[BGL Ligue] Progrès : et maintenant, le titre ? 

Après avoir mis fin en mai à une disette de 43 ans en remportant la Coupe, le Progrès aborde la nouvelle saison décomplexé, conscient d’être «capable de tout». Comme de finir champion ? Il a l’effectif pour, en tout cas.

Il faudra attendre 2025 et le changement de format de la compétition (au lieu d’un tournoi global où chacun dispute deux matches de 45 minutes, les 2^e et 3^e de BGL Ligue joueront en lever de rideau d’une «finale» de 90 minutes opposant le champion sortant au vainqueur de la Coupe) pour que celle-ci commence à gagner ses petites lettres de noblesse, mais le Progrès restera tout de même comme le tout premier vainqueur de la Supercup, une épreuve lancée par la Ligue de football luxembourgeois (LFL) et qui opposait, le 6 juillet, les quatre clubs représentant le Grand-Duché sur la scène européenne.

Mais puisqu’il «ne donne accès à rien», comme l’a malicieusement rappelé Jeff Strasser à la veille de défier chez eux les Suédois de Djurgården au 2^e tour aller de la Ligue Conférence (défaite 3-0 le 25 juillet), ce tournoi, même remporté aux dépens du voisin differdangeois (1-1, 5 t.a.b. à 3), valait surtout pour la qualité de l’adversité et la bonne préparation qu’il garantissait en vue des joutes continentales. Si le Progrès a abordé celles-ci avec une confiance décuplée, c’est surtout parce qu’il avait déjà dépoussiéré son étagère à trophées début mai, en remportant la Coupe aux dépens du Swift (1-1, 1 t.a.b. à 3), après avoir déjà éliminé le futur champion du Luxembourg en quarts (2-0).

Ce titre, le premier depuis celui de champion remporté en 1981, a débloqué quelque chose dans les têtes niederkornoises, veut croire Omar Natami. «On a eu un championnat fait de hauts et de bas, dans lequel on n’a pas été très constants et quand on a gagné la Coupe, on s’est dit qu’on était passés à côté de quelque chose, confie le milieu offensif, meilleur passeur du dernier championnat avec 12 offrandes. Avec l’effectif qu’on avait, je le dis très ouvertement, je pense qu’on aurait pu faire le doublé. Mais la Coupe nous a montré que si on croit en nous, que chacun se bat pour l’autre, on est capable de tout.»

De rares recrues aux airs de plus-values

Comme de succéder au FCD03 au palmarès de la BGL Ligue? Si l’effectif de 2023/2024 avait, à entendre Natami, le potentiel pour, alors celui de 2024/2025 l’a aussi. Tandis que le Swift repart d’une feuille quasi blanche avec Emmanuel Da Costa sur son banc, et que le F91 aura aussi besoin d’un peu de temps pour assimiler la méthode Marco Martino, le Progrès, dont le remaniement n’a pas été excessif, aborde ce nouvel exercice avec davantage de repères collectifs que ces deux autres candidats naturels au titre (avec Differdange).

Du onze type de la saison passée, seuls deux joueurs, Guett Guett et Jarmouni sont partis, et les CV de leurs remplaçants respectifs théoriques, Léo Jousselin (formé à Nantes et issu de la réserve de Marseille) et Junior Burban (formé à Lorient et auteur de 19 buts en National 3 avec Vannes la saison dernière), a de quoi rassurer sur leur capacité à prendre le relais.  Surtout, tous les autres départs ont été compensés par des joueurs de qualité au moins égale, sinon supérieure (C. Sacras pour Soares, A. Agovic pour Mersch, A. Ahmetxhekaj pour Figueiredo, Corral pour Bastos) sur le papier.

«On a ajouté des joueurs de très bonne qualité, à des postes auxquels on en avait besoin, admet Omar Natami. Après dire, que le cadre est plus fort… je ne voudrais pas manquer de respect à ceux qui sont partis, alors on fera les comptes en fin de saison. Là, on pourra dire si on était plus forts ou pas.» La clé résidera surtout dans la capacité du Progrès à être plus régulier, où il a laissé filer des points face à des adversaires a priori à sa portée (défaite contre Schifflange, Käerjeng, Rosport ou Mondercange, nuls contre Rosport, Wiltz, le RFCU, Mondercange et le Fola). Car battre les plus gros, l’équipe de Jeff Strasser sait faire. Elle l’a prouvé en Coupe au printemps.