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[BGL Ligue] «Si je veux partir dans le monde pro, c’est LE club»


Marco Martino ne sera resté que dix mois au RFCU. Suffisant pour séduire Dudelange, où il sera épaulé dans sa mission par son cousin Massimo, ex-joueur du F91, et Claudio Lombardelli, qui va repasser adjoint. (Photo : luis mangorrinha )

Marco Martino, en contact avec Dudelange presque immédiatement après l’annonce de son départ du RFCU, peaufine sa philosophie de jeu et son avenir.

Pour combien de temps débarquez-vous au F91?

Marco Martino : Je ne sais pas si j’ai le droit de le dire alors, je vais m’abstenir pour le moment.

Cela représente quoi de devenir entraîneur du club le plus titré du pays dans ce siècle, à 29 ans seulement?

J’avais envie de reprendre un club qui ait de bonnes conditions de travail. Or là, avec les infrastructures, on a ce qui se fait de mieux au pays, parce que, oui, Differdange et Wiltz sont aussi très bien équipés, mais ce qu’on a nous, c’est juste dédié à l’équipe première. Et ce projet-là, il était important pour moi : le F91 a eu beaucoup de coaches qui sont partis entraîner en pro après être passés par Dudelange : Toppmöller, Fangueiro, Shoffner… Pour moi qui veux partir dans le monde pro, je crois que c’est LE club qui peut me le permettre. Est-ce que mon profil aurait été retenu à l’époque de Flavio Becca? Non, je ne crois pas. Mais avec CE projet, si. Alors, je me réjouis de cette opportunité. Et aussi d’avoir un bon staff avec ce luxe d’avoir deux adjoints, dont Claudio Lombardelli. Je suis heureux qu’il reste, car ça envoie un bon message : que son bon travail est récompensé.

Vous arrivez dans un club qui a tenté, la saison passée, de se soustraire au 3-5-2 initié par Carlos Fangueiro durant ses trois saisons à la tête de l’équipe. Serez-vous condamné, si l’équipe garde une certaine ossature, à y venir vous aussi?

J’ai mené ma formation pour le diplôme UEFA A avec Carlos Fangueiro et c’est un coach que j’apprécie énormément. Il m’avait dit qu’il avait analysé la DN et qu’il y avait moyen de battre tout le monde avec ce système. Lui et son staff l’ont remis à la mode, dans une division où beaucoup d’équipes jouaient à quatre défenseurs. Et désormais, beaucoup d’équipes jouent à trois défenseurs. Mais le système de Carlos Fangueiro avait une inspiration offensive. D’autres en ont fait quelque chose de plus défensif. Mais si vous me demandez si je vais le conserver, je vais déjà attendre de voir que tout le monde en DN ait son coach pour savoir quelles seront les philosophies dans les autres clubs. Et après, on verra quel type de mercato on veut se permettre. Mais vous savez : moi, je suis un coach offensif qui aime prendre des risques. Alors, il risque d’aller dans cette direction. Et notre système vers de la variabilité, car beaucoup d’équipes ont commencé à s’y adapter, à ce système à trois défenseurs.

Il y a a priori beaucoup de fins de contrats dans votre effectif, dont certains cadres incontournables comme Freire, Stumpf, Sidibé, Bojic, Moussaki… Avez-vous des garanties sur l’effectif dont vous disposerez?

Je veux l’effectif le plus compétitif possible. De principe, j’aimerais garder tout le monde et encore compléter le groupe, mais ce ne sera normalement pas possible et il faudra sans doute faire des choix. Je dirai ça quand on me demandera mon avis. Mais après une saison comme celle qu’ils viennent de faire, les joueurs du F91 sont tous incontournables. Par contre, leurs situations contractuelles, franchement, ça ne me regarde pas. À l’heure actuelle, je n’ai pas connaissance de joueur qui soit déjà parti.

Il s’est passé quoi, au RFCU, qui a provoqué votre départ si soudainement?

Les conditions n’étaient plus réunies. On pourrait dire ce qu’il s’est passé, mais ce n’est pas moi qui le ferai, car je considère que certaines choses doivent rester en interne. Cela sortira peut-être un jour, mais cela ne viendra pas de moi. Une limite avait été franchie et mon cousin et adjoint Massimo et moi, on s’est dit qu’on avait quand même nos principes, nos valeurs et qu’on avait bien fait.

Et ça a été long, de voir arriver l’opportunité F91?

Je vais vous étonner, mais elle est arrivée trente minutes après l’annonce officielle de mon départ du Racing. Et il n’y avait pas qu’eux, ce qui m’a beaucoup flatté. Mais le F91, lui, s’est positionné tout de suite. Ils m’ont dit «on est honnêtes, ton profil nous plaît. On discute déjà avec d’autres coaches et on ne sait pas encore dans quelle direction on va aller niveau investisseur (NDLR : le repreneur turc n’est toujours pas officiellement annoncé), mais on voudrait tout faire afin d’entrer dans une collaboration.» Pour l’anecdote, on était en train de se balader, Massimo et moi, du côté du Cents, où on habite tous les deux et quand on s’est demandé quelle serait l’étape idéale à ce moment de notre aventure, on s’est tous les deux dit ensemble «le F91». Et cinq secondes après, mon téléphone a sonné! Vous voyez, c’était écrit!