[BGL Ligue] Swift-Progrès : sont-ils prêts pour un tel choc ?

Le vainqueur de ce duel peut s’approcher du début d’année parfait dans les chiffres. Mais il reste encore à faire dans la manière et c’est là que se niche tout le sel du choc. Et qui peut le faire dérailler.

Les cadors de BGL Ligue ont eu un mal fou, en début de saison, à creuser le trou qu’on attendait d’eux mais ça y est, il est là et Differdange, le F91, le Swift et le Progrès sont, à peu près, les yeux dans les yeux avec la meute loin derrière, pour se dispatcher un titre et trois places européennes. Même si Jeff Strasser, se demande encore si, dans les prochaines semaines, «Pétange, qui n’est pas très loin, ne va pas revenir», dévoilant au passage un petit crush pour le jeu dont s’est doté le Titus. On ne va quand même pas s’emballer, les gars de Kakoko sont à neuf points du podium et ce week-end tourne autour d’un tout autre sujet, brûlant : lequel de ces deux postulants au titre risque-t-il de se retrouver, en cas de défaite, repoussé à six points de Dudelange voire à huit de Differdange, si ces deux-là font le boulot?

Est-ce un match aussi indécis qu’il y paraît? Répondre à cette question, c’est accepter de dire que le niveau réel des forces en présence mérite encore d’être précisé et que l’une des deux équipes pourrait aussi très bien passer au travers. Niederkorn, par exemple, heureux vainqueur du match aller (2-0) en ayant pu compter sur un gardien de but (Latic) en forme internationale à l’époque, sort d’un succès 4-0 contre Schifflange qui ne reflète pas totalement la physionomie de la partie.

Jeff Strasser admet être heureux de ce nouveau clean sheet qui porte le total récent à quatre en cinq matches, parce qu’il a dû rectifier pas mal de choses à l’automne dans le comportement défensif pour en arriver là. Mais il reconnaît aussi avoir encore du boulot sur «les relations entre joueurs, les automatismes offensifs et les volumes de jeu». Après tout, entre Daham, Schmidt et Duarte, c’est un tiers de ses joueurs de champ titulaires qui ont changé depuis début décembre.

Et Niederkorn a beau sortir d’un six sur six, Roland Vrabec, en regardant les matches de son adversaire, a constaté que les rencontres face à Schifflange et Mersch ont aussi à voir «avec une certaine forme de réussite : leurs adversaires n’ont pas été assez efficaces aux bons moments. Nous, on devra l’être».

«Pas de souci» pour Holzhauser

Hesperange, parlons-en. Il n’a plus maîtrisé grand-chose en deuxième période contre Pétange (3-3), lors du match de reprise, et s’avoue déjà satisfait d’avoir été tranquille quasiment du début à la fin, contre Rosport (1-3). Mais il semble déjà avoir développé une forme de dépendance à son nouveau patron, Raphael Holzhauser, quatre buts et une passe décisive en deux rencontres. «Il est impliqué sur tous leurs buts, donc à nous de trouver la solution», lâche Strasser. Quand Vrabec lui, reste de son côté assez serein : «Nous savons qu’il sera déjà très surveillé, mais il est 9, 9 et demi, 10… Il jouit d’une totale liberté de mouvement. Il bouge partout, crée des espaces pour les autres. Donc je ne me fais pas trop de souci pour son impact sur le jeu».

Avant cette rencontre, le Swift a été en partie renvoyé à son statut du moment en une seule petite phrase de Roland Vrabec : «On veut gagner pour mettre la pression au F91 et à Differdange». Une posture d’outsider qui ne cache même pas qu’il y a une forme de danger immédiat autour de cette rencontre. On est loin des phrases convenues. Voilà deux clubs qui cherchent encore des certitudes même si elles ont la confiance et Strasser ne cache pas le fond de sa pensée : dans ce match à quatre, «les confrontations directes risquent de faire la différence». Or où en sera le Swift si, dimanche soir, il n’avait pas pris le moindre point contre Niederkorn en deux rencontres? Et inversement…