Le chef de file du LSAP à la Chambre, revient dans notre Interview du lundi sur le prochain procès du SREL. Selon Alex Bodry, l’ancien Premier ministre devra montrer patte blanche en tant que témoin.
L’affaire du SREL (Service de renseignement de l’Etat du Luxembourg), qui a mené à la chute du gouvernement Juncker en juillet 2013, est en train de ressusciter. En cause : le prochain procès contre trois ex-agents du SREL, notamment accusés d’avoir effectué des écoutes illégales.
Parmi les prévenus figure l’ancien directeur du SREL Marco Mille, qui la semaine écoulée a déposé plainte pour usage de faux dans le cadre de sa mise en accusation.
Il a dénoncé que le procès-verbal de son fameux entretien avec Jean-Claude Juncker, enregistré en cachette à l’aide d’un bracelet-montre, ne comprenait pas l’ensemble des propos tenus par Jean-Claude Juncker lors d’une entrevue en date du 31 janvier 2007.
Cette pièce a servi de base à la Commission de contrôle du SREL de déposer plainte contre les trois ex-agents.
« Deux versions contradictoires »
Alex Bodry était membre de cette commission parlementaire. Il a également présidé la commission d’enquête sur les agissements du SREL en 2012/2013.
Dans notre Interview du lundi, l’avocat de formation revient sur cette affaire. « Il y a toujours eu deux versions contradictoires : la version de l’ancien Premier ministre, qui a toujours clamé n’avoir jamais donné l’autorisation pour l’écoute en question, et la version des protagonistes qui affirment que cette autorisation a bien été donnée.
Ces versions ont été données sous serment dans le cadre de la commission d’enquête parlementaire. Il y a toujours eu cette contradiction assez flagrante. L’ancien Premier ministre risque donc de passer un moment difficile (lors du procès) », souligne Alex Bodry dans nos colonnes.
« Pas à l’abri d’une suprise »
« Ce procès aura un retentissement au-delà des frontières du Luxembourg, y compris dans la presse et au niveau de la politique internationale, en raison de la citation comme témoin de Jean-Claude Juncker. Par contre, je ne vois pas dans l’immédiat des répercussions sur la politique nationale. Mais les vieux spectres vont bien évidemment refaire surface. On aura à nouveau des débats sur tout. Et on ne sera pas à l’abri de l’une ou l’autre surprise », ajoute le député socialiste.
« On n’a pas connu de tsunami »
Dans notre Interview du lundi, Alex Bodry revient aussi sur la non-punition pour les non-votants, l’interdiction de dissimuler son visage dans l’espace public ainsi que sur les conclusions que le LSAP tire des élections communales du 8 octobre dernier.
« On n’a pas connu de tsunami », affirme notamment le chef de file des socialistes à la Chambre. « Les dés ne sont pas encore jetés », ajoute-t-il en vue des élections législatives de 2018.
David Marques
Retrouvez la version intégrale de notre Interview du lundi avec Alex Bodry dans notre édition papier de ce lundi 27 novembre.