dix ans plus tôt. Cette évolution marque une recomposition du secteur, avec un recul de la production artisanale directe au profit de la commercialisation.

En termes d’emploi, la dynamique est globalement positive. Les entreprises de fabrication ont vu leurs effectifs progresser légèrement de 2 533 à 2 702 personnes (+7 %). Du côté des commerces, la croissance est bien plus marquée, avec un bond de 208 à 372 personnes (+79 %).

La taille des entreprises s’est également renforcée. En 2012, une fabrique comptait en moyenne 32,3 salariés. En 2022, ce chiffre atteint 50 personnes. Les commerces de détail spécialisés suivent la même tendance, passant de 3,6 à 4,4 personnes par structure (+22 %).

Une productivité en déclin

Malgré un chiffre d’affaires de 276 millions d’euros pour la fabrication en 2022 (bien supérieur aux 37 millions d’euros réalisés par le commerce spécialisé), la productivité du secteur recule.

La productivité apparente du travail ajustée par les salaires dans la fabrication est passée de 1,29 en 2012 à 1,20 en 2022 (-7 %). Ce déclin contraste avec les pays voisins, notamment l’Allemagne (+7 %) et la Belgique, qui reste en tête avec un indice de 1,42 contre 1,38 en 2012. La France, bien que toujours en retard, a vu son indicateur progresser légèrement de 1,14 à 1,11.

La situation est encore plus préoccupante dans le commerce de détail. Avec une productivité tombée à 1,03 en 2022 contre 1,28 en 2012, la baisse atteint – 20 % en dix ans. Un creux a même été atteint en 2021 pendant la crise sanitaire, avec une valeur de 1,01, frôlant le seuil de rentabilité. En comparaison, ce même indicateur a progressé de 20 % en Allemagne et en France, et de 18 % en Belgique.