Accueil | A la Une | [BGL Ligue] Téo Herr : «J’avais 30 % de chances de ne plus jouer au foot. À 22 ans…»

[BGL Ligue] Téo Herr : «J’avais 30 % de chances de ne plus jouer au foot. À 22 ans…»


(Photo : Fernand Konnen)

Victime d’une grave blessure la saison passée avec Etzella, l’attaquant schifflangeois, meilleur buteur de DN, a déjà joué plus en deux matches avec son nouveau club qu’en un an à Ettelbruck.

Être le premier meilleur buteur de la saison avec trois réalisations, ça signifie quoi pour vous?

Téo Herr : Il y a pire comme débuts. Mais il y a toujours moyen de faire mieux. Je pense que je pourrais être à quatre ou cinq buts déjà. Cela dit, une bonne saison, ce serait déjà une saison sans blessure, après une dernière année compliquée.

Vous nous expliquez votre blessure à la cheville?

Il y a deux ans, j’ai eu le cartilage de la cheville gauche – mon pied d’appui – fissuré lors d’un match contre le RFCU. C’est arrivé en retombant. Sur un contrôle. Et je l’ai mal soigné. J’ai voulu aider dans la course au maintien, jusqu’au dernier match à Rosport (NDLR : le 22 mai 2022). Je me forçais à jouer. Mais je me mentais à moi-même en me disant que ça irait. À ce moment-là, il était question que je reparte à l’étranger et j’avais des contacts. Mais cela ne servait à rien d’aller aux visites médicales : on aurait tout de suite vu que je souffrais. Alors j’ai prolongé à Etzella et sur la 2e journée, contre Mondercange (NDLR : le 14 août 2022), je me refais très mal après un duel de la tête. Je sors sur civière. Je ne pouvais plus marcher. Là, il a absolument fallu se faire opérer.

Mais de là à ce que cela dure carrément toute une saison…

Il arrive que des fois, le cartilage ne se régénère pas. D’ailleurs à Paris, le professeur qui s’est occupé de moi m’a dit que ce n’était pas sûr que ça marche. Je n’avais que 70 % de chances.

Si vous étiez tombé sur les 30 %?

Il aurait fallu une bien plus grosse opération consistant à retirer du cartilage du genou pour le mettre dans la cheville. Et là, c’était fini le foot à haut niveau. J’avais 30 % de chances de ne plus jouer. Je l’ai mal pris psychologiquement parce que je suis jeune. Si cela m’était arrivé à 32 ans, j’aurais été optimiste. Mais à 22 ans, je me disais que cela pouvait déjà être fini…

Je me mentais à moi-même

Et maintenant?

C’est passé. Je n’ai plus aucune douleur et je n’ai même pas besoin de faire un entretien particulier. Oui, je fais du renforcement, mais psychologiquement, j’ai eu un déclic et je n’ai plus du tout mal.

Qu’est-ce qui explique que vous sembliez déjà vous éclater à ce point à Schifflange?

Parce que j’ai fait le bon choix. Le rôle que j’ai à jouer, dans la philosophie d’Ismaël Bouzid me correspond plus qu’à Etzella. Je me sens plus libre et je touche plus le ballon. Etzella, c’était le combat, une vraie équipe du Nord. Mais le combat, là-bas, c’était dans les jambes. Ici, c’est dans la tête. Et ça me ressemble plus. J’avais appris ça en Allemagne (NDLR : à Sarrebruck). Pas à Lille ou Metz où c’était plus… esthétique. Le foot moderne, c’est le combat. Tout le monde sait jouer au foot maintenant. Ce qui fait la différence, c’est le combat!

L’intégralité de la presse s’est d’emblée trompée lors du match d’ouverture, attribuant de prime abord votre doublé contre Pétange à votre coéquipier, Benjamin Besic. Cela vous a frustré, vu tout ce que vous venez de nous raconter?

Non parce que je savais que dans le club, tout le monde savait que c’était moi (il sourit). Et je me doutais bien que cela serait rectifié…