Prêté à la Jeunesse, Antonio Luisi, en fin de contrat au F91, doit soigner son genou avec une petite angoisse : de quoi son futur sera-t-il fait ?
On ne vous demande pas comment ça va…
Toni Luisi : Pour l’instant pas trop bien. On m’a d’abord dit que j’en avais pour huit semaines de repos et puis finalement, le résultat définitif, c’est neuf mois d’arrêt après opération, alors…
Ça a été un deuxième choc après la blessure ?
Bah… Quand on m’a annoncé huit semaines, il était bien trop tôt pour pouvoir se prononcer. Vu que le genou était assez costaud et stable, on en a déduit que… Mais quand il a été un peu moins gonflé, on a bien vu qu’il y avait beaucoup plus de dégâts que prévu. J’ai rencontré deux docteurs en même temps et on est tombés d’accord sur le fait qu’il fallait m’opérer. Si on n’opère pas, ça risque de casser pour de bon à tout moment.
Parce que tout ne l’est pas déjà, cassé ?
Le ligament extérieur est déchiré, si. Mais il y en a deux petits autres qui sont également touchés. Pas les croisés. Il a suffi de pas grand-chose, une petite poussée sur le genou alors que mon pied était bien enfoncé dans le terrain synthétique, contre Trèves…
Alors que vous étiez dans la forme de votre vie…
Oui, c’est quand même très embêtant. Là, c’est carrément toute mon année 2019 qui est perdue. Mais je dois faire au mieux afin de revenir en forme en 2020 après une période qui s’annonce très difficile. Mais je dois bien guérir pour les prochaines années. J’ai téléphoné à des joueurs qui sont passés à peu près par la même chose – parce qu’apparemment, moi, c’est une blessure assez rare –, comme Stefano Bensi, pour qu’ils me donnent des conseils, me disent quels spécialistes ils avaient vu et s’ils étaient satisfaits du résultat.
Et depuis votre blessure, que faites-vous ?
J’ai fait beaucoup de visites à beaucoup de médecins et j’ai multiplié les séances de kiné – une par jour – pour garder la mobilité du pied et de la hanche et fait en sorte que le genou ne regonfle pas avant l’intervention. Bref, je prépare mon opération.
Pour vous, c’est un saut dans l’inconnu puisque vous êtes actuellement prêté à la Jeunesse jusqu’à la fin de saison, par le F91. Cela laisse envisager bien des atermoiements autour de votre situation, non ?
Ce qu’il y a de prévu, c’est que je sois prêté un an à la Jeunesse. Est-ce que cette blessure peut faire changer d’avis un des deux clubs ou les deux ? Bon, c’est encore tôt pour y penser et il faudra voir tout ça après l’opération, mais je me pose la question de savoir si le F91 a besoin que je rentre ou pas. On ne va pas se mentir : ce sera très dur de revenir d’une blessure comme ça au sein du groupe dudelangeois. Est-ce que je ne vais pas me faire prêter encore six mois ? Moi, j’attends que les responsables me donnent leur avis sur la question. Mais le groupe de la Jeunesse est très bien et je serais aussi ravi de rester à la Frontière.
Où en êtes-vous de votre contrat ?
Mon contrat arrive à échéance avec le F91, mais je dois encore une année au club. Contrat ou pas contrat je dois rester et leur demander leur avis si je veux aller voir ailleurs. Mais je ne me fais pas trop de souci car j’ai déjà eu pas mal d’autres clubs qui m’ont déjà contacté. Il y a des intérêts. Malgré la blessure, je ne pense pas que j’aurai de problèmes. Maintenant, il faut encore que je guérisse. Parce que si je ne guéris pas bien, c’est simple, je ne joue plus au foot.
À l’heure actuelle, les clubs du pays sont invités à se prononcer par référendum sur la législation en matière de prêts de joueurs. L’issue de la consultation pourrait affecter votre avenir direct, puisque le F91 ne pourrait plus prêter que quatre joueurs. Vous en avez conscience ?
Oui, j’ai entendu ça et effectivement, ce ne serait pas très bon pour moi. Mais ça ne me fait pas vraiment peur. Je trouverai un club.
Entretien avec Julien Mollereau