Tenu en échec par la Jeunesse dimanche (1-1) lors de la 4e journée de BGL Ligue, le RFCU n’a gagné aucun de ses trois matches cette saison. Et dimanche, c’est le leader, Dudelange, qui se profile…
Après quatre journées, c’est un classement faussé qu’il nous est donné d’observer en BGL Ligue puisque Differdange, le double champion du Luxembourg en titre, n’a disputé qu’une rencontre (remportée 1-0 contre Bissen lors de la 1re journée) et pointe à une 10e place inhabituelle mais probablement très provisoire. Ce n’est pas la seule anomalie qui saute aux yeux à la lecture du classement, le Racing, 4e du dernier exercice, se trouvant actuellement dans la zone des barragistes, au 13e rang.
Le bilan du club de la capitale est lui aussi faussé puisqu’il fait partie des équipes (avec Rodange et Mamer) affectées par les reports dont a bénéficié le FCD03 pour mieux préparer ses joutes européennes. Mais il reste pour l’heure indigne d’une équipe visant les places européennes : deux nuls, à Rodange (1-1) et contre la Jeunesse (1-1), entrecoupés d’une défaite à la maison contre le promu Canach (1-3). Préoccupant? Non, répond Yannick Kakoko, toujours très posé et convaincu qu’il s’en est fallu de peu pour que le Racing débloque son compteur, dimanche.
Battre la Jeunesse «aurait été mérité»
«Contre Canach et Rodange, on a fait des erreurs bêtes, qu’on doit absolument éviter, reconnaît le technicien de 35 ans. Contre la Jeunesse, on n’en a pas fait beaucoup, et vu nos occasions et la confiance que nous avons affichée dans notre jeu, gagner aurait été mérité. La Jeunesse a eu un corner et a été efficace et nous, on ne l’a pas été. Il y a une progression. On doit rester soudés, essayer de faire plus pour mieux finaliser les actions et faire moins d’erreurs. Je n’ai pas d’inquiétude. Il ne faut pas faire comme si de rien n’était, mais on se crée des occasions, et on défend le plus souvent très bien. Ça va venir.»
L’efficacité, l’une des lacunes majeures pointées par Kakoko, était la saison dernière l’apanage de Yann Mabella, auteur de 26 buts pour son second passage au club (après 2019-2023) avant de s’envoler pour la Malaisie. Mais l’entraîneur du Racing réfute l’idée d’un héritage qui serait trop lourd à assumer pour ses deux successeurs potentiels en pointe, Conrad Azong (ex-Strassen, 1 but cette saison) et Enzo Daoud (ex-Wasquehal, 0 but), à qui il a préféré Dominik Stolz – jusque-là utilisé comme meneur de jeu – dimanche. À raison : c’est l’Allemand qui a égalisé.
«Notre style s’est toujours bâti sur le collectif, et c’est de ce collectif que les individualités comme Yann profitaient et inversement, rappelle-t-il. L’efficacité ne repose pas que sur le dernier geste, mais aussi sur la dernière ou l’avant-dernière passe, sur lesquelles on peut peut-être être plus rapides. Ça, ce n’est pas que le rôle des attaquants. C’est comme le fait de défendre et de ne pas prendre de buts : ça ne tient pas qu’au gardien.» Auteur de 15 buts et 7 «assists» la saison passée, l’ailier William Mazié n’a d’ailleurs pas encore été décisif en 2025/2026.
Le physique tient, mais les absences pèsent
Le groupe subit-il un contrecoup physique, après avoir effectué une longue préparation en vue du 1er tour de la Ligue Conférence, disputé mi-juillet contre les Géorgiens de Dila Gori (défaites 1-2 et 1-0)? Là encore, Yannick Kakoko répond par la négative. «Ce n’est pas un aspect physique. On est très bien sur ce plan, mais on est entrés dans une dynamique difficile.»
Dynamique d’autant plus difficile à appréhender avec un effectif «très jeune comparé aux autres tops 5 des cinq dernières années», et sans quelques éléments d’expérience et d’importance comme le capitaine Farid Ikene, le latéral gauche Thibaut Lesquoy et le milieu Lohan Dewalque, dont les forfaits ont conduit le coach du Racing à coucher les noms de trois gamins sur la feuille de match dimanche, en l’occurrence Ethan Yans, Alek Bisevac (17 ans) et Bruno Giesteira (18 ans). Et à sortir les deux derniers du banc en fin de match, Bisevac connaissant là ses débuts dans l’élite.
Les retours possibles d’Ikene et Lesquoy seront donc appréciés dimanche, où le RFCU se rendra chez le leader, Dudelange, pour tenter d’enfin décrocher son premier succès. Cela n’aura rien de simple, chez une équipe qui a déjà compilé quatre victoires, mais qui n’en a pas moins affiché quelques failles défensives. Crédité de la meilleure attaque (13 buts), le F91 possède aussi paradoxalement la deuxième arrière-garde la plus poreuse du championnat (8 buts) derrière la lanterne rouge Käerjeng (9). Un motif d’espoir comme un autre pour Kakoko, par ailleurs «persuadé que ces trois matches vont nous aider à nous améliorer plus vite».