Tous les signaux sont au vert pour le leader. Est-il déjà champion?
Le F91, battu sur le fil la saison passée, a fait un pas décisif vers le titre dimanche, dans une journée qui paraissait pourtant assez anecdotique. En battant Rosport (0-5) alors que le Progrès se faisait lui accrocher à Pétange (0-0), son avance a gonflé à sept points alors qu’il n’y a pas si longtemps, Niederkorn était encore leader. Avant de rencontrer successivement le Fola, Strassen et le Swift, pour un triptyque décisif, Dudelange a le temps de se faire à l’idée : avec sa dynamique actuelle, un 16e titre lui tend désormais les bras. Voilà pourquoi…
1) Il a la «chance» du champion
On a beau dire qu’il n’y a pas de hasard en football, mais aussi que «la chance, ça se provoque», il demeure toujours une part de condescendance dans ce constat qu’une équipe a besoin de réussite pour aller au bout. Ce F91 nettement moins maître de ses chocs, dont l’animation offensive est la plupart du temps minimaliste en 2022, sait aussi être chirurgical. Depuis sa défaite pour la reprise, contre le Progrès (1-2), il a pris 22 points sur 24 possibles dont certains de manière extrêmement cynique. Telle cette victoire en ne frappant qu’une fois au but contre Differdange (1-0), ou contre Mondorf avec un penalty pas sifflé pour son adversaire (2-1), voire sur ce nul arraché face au RFCU (1-1) en n’ayant aucune occasion de but.
2) Même à dix, il ne tremble pas
Il faut le faire : en 2022, le F91 a gagné les trois matches lors desquels il a été réduit à dix. Et à chaque fois, il l’a fait APRÈS avoir vu l’un de ses joueurs expulsés. À Hostert, Morren est expulsé à la 79e et l’USH égalise à la 82e? Dudelange plante deux buts dans les dix dernières minutes. Delgado prend rouge sur le penalty qui permet à Mondorf d’égaliser à la 75e? Hadji jaillit à la 81e pour faire 2-1. Bettaieb se faire sortir à la demi-heure de jeu contre le FCD03? Sinani n’a besoin que d’une occasion à la 81e pour assurer une victoire. Phénoménale capacité de résilience.
3) Il n’encaisse plus de but
On ne sait pas encore s’il faut y voir un effet Lucas Fox, qui n’a pas encore livré non plus de prestation phénoménale dans les buts depuis son arrivée (mais n’a pas non plus eu besoin de le faire) ou le fait que Ricky Delgado, longtemps embêté par un vieux pépin de cheville, aille visiblement mieux mais le leader n’a pris que cinq buts en dix rencontres, en 2022. Un seul sur ses six dernières rencontres. C’est une garantie monumentale. À titre de comparaison, le Progrès vient d’en prendre sept sur ses quatre dernières rencontres de DN.
4) Les hommes forts sont là
On l’a brièvement perdu en ce début d’année 2022, mais Danel Sinani, impliqué dans près de la moitié des buts dudelangeois cette saison (29 sur 62), revient au meilleur moment : trois buts et deux passes sur les trois dernières rencontres de BGL Ligue. Des joueurs comme ça, il en faut dans le money time, au moment où le Progrès, par exemple, dépend trop d’Almeida et force pour un retour en catastrophe de Luisi. Le F91, lui, voit Hadji monter en puissance avec 5 buts inscrits en 7 matches ou le retour au premier plan de Van den Kerkhof, 2 buts et 4 passes sur les cinq dernières journées.
5) Son programme est bon
Les trois prochains matches seront décisifs pour Resende et ses hommes. Mais ils ont l’avantage d’avoir joué tous les cadors à l’extérieur en première partie de saison et c’est au Nosbaum qu’il affrontera le Fola (25e j.) et le Swift (27e j.). S’il passe cet écueil, la fin de championnat devrait n’être que pure formalité puisqu’il y affrontera les trois derniers : Rodange, Hamm et Wiltz. Bref, à moins de perdre ses trois prochains chocs (ce sera Strassen qu’il jouera à la 26e j.), c’est une voie royale.