Faire revenir les employés au bureau : voilà l’ambition de Botanica, vaste concept immobilier de trois hectares, avec plans d’eau, restaurants, terrasses et loisirs.
Symboliquement, ce n’est pas la première pierre du projet Botanica qui a été posée hier, mais le premier arbre. Un cyprès de Louisiane vieux de 30 ans, qui sera entouré de centaines de congénères d’ici à 2030, date prévisionnelle de livraison de cet ensemble immobilier de trois hectares, implanté dans la zone d’activité de la Cloche d’or à Luxembourg.
Conçu par Codic, déjà à l’œuvre ces dernières années dans la capitale avec le projet Royal-Hamilius, il prévoit la construction de huit nouveaux immeubles (douze bâtiments au total, dont certains reliés entre eux) dans la rue Guillaume-Kroll, le long du ruisseau Drosbach, à la place de l’ancien Comptoir des fers et métaux.
«On croit fermement dans la valeur du bureau»
Ces terrains hébergeront des bureaux, des services, des commerces, des restaurants, une crèche, de nombreuses terrasses, des équipements de sport et de loisirs, et même un hôtel de 120 lits. Le tout entouré de plans d’eau et d’un parc paysager de plus de deux hectares.
De quoi donner envie aux travailleurs de revenir «sur site»? C’est le pari du promoteur : «On croit fermement dans la valeur du bureau, mais on est aussi conscient qu’il doit évoluer.»
«C’est pourquoi Botanica offrira des expériences qu’on ne peut pas vivre derrière son écran sur Teams», avance Vincent Beck, CEO de Codic.
Ainsi, la société mise sur la proximité avec la nature doublée d’une vie sociale agréable, pour pousser employés et employeurs à réinvestir des lieux où collaborer plus efficacement que chacun chez soi.
Le Kirchberg n’attire plus
Alors que le plateau du Kirchberg fait désormais figure de repoussoir auprès des candidats, à cause de son accès compliqué aux heures de pointe, les recruteurs pourraient bien se tourner vers la Cloche d’or, à la fois bien desservie grâce au tram et aussi plus proche de la frontière française, à l’entrée sud de la Ville.
Sans oublier l’arrivée du tram rapide qui reliera la zone à Esch-Belval en 2035. Les sociétés HSBC, Deloitte, Alter Domus ou encore PwC, parmi les plus gros employeurs nationaux, y sont déjà installées.
Un nouveau poumon vert
L’autre composante forte de Botanica est son grand parc, présenté à la fois comme le nouveau poumon vert du quartier et un nouvel îlot de fraîcheur urbain, qui sera accessible à tous les habitants.
«On va rendre ce site à la nature en replantant en pleine terre 170 espèces végétales et en recréant des étendues d’eau qui permettront notamment de retenir des crues plus que centennales», poursuit-il.
La durabilité du chantier jusqu’à l’exploitation
Au volet durabilité, les émissions de gaz à effet de serre tout au long des travaux de construction seront réduites de 30 %, tandis que tous les bâtiments bénéficieront d’une structure en bois et béton bas carbone.
La consommation énergétique de ces futurs espaces sera très limitée puisqu’elle ne devrait pas dépasser les 36 kW/h par mètre carré, là où le même type d’immeuble érigé il y a encore trois ans atteignait 200 kW/h par mètre carré. Enfin, Codic compte installer 2 400 mètres carrés de panneaux voltaïques.
Des permis obtenus en un temps record
Dans le sillage de Botanica, un partenariat s’est aussi monté depuis deux ans avec le LIST et Luxinnovation pour la création d’un laboratoire à ciel ouvert : les chercheurs vont travailler sur le thème des économies de ressources, l’optimisation des logistiques de chantier, et la biodiversité en Ville.
Avec l’appui des autorités communales et du gouvernement, Codic a pu décrocher les huit permis et toutes les autorisations nécessaires au projet en moins de deux ans.
La démolition et le terrassement ont démarré en mars 2023 et désormais, le gros œuvre va pouvoir démarrer, pendant que les commerciaux préparent les contrats de location.
Les premiers occupants sont attendus début 2027, quand les deux premiers immeubles de bureaux seront sortis de terre, tout comme l’hôtel, la crèche et deux restaurants.
La livraison finale est programmée pour 2030. Une bonne nouvelle pour la bourgmestre, Lydie Polfer, qui a rappelé hier que la capitale regroupe à elle seule 40 % des emplois du pays, et qu’il y a donc un fort besoin en infrastructures.
«On venait ici choisir sa salle de bains»
Le quartier de la Cloche d’or doit son nom à l’hôtel-restaurant ouvert en 1937 qui bordait l’ancienne route d’Esch, au numéro 406. Autrefois destination prisée, avec son restaurant, son jeu de quilles et sa grande piscine extérieure, l’établissement a laissé place, dans les années 1970, à une zone industrielle. Démoli en 1985, le site perd alors sa vocation touristique, et l’entreprise Comptoir des fers et métaux y implante sa plateforme logistique et son showroom.
«On venait ici choisir sa salle de bains», a d’ailleurs rappelé, amusé, le ministre Léon Gloden, présent hier. Avec le développement des activités du secteur tertiaire, la Cloche d’or a ensuite accueilli de nombreuses sociétés, avant de connaître une transformation radicale il y a une quinzaine d’années, le plus gros chantier d’Europe à l’époque.