Mondorf et Käerjeng ont le droit d’être frustrés après deux journées. Le premier perd ses deux rencontres face à des cadors sur la plus courte des marges tandis que le second, promu, fait encore un gros match mais reste à 1 point pris sur 6 possibles.
Progrès – Mondorf (1-0)
Après leur défaite initiale, la semaine passée, les deux clubs sont déjà un peu sous pression pour réaliser un résultat et s’éviter le départ manqué. On assiste à une opposition très tactique, ne laissant guère de l’espace pour l’autre. Les spectateurs voient une rencontre avec pas mal de déchets, plusieurs petites fautes afin de casser le rythme, dont la rencontre manque cruellement.
Le Progrès essaie tout de même d’emballer la partie, mais s’expose aux contres adverses, ce dont Fournier aurait dû profiter, mais l’attaquant n’a pas touché correctement le ballon à cinq mètres du but (39e).
Le Progrès aura tout de même l’occasion de prendre l’avantage, mais Natami manque complètement… son pénalty (45+4), le petit lutin ayant dû attendre une éternité avant de pouvoir exécuter la sentence, M. Muller ayant dû avertir un joueur avant d’en recadrer plusieurs autres.
Le match ne s’emballe pas du tout après la pause et les occasions se font cruellement attendre. On voit surtout un Mondorf agir en contre, avec quelques quelques sorties de balles intéressantes sans pour autant que l’outsider parvienne à se procurer une situation favorable.
Le Progrès a llui aussi les pires difficultés à faire bouger le bloc de l’USM, à l’inverse de ce qui s’était passé samedi derier, en première période, face au F91, où l’organisation de jeu prônée par Vivian Reydel avait su se montrer séduisante. Alors que la rencontre s’éternise, Hend décroche une frappe du gauche, que Machado relâche. Ce qui profite à Peugnet (1-0, 69e), qui ouvre le score, au grand dam du portier : «C’est un arrêt réflexe que je fais. Je dégage le ballon sur le côté et Peugnet est là pour inscrire le but. J’essaierai de contrôler le ballon la prochaine fois».
« Je crois que cette victoire va nous libérer »
La rencontre ne s’emballe pas pour autant, mais Mondorf est obligé de se découvrir. Et Kumbi, dès son entrée en jeu, touche le poteau (78e). La fin de la rencontre est à l’image de cette rencontre, flanquée de beaucoup d’approximations. Mais l’essentiel est fait pour… le Progrès. Ce qui suffit amplement à son coach : «C’était un match compliqué, fermé avec deux équipes qui ont un projet de jeu lorsqu’elles ont le ballon. On remettra le bleu de chauffe dès lundi».
Parce que visiblement, même les joueurs sont d’accord pour admettre que mieux vaut un succès au bout d’un match médiocre (contre l’USM) qu’une défaite au bout de 90 minutes enthousiasmantes, ternies surtout par une baisse physique en fin de match (contre le F91). Sur ce point, BIlel Hend («C’est une très bonne victoire contre un adversaire costaud. Elle est importante, je crois qu’elle va nous libérer») et Vincent Peugnet («Même si c’est un 1-0, on prend. Cette victoire nous remet dans le droit chemin») sont sur la même ligne.
En face, on ne panique surtout pas, à l’image de l’expérimenté Dwayn Holter : «Nous avons joué deux équipes qui se battront pour l’Europe. Je ne suis pas trop déçu de notre prestation, défensivement on est solide et offensivement il nous manque pas grand-chose. Nous avons un nouvel entraîneur, des joueurs qui nous ont rejoints et un nouveau système de jeu, cela se met tout doucement en place. J’ai confiance».
Fabrice Baur

Dinho. (photo Luis Mangorrinha)
Käerjeng – F91 (2-3)
Ce promu a de la gueule. Et du caractère. Après son partage de points à la Frontière le week-end dernier face à une Jeunesse qui n’a dû son salut qu’à Omosyana, en fin de partie, le groupe de David Vandenbroeck est venu titiller les esprits du cador dudelangeois, ce qui ne le satisfait pas non plus totalement : «Aujourd’hui c’était un Dudelange 2.0.
Ils ont fait le même coup que contre le Progrès. Dudelange était juste mieux rôdé physiquement grâce à sa préparation pour la compétition européenne. Nos occasions doivent finir au fond, c’est cela qui fera la différence». Yanis Dublin, lui, dresse le comparatif PH/DN, que le promu doit encore assimiler : «Malgré notre préparation sérieuse et les informations qu’on avait sur eux, on perd. Les petits détails changent le visage d’un match en BGL.»
Agostinho, titulaire ou joker de luxe ?
Dans son 3-5-2 qui tendra à devenir une marque de fabrique si les résultats continuent à (presque) suivre de la sorte, l’UNK a déstabilisé une formation habituée aux joutes européennes. Kaërjeng a été le premier à frapper par l’intermédiaire de Bellali qui effectue un retourné acrobatique magnifique sur un centre de Dieye (9e).
Le F91 a répondu à la 17e avec Englaro, dont la frappe à ras de terre force Gonzalez à se coucher de tout son long. Mais ce sont bel et bien les résidents d’Um Dribbel qui font sauter le verrou adverse lorsque le remuant Dieye exécute un centre sur flanc gauche pour Bellali qui laisse filer intelligemment pour Maison. L’attaquant des Rouge et Bleu fait trembler les filets des visiteurs pour le 1-0 (38e) et inscrit sa deuxième réalisation en deux matches.
La réaction dudelangeoise viendra au retour des vestiaires lorsque Dinho remet les siens sur les bons rails en profitant d’un service millimétré d’Englaro (1-1, 48e). Pour une courte durée car Bellali y va de sa réalisation en fusillant à bout portant Latik à la 60e (2-1). Dix minutes plus tard, Agostinho, fraîchement entré sur le pré, remet les deux formations au coude-à-coude en reprenant victorieusement un centre sur corner de Benkhedim.
Le buteur y va de son doublé à la 80e en mettant à profit un caviar de Rotundo (2-3). Et en faisant preuve, en plus, de bon esprit de camaraderie : «Je vais me battre pour être dans le onze de départ, mais que je sois titulaire ou joker, cela ne change pas grand-chose au fait que je veuille aider au mieux mon équipe». Le F91 l’emporte de justesse face à un valeureux vis-à-vis qui n’a pas fini de faire parler de lui. Mica Pinto préfère sans doute prendre les points à la gloire immédiate : «Mentalement c’est positif car on revient encore deux fois au score et cela montre qu’on ne lâche rien». L’ADN dudelangeois est toujours là.
Jocelin Maire