Le Luxembourg est l’un des pays les plus denses en matière de bornes de recharge publiques. En revanche, les bornes privées sont à la traîne.
«Le Luxembourg est l’un des pays avec la plus grande densité de bornes électriques», indique Gerry Wagner, le porte-parole de la House of Automobile (HOA), la confédération luxembourgeoise regroupant les fédérations et associations de l’automobile.
Le Grand-Duché a développé, au cours des dernières années, un réseau étendu de bornes de recharge, surtout sur le réseau autoroutier. «Ce qui est très important, c’est d’avoir beaucoup de bornes sur les autoroutes, dont des fast charges.» L’infrastructure routière du pays compte aujourd’hui plus de 2 000 points de recharge publics. Le réseau Chargy, lancé en 2017, propose plus de 700 bornes, chacune équipée de deux points de charge.
Et pour répondre aux besoins de recharge rapide, le Luxembourg a introduit 88 bornes SuperChargy. Elles permettent de recharger une voiture électrique à hauteur de 20 % à 80 % en seulement 15 à 45 minutes. Les bornes Chargy et SuperChargy attendent les automobilistes dans les parkings publics, les parkings relais (P+R) et le long des principales autoroutes. Une centaine de bornes sont installées dans la capitale.
Les bornes privées, le maillon faible
«Le problème du Luxembourg, ce sont plutôt les bornes à domicile», estime Gerry Wagner. La faute au grand nombre de personnes vivant dans des résidences : «Les propriétaires n’investissent pas nécessairement, parce que c’est pour les locataires, pas pour eux.»
La HOA et ses partenaires travaillent sur des solutions pour régler ce problème, telles que le partage intelligent des bornes et des frais. «Mais pour ça, il faut que les résidents et les propriétaires votent en faveur de l’installation de ces bornes.» Et faute d’une borne à leur domicile, beaucoup de personnes se retiennent d’acheter une voiture électrique. «Elles sont rares les personnes prêtes à faire ne serait-ce que 200 mètres pour aller charger leur voiture», note le porte-parole. Ce problème freine donc indéniablement l’achat des véhicules électriques.
L’électrification du parc automobile luxembourgeois se poursuit. Mais l’objectif de 49 % de véhicules électriques à l’horizon 2030 paraît difficilement atteignable : on en est à moins de 10 % actuellement.
Selon la Société nationale de circulation automobile (SNCA), il y a eu 49 155 nouvelles immatriculations au Luxembourg en 2023. Parmi elles, 22,48 % concernaient des véhicules 100 % électriques. Ce type de motorisation a continué de séduire en 2023 grâce aux aides de l’État luxembourgeois. Mais le coup de pouce a été réduit au milieu de cette année, faisant craindre une répercussion sur les ventes de ce type de véhicule.
À titre de comparaison, la part des véhicules électriques dans les nouvelles immatriculations était de 8,4 % en 2020, 10,5 % en 2021 et 15,2 % en 2022. Notons que les véhicules hybrides rechargeables (plug-in) représentaient 9,77 % des nouvelles immatriculations en 2023.
Selon les données du gouvernement luxembourgeois, au 31 décembre 2023, les véhicules électrifiés constituaient 8,5 % du parc automobile luxembourgeois, soit plus de 23 000 voitures 100 % électriques et 15 000 hybrides rechargeables. Des chiffres en constante progression, notamment grâce aux véhicules de société.