Le Luxembourg a obtenu des « résultats convaincants » dans ses efforts entrepris depuis une décennie pour mieux lutter contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, a estimé le Groupe d’action financière (Gafi) dans une évaluation publiée mercredi.
Cette organisation intergouvernementale a pour objectif d’assainir le système financier international en incitant les gouvernements à adopter des législations contre le blanchiment d’argent, et publie également une « liste grise » de pays soumis à une surveillance accrue.
Le Luxembourg, membre fondateur du Gafi, avait été placé sur cette liste grise en février 2010 avant d’en sortir formellement en 2014, après l’adoption dans l’urgence par le Grand-Duché de lois et mesures pour remédier aux défaillances pointées par l’organisme.
Le pays, dont un tiers des ressources vient des services financiers, avait continué les années suivantes de muscler son appareil réglementaire sous l’égide du Premier ministre libéral Xavier Bettel.
Dans son rapport de 300 pages, le Gafi prend acte des « résultats convaincants » du pays en matière de conformité technique à ses quarante recommandations pour lutter contre la criminalité financière.
« Bon nombre des changements sont intervenus au cours des trois à cinq années » qui ont précédé la visite de ses experts sur place, en novembre 2022, souligne l’évaluation.
« Certaines initiatives commencent à porter leurs fruits, d’autres réformes sont trop récentes et nécessitent un certain délai pour devenir opérationnelles et entraîner des changements dans l’efficacité de l’ensemble du système », précise ce rapport adopté en juin par le Gafi.
« La reconnaissance de la performance du dispositif luxembourgeois en matière de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme renforce la crédibilité du Luxembourg sur la scène internationale », s’est félicitée devant la presse la ministre de la Justice, Sam Tanson.
Les « très bonnes notes » obtenues confirment « la robustesse et l’intégrité » de la place financière luxembourgeoise, la replaçant « sur la voie de la transparence et de la conformité », a abondé la ministre des Finances Yuriko Backes.
En 2010, le Gafi fustigeait la faiblesse du dispositif des sanctions dont disposaient les autorités de régulation du secteur financier au Luxembourg, alors dirigé par le Premier ministre conservateur Jean-Claude Juncker : « un autre film » et une époque révolue, assure Mme Backes.
Le Grand-Duché a cependant été égratigné ces dernières années par son implication dans les scandales d’évasion fiscale des « LuxLeaks » (2014), des « Panama Papers » (2016) ou d' »OpenLux » (2021).
Ce rapport du Gafi est publié à moins de deux semaines des élections législatives au Luxembourg.
Je crois que, pour le vrai blanchiment (les milliards de la drogue), il faut plutôt regarder du côté de la City de Londres ou les grandes banques américaines.
Le Luxembourg fait office de petit joueur.