Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Tous championnats européens de D1 confondus, l’ailier du Swift, meilleur buteur et passeur de BGL Ligue, est pour l’instant le joueur le plus décisif d’Europe devant Haaland, Neymar, Messi et Lewandowski, rien que ça.
Puisqu’il faut rendre à César ce qui lui appartient, c’est à nos confrères bretons du quotidien Ouest-France qu’il faut attribuer, sinon la primeur, la résonance de l’information qui se répand désormais un peu partout dans son Hexagone natal : l’attaquant hesperangeois Rayan Philippe n’est ni plus ni moins que le joueur le plus décisif… d’Europe depuis le début de saison.
Avec 13 pions et 12 «passes dé» le tout en 10 petites journées, le gaucher squatte la tête des classements des buteurs et des passeurs de BGL Ligue, et sans surprise de la loupe dans nos colonnes avec une note moyenne de 7,1.
Mais ce qui était encore méconnu jusqu’à il y a peu, à l’heure où l’Europe du football cherche un moyen d’arrêter le robot mancunien Erling Haaland, c’est que l’ailier du Swift est, tous championnats européens de première division confondus, le joueur qui possède le total le plus élevé au classement cumulé des buts et passes décisives : 25.
Le cyborg Haaland et la «MNM» à la traîne
Haaland ? Un malheureux 20 (17 buts, 3 passes décisives). Messi, Neymar et Mbappé, le trio offensif dingue du PSG ? Dans l’ordre, 17 pour le septuple Ballon d’or argentin (7+10), 18 pour le Brésilien (10+8) et 13 pour le Français (11+2). Benzema (Real Madrid), Mané (Bayern), De Bruyne (Manchester City), Lewandowski (Barcelone) et Salah (Liverpool), le quinté de tête du dernier Ballon d’or ?
Même constat : loin derrière Philippe. En chiffres, cela donne 8 pour «KB9» et le Sénégalais, 12 pour «KDB», 17 pour «Lewy» et 7 pour «Mo»…
C’est bien simple, personne ne fait mieux, que ce soit Cody Gakpo (PSV, 20) aux Pays-Bas, Mike Tresor (Genk, 17) en Belgique, Khvicha Kvaratskhelia (Naples, 13) en Italie, Jamal Musiala (Bayern, 12) en Allemagne ou Gonçalo Ramos (Benfica, 10) au Portugal, pour ne citer que les championnats voisins ou suivis avec attention au Grand-Duché.
La stat’, bien sûr, reste à relativiser, ne serait-ce que parce qu’elle ne tient pas compte des performances de ces monstres sacrés du foot européen toutes compétitions confondues, en particulier sur la scène continentale. Sans quoi, l’Hesperangeois partagerait la première marche du podium avec Leo Messi (12+13) et Neymar (14+11).
Les clubs attendent avant de s’enflammer
Philippe a d’ailleurs été le premier à la nuancer, il y a quelques jours, dans les colonnes de Ouest-France : «Quand je vois ces chiffres, c’est vrai que c’est impressionnant mais il faut garder la tête sur les épaules. Avec tout le respect que j’ai pour le football luxembourgeois, ça reste très en dessous de la Ligue 1 et de la Premier League. Mais je reçois des messages d’amis qui me disent : « Regarde, tu es devant Mbappé. » Ça me fait beaucoup rire en vrai.»
Cela fait moins rire, en revanche, les défenses de BGL Ligue, un championnat observé avec encore «un peu de scepticisme» par les différents clubs ayant gratté à sa porte à la découverte de ses états de service, sans pousser plus loin les discussions pour l’instant, et qui lui rappelle un peu, par ses disparités dans les contrats des joueurs, «le National en France», où il avait été prêté quelques mois en 2020 par Dijon à Toulon.
Dans le jeu, le natif de Nice est néanmoins formel : la DN «ressemble beaucoup à l’Allemagne. C’est très porté vers l’avant, axé sur le spectacle». Ce qui fait la part belle aux artistes de sa trempe.
Pourvu que cela soit encore le cas, malgré l’enjeu débordant, dimanche lors d’un choc entre le F91 et le Swift qui pourrait attirer plus d’un scout au Jos-Nosbaum.
