Karapetian, on ne le remplace pas.» Voilà ce que lançait, tout sourire, Paolo Amodio hier soir, après la victoire 5-0 de son équipe face à Rosport. On l’interrogeait alors sur le schéma offensif qu’il avait mis en place pour cette rencontre où il était privé du meilleur buteur de la compétition, Alex Karapetian donc.
Plutôt que de remplacer l’Arménien poste pour poste, il a «simplement» changé de système : avec un Manu Françoise placé en pointe, devant un Oli Thill jouant, lui, en 10. Mais aussi deux vrais joueurs de couloir sur les flancs : Mike Schneider d’un côté et le jeune (19 ans) Valerio Barbaro (qui jouait son premier match cette saison en championnat) de l’autre. Le tout chapeauté de main de maître, un peu plus bas sur l’échiquier, par Mario Mutsch.
«On a très bien joué, en se montrant très costauds dans les duels. Face à cette équipe de Rosport, c’était le plus important», expliquait un Ben Vogel, qui a donc battu son ancienne équipe. «J’avais bien dit avant ce match qu’on n’avait pas besoin de « Kara » pour marquer des buts», se marrait le milieu de terrain défensif, avant de glisser plus sérieusement : «On s’est adaptés au fait de jouer sans lui. Notre attaquant aime le ballon, mais surtout beaucoup la profondeur. Sans lui et dans ce système-là, nous avons plus joué dans les pieds.»
«Avec Valerio, Olivier et Manu, nous avons un peu la même manière d’évoluer», ajoutait un Mike Schneider qui a inscrit deux buts dans le même match, ce qui selon ses dires ne lui était plus arrivé sur les pelouses de BGL Ligue depuis… ses 16 ans à Hamm. «Nous aimons le jeu court, recevoir la balle dans les pieds… Et comme on joue souvent ensemble, cela peut donner quelque chose de pas mal.»
Le bémol : la concrétisation!
Effectivement! Et c’était même mieux que «pas mal» hier. Ce jeu de possession, très dominant, cette manière d’évoluer en une touche de balle, avec des passes courtes, des combinaisons… cela nous a fait penser au tiki-taka barcelonais. Toutes proportions gardées évidemment. Mais c’était beau à voir.
Tellement beau que les joueurs de Rosport ont semblé être spectateurs de cette rencontre durant la majeure partie de celle-ci… «Le coach nous demande tout le temps de jouer vers l’avant en première instance, de ne pas faire de passe inutile vers l’arrière. Cette fois, on l’a plutôt bien réussi», concluait Schneider.
Dans le fond, le seul petit bémol de ce match côté niederkornois, c’était… le réalisme devant le but. Car si le Progrès avait marqué la moitié des occasions qu’il s’est procurées hier, il aurait dû l’emporter par… dix buts d’écart. Et ça, cela faisait dire à tout le monde au stade Jos-Haupert qu’avec Alex Karapetian sur la pelouse, il en aurait sans doute été autrement!
Julien Carette