Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
BGL LIGUE Le poussif début de saison hesperangeois pose des questions sur l’avenir immédiat de Carlos Fangueiro? Flavio Becca, sponsor du club, répond cash : non.
Ah, LA question du moment! Celle que tout le monde vous pose en baissant curieusement la voix au détour d’un couloir. «Et Carlos Fangueiro, vous en pensez quoi? Il est déjà dans le collimateur?» Le technicien hesperangeois a, de lui-même, un peu créé les conditions de ces interrogations en admettant très tôt, pendant la reprise, qu’il «jouerai(t) très vite (sa) tête» si les résultats ne suivaient pas.
L’élimination très douloureuse au 3e tour de Conference League contre Struga (qui a contrarié le boss, mais qui concède que «tout s’est joué sur les fautes du gardien lors du match aller»), autant que les deux défaites en quatre matches de championnat contre Pétange et le Progrès, ont fatalement relancé le débat, surtout quand Flavio Becca s’est ostensiblement engouffré dans le vestiaire, dimanche soir, à Niederkorn. Mais un débat tranché en ce début de semaine en quelques phrases typiquement «beccaiennes» : «Ce n’est pas compliqué : la défaite à Niederkorn, c’était un hold-up. Ça ne me fâche pas : la saison est encore longue. Je crois que vous me connaissez maintenant. Dans une telle situation, si je ne croyais pas au groupe ou au staff, j’aurais déjà nettoyé depuis longtemps!».
Voilà. Tranquille Fangueiro, qui va avoir le temps de construire alors que le chantier est déjà énorme puisqu’il s’attaque à une refondation. Mais escorté par les conseils du patron : «Peut-être qu’aujourd’hui, Carlos en demande trop aux joueurs, que ce qu’il exige est trop compliqué, qu’ils ont trop d’infos en tête.»
Carlos? Mais il voudrait Mbappé!
Et aussi beaucoup d’absences. C’est sans doute dur à entendre pour la concurrence puisqu’on parle là d’un effectif de 37 joueurs mais privé de Morabet, Belameiri, Zeghdane, Prempeh, Pierrard, Corral, voire, ce week-end, Akhalaia, Mathias ou Anoff… Et que Flavio Becca aussi, accepte cette «excuse» pour s’en convaincre : «Laissez revenir tous ces garçons et vous allez voir comment va tourner la musique!».
Même sans l’avant-centre et grand buteur que Carlos Fangueiro réclame à cor et à cri depuis des semaines et qu’il n’a pas encore trouvé malgré vingt profils scoutés? «Oui, il est clair qu’on a un gros souci de ce point de vue-là, concède Becca. Je l’ai dit au coach : C’EST un gros souci. Mais lui, il cherche un gars pour prendre la profondeur et il voudrait Mbappé! Mais moi, je pense qu’on ne fera rien d’ici à la fin du mercato.»
Ce Swift du ventre mou va-t-il vraiment repartir à la conquête des sommets sans ce numéro 9 tant désiré? Pour Becca, c’est donc un «gros souci», mais pas autant que cette tendance qu’a le champion en titre de ne jouer qu’une mi-temps par match. Un syndrome qui s’est répété à Niederkorn, où il a été brillant en première période et a baissé le pied en seconde. «Moi, je ne demande pas la perfection sur 90 minutes. Soixante-dix me suffiraient.» Cela ferait peut-être la différence entre un match gagné et un match perdu. Et on arrêterait, dans les couloirs, de se poser des questions sur les risques encourus par Carlos Fangueiro.
