Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
L’Union luxembourgeoise des consommateurs (ULC) met en garde contre les pratiques commerciales trompeuses.
Alors que le Black Friday doit être officiellement lancé vendredi prochain, au Luxembourg, les magasins ont déjà affiché leurs réductions et déployé leurs campagnes marketing.
Il faut dire que depuis quelques années, l’évènement commercial venu des États-Unis a conquis le continent européen. Le Grand-Duché n’a pas échappé pas à ce phénomène commercial, qui se manifeste, aujourd’hui, aussi bien dans ses boutiques physiques que sur ses plateformes numériques comme LetzShop.
«C’est un peu devenu comme Noël. Même si le pays essaie, tout de même, de profiter de ce rendez-vous pour promouvoir l’artisanat local», souligne Bob Schmitz, conseiller aux affaires européennes pour l’Union luxembourgeoise des consommateurs (ULC).
Mais derrière ces promotions très alléchantes se cachent parfois des pratiques trompeuses pour le consommateur. «Elles sont souvent exagérées. On a constaté que les mêmes prix pouvaient être proposés à d’autres moments dans l’année», explique le conseiller aux affaires européennes de l’ULC.
En effet, ce prix barré est le tarif de vente conseillé et non le dernier prix de vente du produit. «Si l’on examine les taux de remise appliqués à différents produits électroniques, il semble que certains sites internet aient quelque peu amplifié les choses. Le prix de vente recommandé baisse généralement avec le temps, mais en l’utilisant comme base de calcul, il est facile de réclamer des remises allant jusqu’à 50 % sur des produits sortis il y a quelques mois et dont le prix a déjà baissé naturellement à l’heure actuelle», précise Bob Schmitz.
Plus de contrôles pour éviter les arnaques
Au Luxembourg ou ailleurs, la loi est pourtant très claire. Les commerçants ont l’obligation de respecter certaines règles pour leurs promotions. Ils doivent notamment pouvoir justifier que les prix barrés correspondent à des prix de référence appliqués de manière effective pendant au moins 30 jours avant la période de rabais.
«Si les Luxembourgeois pensaient faire l’affaire du siècle ce jour-là, ils vont être un peu déçus. Certains produits soldés lors de cet évènement étaient déjà en vente auparavant, lors d’autres journées sans rapport avec le Black Friday.
En effet, dans certains cas, ces produits étaient même plus bradés qu’avant la réduction», détaille le conseiller aux affaires européennes de l’ULC.
Mais alors, peut-on faire de bonnes affaires lors du Black Friday? Pour Bob Schmitz, cela est tout à fait possible, à condition de bien comparer les prix avant d’acheter un produit.
«C’est compliqué de déceler le vrai du faux dans ces promotions. Je pense que pour être plus transparent, les autorités du pays devraient réaliser davantage d’enquêtes ou de sondages pour contrôler ces prix barrés. Car le consommateur seul n’a pas les moyens de faire systématiquement des examens ou des comparaisons de prix pour voir s’il y a des arnaques.»
Quels droits en cas de rétractation?
Durant le Black Friday ou les soldes, le consommateur dispose de certains droits en matière de rétractation. «S’il achète en ligne, il a minimum 15 jours pour retourner le produit», précise Bob Schmitz.
Ce délai commence à courir à partir de la réception du bien (pour les produits) ou de la conclusion du contrat (pour les services). Seuls les frais de retour peuvent rester à la charge du consommateur, sauf si le vendeur a prévu de les prendre en charge.
Pour les achats réalisés en magasin physique (hors achat à distance ou hors établissement), le droit de rétractation n’existe pas légalement. Le magasin est libre de proposer ou non un échange ou un remboursement.
«Cela peut être un geste commercial par exemple. En revanche, cela ne s’applique pas s’il a des défauts. Là, on est dans le droit de la non-conformité», complète Bob Schmitz.
