Mutique depuis la grève de ses joueurs dimanche contre Mondorf, l’exigeant Emmanuel Da Costa peut-il rester au Swift ? À Créteil, qui voulait pourtant le garder, le chaos ambiant avait eu raison de sa patience en 2022…
Alors que l’avenir du Swift en BGL Ligue ne tient désormais plus qu’à un match, celui de dimanche à Niederkorn qui sera synonyme d’exclusion du championnat et de rétrogradation en PH la saison prochaine en cas de nouveau forfait du champion 2023, le futur au club de son coach Emmanuel Da Costa est tout aussi incertain.
Particulièrement affecté par la grève de ses joueurs contre Mondorf, le Franco-Portugais s’était refusé, dimanche, à tout commentaire à chaud, faute de maîtriser tous les tenants et aboutissants de ce mouvement.
Il est, depuis, injoignable, et son mutisme laisse la porte ouverte à toutes les interprétations, toutes les questions et notamment celle-ci : comment, au vu de son CV mentionnant plus de 200 matches professionnels en France* et de sa fermeté initiale sur le fait que les retards de salaire ayant émaillé la dernière saison du Swift devaient impérativement appartenir au passé, pourrait-il rester dans un club dont les résultats sportifs sont, en prime, bien en deçà de ses espoirs personnels?
En dépit du retard pris par le Swift dans sa préparation d’avant-saison et son recrutement, Da Costa n’y était pas allé par quatre chemins, mi-juillet, lors de sa conférence de presse d’intronisation : «J’ai laissé mes enfants et toute ma petite famille à 800 kilomètres, donc si je viens ici, c’est pour gagner, tout simplement.»
Cinq mois plus tard, Hesperange est déjà éliminé de la Coupe, pointé à 11 longueurs du leader differdangeois et, donc, absolument pas raccord avec la «nouvelle feuille de route» escortant théoriquement son arrivée.
Le marasme ambiant à Hesperange n’est pas sans rappeler celui qui régnait au printemps 2022 à Créteil, club de National 1 (D3) français dont il occupait le banc depuis mars 2021. À l’époque, Da Costa subissait l’influence au club de deux anciennes gloires des Lusitanos, les Portugais Rui Pataca et Helder Esteves, deux hommes avec qui le courant ne passait pas ou plus, ainsi que le relatait le quotidien Le Parisien dans ses colonnes.
Luttes d’ego, mercatos ratés, loupés médicaux et staff XXS
Soit un directeur sportif (Pataca) despotique en matière de recrutement – jugé très cheap par le technicien – et contesté de toutes parts (joueurs, staff, supporters, agents gravitant autour du club), mais qui s’était assuré un siège dans le futur organigramme cristolien malgré le changement de président et la descente en N2 à venir.
Et, toujours selon Le Parisien, un coordinateur sportif (Esteves) au rôle flou et inédit pour lui, aux choix aussi arbitraires que foireux sur le mercato hivernal et à la loyauté toute relative, puisque son plan, en revenant en cours de saison, était de succéder tôt ou tard à Da Costa. Ce dont il ne se cachait pas, d’ailleurs, auprès des joueurs, quand bien même il n’avait pas le diplôme requis pour cela.
Ajoutez à cela des moyens techniques très limités (Da Costa avait fini avec un staff extrêmement réduit, dont l’un des membres était un ancien recruteur reconverti adjoint), un secteur médical aux fraises (une erreur de diagnostic avait notamment privé le technicien de son meilleur joueur et buteur durant toute la seconde partie de la saison) et des joueurs déboussolés, et vous obtenez un coach blasé, préférant quitter le navire de lui-même plutôt que de répondre favorablement au souhait du futur président de le conserver.
L’histoire se répétera-t-elle à Hesperange, un club où une grande partie du recrutement avait été effectuée avant même son arrivée, dont il est parfois difficile d’identifier les réels décisionnaires et dont les manquements, en matière de gestion, ont survécu à son arrivée au point de déclencher une grève inédite dans l’élite du football luxembourgeois, dimanche ?
Au vu du précédent cristolien, ce ne serait pas franchement une surprise. Encore moins quand on sait, selon une information révélée lundi par nos confrères de Virgule, que le Rouennais a déjà présenté une fois sa démission, refusée par ses dirigeants, début novembre après la victoire face au Fola (2-0, 12e journée).
* 38 en Ligue 2, 164 en National 1, plus les rencontres de Coupe de la Ligue (réservée aux clubs pros) et de Coupe de France.
En réponse à l’article intitulé «BGL Ligue SWIFT : Da Costa et le précèdent cristolien», nous tenons à rectifier plusieurs informations fausses et diffamatoires concernant M. Da Costa, M. Rui Pataca et M. Helder Esteves.
Les accusations insinuant que M. Da Costa aurait été sous l’influence de M. Pataca et M. Esteves sont totalement infondées. M. Da Costa a toujours exercé ses fonctions de manière indépendante et professionnelle, et le recrutement au sein du club s’est fait de manière collégiale et transparente. Les termes injurieux à l’encontre de M. Pataca et des choix faits dans ce cadre sont sans fondement.
De plus, l’article mentionne à tort une « erreur de diagnostic » ayant privé M. Da Costa de son meilleur joueur. Cette simplification est erronée et ignore la complexité des enjeux médicaux dans le sport de haut niveau. De plus les conditions dans laquelle M. Da Costa arrive au club (1 mois en arrêt maladie par Covid 19), à eu un soutien total du club à son arrivée, qui a du faire avec un travail acharnée de ses adjoints pendant son absence.
Enfin, l’affirmation selon laquelle M. Da Costa aurait préféré quitter le club de son propre chef ne reflète pas la réalité des circonstances, qui étaient liées à des raisons personnelles et professionnelles, que l’article omet de prendre en compte.
Le club US Créteil est une institution qui date de 1936 qui est au dessus de toutes les personnes et représentants qui ont fait partie de son histoire.