Au ralenti depuis deux matches, l’attaque de feu de l’UNA va se frotter dimanche contre Pétange à la deuxième meilleure défense de l’élite… et à la deuxième meilleure équipe de 2025.

Ébouriffante depuis la prise de fonctions en novembre de Stefano Bensi, l’attaque de Strassen a marqué le pas ces deux derniers week-ends, ne marquant qu’une fois en deux journées (défaites 1-3 contre Mondorf et 1-0 à Niederkorn) après avoir tourné à trois buts par match de moyenne (27 en neuf rencontres de championnat) sous ses ordres, et même plus en comptant la Coupe (37 en onze matches). Mais alors que son équipe, muette pour la première fois de son mandat contre le Progrès, qui lui a du même coup ravi sa 4^e place, s’apprête à défier un Pétange qui vient d’enchaîner trois succès sans prendre de but (3-0 contre Rodange, 0-3 à Wiltz, 1-0 face au RFCU), l’entraîneur de l’UNA ne se bile pas.

«Il faut jouer notre jeu comme on l’a fait jusqu’à maintenant, énonce Bensi. Les deux derniers matches, il nous a manqué l’efficacité, on n’a pas eu de réussite mais on continue de travailler. On a quand même marqué 15 buts (deuxième meilleure attaque de la phase retour) en 2025, ça fait presque deux buts de moyenne, il n’y a pas à paniquer. Même contre Niederkorn, on a eu des occasions pour marquer.» Le hic, c’est justement que Pétange en concède très peu, d’occasions, et tout aussi peu de buts : trois depuis la reprise de février, dont deux face à Differdange, pour six clean sheets. Seul le FCD03, qui n’a toujours pas concédé le moindre pion, fait mieux en 2025.

Désormais doté de la deuxième meilleure défense du championnat (17 buts), le Titus présente aussi le deuxième meilleur bilan comptable de la phase retour avec 17 points en huit matches, c’est-à-dire autant que sur l’ensemble de la phase aller.  Entre les deux, il y a eu ce changement de coach, Filipe Ribeiro cédant sa place durant l’hiver à Akil Momade, dont l’unique préoccupation à son arrivée était de prendre des points. «Clairement, leur plan de jeu et leur philosophie ont changé, observe l’ancien coach pétangeois Yannick Kakoko, dernière victime en date du Titus avec le Racing. Filipe essayait de jouer un peu plus offensif, de prendre un peu plus de risques. Désormais, ils défendent à sept voire huit.»

«Mais on a toujours été solides, même pendant la première partie de saison, rappelle Valentin Steinmetz. On avait la quatrième meilleure défense à la trêve*. Sur le bloc équipe, le travail de chacun, on a toujours eu onze joueurs qui s’arrachaient les uns pour les autres et qui défendaient bien». Reste que Pétange, disposé en 4-3-3 durant la phase aller, est passé à une défense à cinq sous les ordres du Mozambicain, et y encore gagné en imperméabilité. «La priorité était d’assurer le maintien le plus vite possible et de prendre des points, donc d’avoir une base défensive très solide, replace le milieu français. On a vraiment consolidé notre surface pour prendre le moins de buts possible.»

C’est chose faite, et la très belle saison d’André Barrela (2^e gardien le mieux noté dans nos colonnes avec une moyenne de 5,82) dans les buts n’y est pas étrangère. «Il n’a pas beaucoup de travail à faire, n’a souvent qu’un ou deux arrêts à réaliser et la plupart du temps, il fait les arrêts qu’il faut, salue Steinmetz. De très beaux arrêts, d’ailleurs.» Mais ce Titus à la sauce Momade, muet trois fois lors des cinq premières journées de 2025, avait, en début d’année, «du mal à conserver le ballon et à créer du jeu», relève le n° 28 pétangeois. Une lacune gommée par le retour, lors du huitième de finale de Coupe à Weiler mi-mars (victoire 2-7), à un milieu à trois éléments.

«Depuis la Coupe, on a le même triangle qu’en première partie de saison, poursuit Steinmetz. Le 5-3-2 nous permet d’avoir une meilleure maîtrise au milieu en ayant un joueur de plus, d’être plus dominants dans nos matches. Ça nous a bien réussi contre Rodange, où on gagne 3-0 avec la manière, en étant bons dans tous les compartiments du jeu, avec la maîtrise et la possession, et à Wiltz où, même si c’était un match serré, on avait toujours la même qualité.» Mais aussi contre le RFCU, où Pétange a fait la différence sur un autre de ses atouts : les coups de pied arrêtés de Steinmetz, passeur décisif pour son capitaine Wilson Kamavuaka.

Tout cela fait dire au milieu de 27 ans, auteur de son 5^e assist de la saison, que «si on arrive à maintenir cette solidité défensive, on continuera d’avoir des résultats. On a une fin de saison plutôt tranquille qui se profile, on a assuré le maintien, ce qui était le plus important et maintenant, on va essayer de titiller les équipes au-dessus pour se challenger». Comme Strassen, dont l’attaque passera un sacré test dimanche à Jean-Wirtz.

* 14 buts concédés, à égalité avec le Swift et le Progrès.