Le camp patronal attend en priorité de la tripartite à venir une compensation et des aides pour atténuer davantage les coûts provoqués par les index successifs et l’inflation.
Il y a eu la hausse au 1er janvier du salaire social minimum de 3,2 %. Au 1er février, une première tranche indiciaire de 2,5 % est tombée. Une seconde suivra au 1er avril. S’y ajoutent une inflation et un coût pour l’énergie élevé. «Il s’agit de trois hausses substantielles qui font mal aux entreprises», note Michel Reckinger à la sortie de la réunion bipartite avec le gouvernement.
Pour le président de l’Union des entreprises luxembourgeoises, il faudra non seulement discuter avec le gouvernement de la compensation par l’État d’un troisième index en automne, inscrite dans le dernier accord tripartite, mais aussi d’une adaptation des aides énergétiques accordées aux entreprises. «On attend les propositions du gouvernement ce vendredi. Il doit avancer ses idées pour respecter le contrat conclu en septembre et indiquer quelle sera la suite des mesures en 2024», reprend Michel Reckinger.
«On ne sait pas à quoi s’attendre»
En clair, il s’agira de définir les modalités de la prise en charge par l’État, du moins pour les mois entre le déclenchement de la tranche indiciaire et la fin de cette année. «On ne sait pas à quoi s’attendre, rien de tout cela n’a été abordé lors de la réunion d’aujourd’hui (NDLR : lire hier)», confie le patron des patrons.
Mardi, les représentants d’une large panoplie de secteurs (industrie, commerce, artisanat, banques, assurances, Horeca) ont soumis aux membres du gouvernement des chiffres qui témoignent d’une «situation compliquée», en dépit des mesures prises lors de la tripartite de septembre. «Tout comme les ménages, les entreprises sont confrontées à une très forte inflation. Elles ont également subi une forte inflation due à la hausse des prix de l’énergie, contrairement aux ménages pour qui le plafonnement du gaz et de l’électricité a produit de meilleurs effets», développe le président de l’UEL.
Des aides qui peinent à arriver
Au départ, une enveloppe de 2 milliards d’euros avait été débloquée par le gouvernement pour venir en aide aux entreprises. Selon Romain Schmit, le secrétaire général de la Fédération des artisans, un montant très limité a jusqu’à présent été versé. Interrogé hier matin sur les ondes de la radio 100,7, il a avancé le chiffre de 400 millions d’euros.
Michel Reckinger confirme que «les aides aux entreprises pour atténuer les coûts de l’énergie ne sont que partiellement arrivées». Il avance des «raisons techniques» pour expliquer le blocage. «On pourrait imaginer une simplification afin que davantage d’entreprises puissent profiter des aides mises en place», avance-t-il. Un point supplémentaire semble donc s’ajouter à l’ordre du jour.
Le message à l’approche de la tripartite qui débutera vendredi est clair : «Les patrons sont franchement inquiets. Les indexations en 2023, plus l’inflation, plus l’énergie, ça fait énormément de mal et il y a clairement un risque pour les entreprises». Un premier satisfecit pour le camp patronal réside dans le fait que les chiffres présentés hier par le Statec confirmeraient la situation tendue pour les acteurs de l’économie nationale.