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[BGL Ligue] Yannick Kakoko : «Au Bayern, j’ai été éduqué à gagner»


À 32 ans, Yannick Kakoko sera le coach le plus jeune de la DN cette saison, et de loin. Mais quand on a joué avec Pjanic, Kroos, Alaba ou Müller, on n’a peur de rien !

Il a joué avec Miralem Pjanic à Metz, mais aussi Toni Kroos, David Alaba et Thomas Müller au Bayern bien avant que ces quatre garçons deviennent des références absolues du football mondial. Au milieu, Yannick Kakoko répétait ses gammes en sachant, très tôt, qu’il les utiliserait au profit d’une équipe plutôt que pour sa seule évolution personnelle. À 32 ans, le plus jeune coach de DN a un discours redoutablement efficace.

Vous avez 32 ans et cette fois, il ne s’agit pas d’un intérim, comme la fin de saison passée. Ce poste, il arrive tôt ?

Yannick Kakoko : L’âge… Pour moi, j’admets que l’expérience est une chose toujours très importante. Mais c’est aussi pour ça que j’ai voulu être entouré. Comme coach, je n’y arriverai pas tout seul. Landry Bonnefoi et Jérôme Challe faisaient partie de mes conditions pour accepter. Mais cela sera vraiment une œuvre collective, avec un Laurent Libert en directeur sportif qui a beaucoup d’expérience de la DN, Nico Barnabo, M. Antunes… Un bon coach n’y arrive jamais seul. Au Luxembourg, même les meilleurs, Dino Toppmöller, Sébastien Grandjean, avaient tout un environnement autour d’eux !

Quand naît-elle vraiment, la vocation d’entraîneur ?

Ah mais moi, j’y pense depuis que je suis enfant ! En fait, ça a commencé pendant ma formation au FC Metz (NDLR : où il a atterri à 14 ans en provenance de Sarrebruck) puis ça a continué après, au Bayern Munich. Je regardais comment les coachs faisaient leurs placements, comment ils nous organisaient. Normal avec mon poste de milieu. J’écoutais la façon dont ils construisaient leurs discours, comment ils utilisaient les différentes zones sur le terrain… Et surtout, au Bayern, j’ai été éduqué à gagner, tout le temps, mais avec un concept et une structure.

Vous voulez importer un peu des idées du Bayern à Pétange ?

Le Titus veut un plan clair, précis. Le plus important, c’est la vision et là, on en a une en commun. De mon côté, j’ai vu défiler les meilleures équipes du monde à Munich, j’ai vu aussi en Pologne (Legnica, Arka Gdynia) et en Suisse (Wohlen) comment des clubs, des agents, des directeurs sportifs, des coachs s’organisent pour avoir du succès.

Qu’en est-il du jeu ?

J’ai été formé dans des clubs qui aiment la possession. J’ai toujours aimé avoir le ballon même si on peut aussi dominer un match sans l’avoir. Regardez ce qu’a fait le Real Madrid contre Liverpool en finale de la Ligue des champions ! L’idée, c’est de rendre le jeu complexe. Jouer un beau football, c’est développer ça : la complexité.

À quoi a-t-elle ressemblé, votre formation au Bayern ?

Elle concernait beaucoup de domaines. Mais la base, c’était le mental. Il y a une sorte de slogan là-bas : nous c’est nous, on a notre façon de faire et on veut toujours gagner. Ça dit à peu près ça. J’ai grandi comme ça. Et je sais que tout le monde dans mon staff a cette mentalité. Et puis là-bas, il y avait aussi un aspect tactique très clair : toutes les catégories d’âge font la même chose. C’est comme ça que des garçons comme David Alaba ou Thomas Müller, quand ils sont montés en équipe première, ont immédiatement été performants.

Je suis fan des traditions. Être « old school », ce n’est pas que négatif

C’est une façon de faire qui a provoqué le débat il y a quelques années : fallait-il faire jouer le même système à toutes les catégories d’âge d’un club, ou ne penser qu’au développement individuel des jeunes du centre de formation ?

En tout cas, c’est le genre de système qu’on veut commencer à mettre en place au Titus, ainsi que transmettre cette mentalité. Je suis un jeune coach, j’ai donc des idées modernes, mais je suis aussi fan des traditions parce qu’il y a certaines choses qu’il ne faut absolument pas changer. Être « old school« , ce n’est pas que négatif, c’est aussi parfois très positif. Parce qu’il y a des choses, en foot, qui ont toujours marché. Il y a des clubs où l’on travaille depuis des années comme ça. Comme l’Ajax où on retrouve toujours, à un moment donné, des talents.

Le hasard fait toujours bien les choses. Ou mal. C’est au moment où l’on vous confie les rênes en disant que vous êtes là pour sortir des jeunes et ne jouer que le maintien que Yohann Torres vous est enlevé à 17 ans pour partir à Stuttgart.

(Il rit) Exactement ! C’est un super joueur et j’aurais aimé le coacher ici, à Pétange. Mais c’est exactement le genre de garçons qu’on veut sortir. Mais on en a d’autres, des talentueux comme ça ! Et s’ils sont disciplinés, cela profitera au club et à eux.