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[BGL Ligue] Sébastien Grandjean : «Je le fais vraiment pour le club»


«Quel est le risque? Il n'y en a aucun. Je vais tout faire pour que la Jeunesse se remette à gagner. Si on réussit, ce sera top. Si on échoue, je ne pense pas qu'on pourra m'imputer cet échec directement.» (photo editpress/Alain Rischard)

Sébastien Grandjean a accepté un challenge de… six semaines à la Jeunesse Esch. Mais s’en réjouit comme s’il partait pour un projet de deux ans.

Quelles sont les conditions de votre retour sur le banc de la Jeunesse et pourquoi avoir dit oui?

Sébastien Grandjean : Ils m’ont téléphoné dimanche soir en me disant qu’ils avaient besoin d’un électrochoc et qu’ils étaient dans l’obligation de changer de coach. J’ai été extrêmement surpris : pourquoi changer de coach maintenant? Je n’ai pas dit oui tout de suite, il fallait que je réfléchisse, que j’en parle avec ma famille, parce que je sors tout juste du projet Virton qui, à la base, était un peu « mon » projet. Mais je n’en suis pas sorti fatigué. Plutôt soulagé. Et je me sens bien capable de relever ce challenge. On a eu une réunion lundi soir pour faire le point et j’ai dit oui ce mardi matin.

Est-ce un risque que le club prend, avec sept journées seulement restant à jouer?

Ce n’est pas à moi de dire si c’est un risque. Je vais tout faire pour apporter cet électrochoc qu’on me demande d’apporter. Ce n’est pas à moi de dire non plus si les dirigeants devaient le faire ou pas. Le challenge, c’est d’être européen.

Vous débutez ce sprint à égalité de points avec le troisième, le Progrès Niederkorn…

Et c’est un peu dingue de regarder le classement cette saison. Cela veut dire que ce championnat est bien plus équilibré qu’on ne le croit. Avoir seulement six points de retard sur le F91 à ce moment de la saison, c’est assez surprenant mais ceux qui veulent les combler vont devoir le faire sur les deux prochaines journées parce qu’après… En tout cas, c’est un challenge très intéressant.

Crédible vu la courbe de forme de cette équipe depuis la fin novembre?

Si je n’en étais pas convaincu, je ne serais pas là. J’aurais peut-être même conseillé de ne rien changer. Mais là, je pense sincèrement qu’une vision différente – attention, je n’ai pas dit meilleure, j’ai dit différente – peut apporter quelque chose.

Comment allez-vous procéder pour faire en sorte de relancer une équipe qui a gagné seulement un seul de ses huit derniers matches en Division nationale?

J’ai une idée précise de la chose. Il faut essayer de faire quelque chose aux niveaux de la tactique et du mental. Pour le physique, à ce moment de la saison, on ne peut plus rien faire. Le mental, si. Chacun sa façon de travailler, sa méthode, sa présence. Il ne s’agit pas de baguette magique. En tout cas, c’est un challenge qui m’excite. Cela fait 21 ans que je travaille à Esch. Je ne vais pas dire que j’ai soigné toute la population (NDLR : il est kinésithérapeute dans le « civil ») mais pas loin. Bref, je suis un vrai Eschois. Et puis je me suis énormément plu et amusé la première fois que je suis venu ici. Je le fais vraiment pour la Jeunesse. Pour le club.

Oui, car il y a une subtilité à cette reprise en main : elle n’ira pas au-delà de la fin de saison.

C’est ça.

Avez-vous la sensation de prendre un risque à vous embarquer dans ce projet sur un mois et demi?

Un risque? Mais quel est le risque? Il n’y en a aucun. Je vais tout faire pour que la Jeunesse se remette à gagner. Si on réussit, ce sera top. Si on échoue, je ne pense pas qu’on pourra m’imputer cet échec directement. Mais je ne m’autoprotégerai pas. Je ne l’ai jamais fait. Alors je me mettrai devant mes joueurs.

Et allez-vous appeler Marc Thomé, dont vous appréciez le travail?

Je vais l’appeler, oui. Je m’entends bien avec lui et il travaille bien. D’ailleurs, c’est un homme bien et dans ce milieu, il y en a peu. Je sais qu’il aime la Jeunesse et qu’il ne souhaite absolument pas qu’elle ne réussisse pas à être européenne. Il voudra qu’elle réussisse. Et j’ai besoin de renseignements pour bien comprendre ce groupe.

Et si jamais tout roule selon les vœux de Jean Cazzaro et que le club parvient à arracher un ticket européen, vous partirez quand même? Cela ne risque pas de vous laissez un petit goût de trop peu?

(Il rit) Non, non, ce sera sans regret. Je le fais pour la Jeunesse et pour ses supporters. Depuis que l’information s’est ébruitée, cela n’arrête pas sur mon téléphone, c’est de la folie. Et je reçois des messages comme « bon retour à la maison ». Des choses extrêmement agréables. Cela fait plaisir de revenir dans un tel contexte positif.

Recueilli par J. M./LQ