Privé de terrain pour encore au moins trois semaines, le FCR91 se demande encore s’il pourra accueillir… Pétange le 19 octobre voire Differdange le 22, ou s’il demandera encore une inversion.
La société qui a planté le gazon du stade Jos-Philippart doit repasser vérifier l’état de développement des racines le 23 octobre. C’est donc, d’après le calendrier actuel de la DN… quatre jours après le Rodange – Pétange du 19 octobre et vingt-quatre heures après le match en retard qui doit être joué contre Differdange, théoriquement sur cette même pelouse.
L’urgence sportive peut-elle supplanter l’urgence horticole? «On va déjà essayer de voir si l’on peut avancer ce rendez-vous, l’organiser une dizaine de jours plus tôt», lâche Henid Ramdedovic, directeur sportif bien conscient qu’il n’existe aucune marge de manœuvre pour fixer un programme définitif après le 13 octobre, mais aussi qu’on ne peut pas non plus trop presser la nature. Et surtout pas l’herbe, dont le système racinaire se développe horizontalement pour ancrer la plante dans le sol et lui garantir un apport en nutriments. Au prix du mètre carré de pelouse, la commune ne laissera vraisemblablement pas son club céder à son envie de rejouer un jour à la maison histoire d’optimiser ses chances de faire des points.
Pétange leur coûtait trois jours de boulot
C’est un cas assez exceptionnel que celui auquel nous confronte la démarche rodangeoise et son acceptation par tous les clubs qui ont été sollicités pour inverser l’ordre des rencontres : Mehdi El Alaoui et ses gars ont joué cinq de leurs six premières rencontres de BGL Ligue à l’extérieur. Ces grands voyageurs de Rodangeois ont déjà visité Hostert, Canach, la Jeunesse, le F91 et le Swift. Mondorf suivra demain et Rosport dimanche. Montantin et ses coéquipiers, début octobre, auront déjà parcouru 585 kilomètres d’allers-retours pour jouer au football.
Malgré l’ouverture d’esprit du voisin pétangeois, disposé à prêter son stade municipal (là où d’ailleurs, le Titus a accueilli le RFCU, pour son seul match «à domicile» de l’été), le comité a fait un calcul pas forcément déraisonnable sur le fond, mais qui a des répercussions dingues sur la forme. «Jouer à Pétange, ça n’aurait rien changé pour nous, assume Ramdedovic. Pour nous, ce serait resté un match à l’extérieur. Et on ne se serait pas « habitué ». Le seul avantage, c’est que nos adversaires, eux, n’auraient pas évolué à la maison. Donc merci à tous les clubs qui nous ont dit oui pour les inversions. Ce qui nous a convaincus de demander des inversions systématiques, c’est que c’est une sacrée organisation d’aller jouer à Pétange. Trois jours à chaque fois. Pour tout transporter sur leur stade le samedi, puis tout rapporter le lundi. Et en faisant ça, on aurait fait la promotion des sponsors de Pétange tandis qu’on n’aurait eu aucune visibilité pour les nôtres. Aucun ne nous a mis la pression sur ce point! Mais on y pense : le budget lâché en sponsoring fait qu’ils doivent être visibles. Parce qu’au niveau recettes, en ce moment, vous vous en doutez, c’est compliqué!»
«D’ici 2026, il faut limiter la casse»
Au niveau résultats aussi. Rodange vient de vivre trois déplacements perdus sans aucun but marqué, à la Frontière (4-0), au Nosbaum (3-0) et au Holleschbierg (1-0). Mais son rendement en termes de points n’est finalement pas si terrifiant : au match nul contre le Racing «à la maison», répond cette moyenne de points pris à l’extérieur : 0,8. Merci le nul arraché à Hostert (0-0) et la victoire sur le terrain de Canach (1-2).
La situation n’est pas reluisante («Vu notre recrutement, on s’attendait quand même à mieux. On ne devrait pas être à cette place», grince Ramdedovic), mais elle n’est pas dramatique non plus, au vu des conditions. «Il faudra quand même qu’on profite de tous nos matches à la maison en 2026, qu’on fasse un carton plein, même s’il y aura un peu de pression. D’ici-là, il faut limiter la casse. Et même commencer à prendre des points loin de nos bases», conclut le directeur sportif. Dont le souhait, lui qui croise tous les doigts dont il dispose pour qu’il en soit ainsi, est que son club ne parte pas de trop loin après une phase aller presque entièrement jouée à l’extérieur. Car ce problème du présent doit se transformer en solution du futur… si Rodange n’est pas à dix points de tous ses concurrents directs.