Le Luxembourgeois de l’équipe Bora-Hansgrohe fait le point au moment de prendre le départ de son quatrième Giro, dans une épreuve où il a souvent brillé.
À la veille du départ de la 106e édition, où Bora-Hansgrohe a réaffirmé son engagement dans le peloton en tant qu’équipe jusqu’en 2027, Bob Jungels (30 ans) s’est exprimé sur sa situation physique, son état de forme et ses aspirations dans ce qui sera sa quatrième participation au Giro. Par deux fois, il y a brillé, portant en 2016 puis en 2017 le maillot rose de leader. Il a terminé deux fois meilleur jeune et signé deux tops 10 marquants (6e en 2016 et 8e en 2017, où il remporta la 15e étape à Bergame).
Si en 2019, il n’est jamais apparu à son aise (après une campagne de classiques flandriennes réussie), il y retourne cette fois dans la peau d’un coéquipier. Mais Bob Jungels, dont la capacité de récupération fait merveille, devrait être à son aise en troisième semaine alors que le Tour d’Italie sera dans les Dolomites. L’an passé sur le Tour, il avait signé un superbe succès d’étape (9e étape à Châtel), signifiant son retour au premier plan. Pourquoi ne pas faire de même sur un Tour d’Italie par nature toujours plus ouvert que la Grande Boucle? Plus largement, son Giro sera réussi s’il parvient à faire du bon travail pour ses leaders et plus encore s’il parvient à viser l’une ou l’autre étape. Cela lui ouvrirait sûrement les portes du Tour de France. Car Bob Jungels, privé de classiques pour cause d’infection pulmonaire, a très envie de courir. Et très envie de montrer ce qu’il sait faire…
SA PRÉSENCE AU DÉPART
«C’était une décision de mon équipe et de moi-même. Nous avons suivi mon état de santé après Paris-Nice. J’ai été traité et j’attendais simplement d’être rétabli. J’ai manqué beaucoup d’entraînements et je ne voulais pas me précipiter. C’était la bonne décision. Il ne me restait pas beaucoup de temps avant le Giro. Je ne suis pas à 100 % maintenant, mais je suis plus ou moins prêt. Je suis très heureux d’être ici. Après le Tour de Romandie et l’entraînement, ma condition devrait être bonne. Je suis en bonne santé, cela aide déjà beaucoup.»
SES PROBLÈMES PHYSIQUES
«Ce n’est évidemment pas facile. J’ai toujours été épargné par les problèmes physiques durant ma carrière. Ces dernières années, j’ai maintenant davantage souffert (il a été opéré en 2021 d’une double endofibrose de l’artère iliaque). Mentalement, c’était une période difficile. J’avais travaillé très dur pendant cet hiver pour être en bonne forme. Je voulais montrer à l’équipe que je valais l’investissement. Les semaines ont été difficiles à la maison, je n’ai pas pu faire grand-chose après Paris-Nice. Mais je suis heureux de pouvoir être ici sans problème maintenant.»
Nous verrons déjà où je me situe lors du contre-la-montre de samedi
SON VÉCU SUR LE GIRO
«C’est la course où j’ai fait ma percée. Elle apporte de beaux souvenirs et de belles émotions. Cette année, j’ai cependant un statut différent dans l’équipe (il sera au service du Russe Aleksandr Vlasov et de l’Allemand Lennard Kämna, leader de l’équipe Bora). Sinon, avant, j’étais toujours ici en tant que leader pour le classement général, maintenant j’aide l’équipe à atteindre ses objectifs. J’espère vivre encore trois bonnes semaines ici et créer d’autres souvenirs.»
SA FORME ACTUELLE
«C’est difficile à dire actuellement. Je ne sais pas ce que je peux faire avec ma forme actuelle. Dans le Tour de Romandie, je me sentais mieux de jour en jour. Nous verrons déjà où je me situe lors du contre-la-montre de samedi. Je pense que la deuxième ou troisième semaine, je pourrais aborder des objectifs personnels. Mais notre objectif en tant qu’équipe est d’avoir un coureur sur le podium. C’est ce qui m’intéresse dans ce Giro.»
Pour le Tour de France, je suis toujours sur la longue liste
SON AVIS SUR LE PARCOURS
«J’ai regardé les étapes, ce sera un Giro très difficile. Bergame me rappelle de bons souvenirs (il y avait remporté la 15e étape en 2017). Je connais cette étape et elle me conviendra certainement. Voyons ce qu’il en est. L’objectif principal est de monter sur le podium avec nos leaders. Si j’obtenais une carte libre, ce serait certainement bien de répéter un bon résultat.»
SON RÔLE DE CAPITAINE DE ROUTE
«Tu ne te réveilles pas le matin pour faire un classement général dans un grand tour. La préparation est très importante. Il est essentiel d’avoir à ses côtés quelqu’un qui sait comment courir un classement général. En 2017, par exemple, j’ai été très heureux d’avoir un coureur expérimenté comme Eros Capecchi à mes côtés. Dans les mauvais jours, il est très important d’avoir des gens sur lesquels tu peux compter. Ces mauvais jours arrivent toujours en trois semaines.»
SON PROGRAMME
«Mon programme a changé après ma maladie. En fait, je devais faire le Dauphiné puis le Tour. Mais après le Giro, je vais me reposer et ensuite aborder les championnats nationaux. Pour le Tour de France, je suis toujours sur la longue liste (de onze coureurs pour huit places).»