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[BGL Ligue] Stolz, confiance retrouvée, statut recouvré


(photo Gerry Schmit)

Avec six buts, qui font de lui le meilleur scoreur du championnat après quatre journées, l’Allemand Dominik Stolz porte le Swift et réalise le meilleur début de saison de sa carrière.

Pour l’heure, les matches se suivent et se ressemblent pour le Swift version 2024/2025, auteur d’une entame parfaite de championnat (12 points sur 12 possibles), ce qui ne lui était auparavant arrivé qu’une fois depuis 2020 et sa remontée dans l’élite, en 2022/2023, la saison de son titre.

Dans ce laps de temps, Hesperange n’a jamais autant marqué (16 buts)* lors des quatre premières journées que cet été, et ce double constat vaut aussi pour son n° 10, Dominik Stolz.

Face à la Jeunesse (5-1), samedi, c’est encore lui qui, d’un doublé, a montré la voie au Swift, comme contre Pétange (4-0, 1re journée), où il avait inscrit les deux premiers buts hesperangeois, à Hostert (1-5, 2e j.), où il avait ouvert le score, et à Mondercange (1-2, 3e j.), où il avait égalisé.

«J’aurais pu me passer de Philippe, pas de lui»

Avec six buts, un total qu’il n’avait atteint qu’après dix journées l’an dernier, l’attaquant allemand réalise le meilleur début de saison de sa carrière en BGL Ligue (lire encadré ci-dessous), où il est arrivé en 2016 (au F91). Surprenant, à désormais 34 ans (il les a fêtés le 10 mai), et alors qu’il sort d’un exercice où il a quasiment deux fois moins pesé, statistiquement, que le précédent (17 réalisations et 7 passes décisives en championnat, contre 29 buts et 17 offrandes en 2022/2023), et marqué notamment par des tensions avec sa direction – sur fond de retards de salaires et de grève collective dont il aurait été à l’origine – ayant abouti à sa mise à l’écart, pour deux matches (en compagnie de Clément Couturier, l’autre instigateur supposé), à la reprise de la phase retour en février?

Pas pour Pascal Carzaniga, qui sait combien son ancien joueur (en 2020/2021 et 2022/2023) est «un grand professionnel, qui sait se soigner quand il est blessé, connaît et gère bien son corps, et a une très bonne hygiène de vie. Sa bière d’après-match, c’est bien son seul excès.» Mais aussi que Stolz, qui «n’a rien à faire au Luxembourg» et «aurait pu faire carrière en Allemagne», était le véritable «cerveau offensif» du Swift ayant soulevé le premier saladier de son histoire, en mai 2023, au terme d’une saison où Rayan Philippe et ses statistiques encore plus stratosphériques (32 pions et 26 «assists» en BGL Ligue) auront pris presque toute la lumière : «J’aurais pu me passer de Philippe, mais pas de lui.»

«Caza» n’est visiblement pas le seul à avoir jugé l’Allemand indispensable : alors qu’il lui avait été assuré, début février, que personne ne le retiendrait s’il décidait de partir de son plein gré, qu’il aurait tâté le marché (quelques rumeurs estivales l’envoyaient à Strassen) et que son contrat s’achevait le 30 juin dernier, le club a levé l’option d’une année supplémentaire figurant à celui-ci. «Dans la tête de Flavio Becca, le seul irremplaçable au Swift, c’est Dominik», décrypte Pascal Carzaniga.

«Le sortir à chaque match, une erreur professionnelle»

Remplaçable, Stolz l’était un peu trop la saison passée, au goût de son ancien coach : alors qu’il ne l’avait sorti que 5 fois (dont deux sur blessure) en 51 matches communs, répartis sur deux saisons, Carlos Fangueiro et Roland Vrabec, ses deux successeurs sur le banc hesperangeois, l’ont respectivement remplacé 8 et 9 fois… en 12 et 16 rencontres. Malgré le brassard de capitaine, le taiseux allemand «ne se sentait pas au mieux, assure Carzaniga. Il n’avait pas la même confiance qu’avec moi. Qu’on veuille le piquer, OK, mais le sortir à chaque match, c’était une erreur professionnelle de coaching. Il n’en a pas l’air comme ça, mais c’est un gars qui joue à l’émotion. Il a besoin qu’on lui parle, or on l’a mis un peu de côté, on ne lui a pas montré qu’il était l’homme de la situation.»

L’homme de la situation, c’est bien ce qu’est redevenu l’ancien Dudelangeois (2016-2020), quand bien même Emmanuel Da Costa ne lui a encore fait disputer aucun match complet et l’a rappelé trois fois sur le banc dès l’heure de jeu. Pour combien de temps? Arrivés en fin de mercato pour pallier justement les limites offensives de l’effectif pointées par le nouvel entraîneur hesperangeois, Karim Bouhmidi et Florian David, deux avants-centres de métier, montent en puissance.

Auteur d’un doublé contre la Jeunesse, le premier en est à quatre pions en sortie de banc, tandis que le second a ouvert son compteur après son entrée, samedi. «Mais est-ce que ce sont de vrais finisseurs, questionne Pascal Carzaniga, des mecs qui te mettent 20-25 buts par saison ? Dominik est le seul vrai tueur de cette équipe. Si demain, tu le perds, l’équipe chavire.» Si, en revanche, «il ne se blesse pas, il terminera sur le podium des buteurs», pronostique «Caza». Rendez-vous en mai pour le bilan. Et une nouvelle prolongation de contrat ?

* Contre 9 en 2020/21 (7 points), 10 en 2021/22 (9 pts), 14 en 2022/23 (12 pts) et 8 en 2023/24 (6 pts).

 

Son meilleur début de saison depuis 2016

En quatre journées, Dominik Stolz a déjà inscrit plus de buts (6) que sur l’ensemble des saisons 2018/2019 (3) et 2019/2020 (5), ses deux dernières au F91. L’Allemand jouait plus souvent dans un couloir qu’en pointe, où Pascal Carzaniga l’a définitivement installé en août 2022 pour exploiter à plein son «sens du but exceptionnel» et réduire ses efforts défensifs, et l’exercice 2019/2020 n’était pas allé à son terme (interrompu en raison de la pandémie de Covid-19), mais cette statistique dit tout de même quelque chose de l’entame de championnat réalisée par l’attaquant du Swift.

Stolz, qui entame cet été sa 9e saison au Grand-Duché, avait jusqu’ici inscrit au mieux 3 buts (en 2021/2022) lors des quatre premiers matches de BGL Ligue. En 2022/2023, sa meilleure saison au Luxembourg (29 buts et 17 passes décisives), il n’en était qu’à 2 buts à ce stade de la saison, et il lui avait fallu deux fois plus de matches (8) que cette saison pour inscrire 6 buts en championnat. Une barre qu’il n’a atteint que lors de la 10e journée l’an passé (17 buts au total), lors de la 11e journée en 2021/2022 (23 buts), et lors de la 16e journée en 2020/2021 (17 buts), sa première saison au Swift.

Avec Dudelange, l’Allemand avait dû attendre respectivement 17 et 24 matches pour marquer son 6e but en championnat, en 2016/2017 (12 buts) et 2018 (8 buts). Mais son rôle sur le terrain, on l’a dit, n’était pas le même.

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