Pour la troisième fois en cinq rencontres, le Titus a eu deux buts d’avance sur son adversaire. Pour la troisième fois, il a dû partager l’enjeu.
Où en serait le Titus Pétange s’il savait garder un score assez large? Pas 9e avec 6 pts, mais plutôt 2e avec 12 pts, c’est-à-dire pas du tout le même rendu de son début de saison. Où son apparente aisance dans le jeu est restée, mais où les excellents résultats du printemps dernier se sont effacés dans une fébrilité confondante.
Il menait 1-3 à la 54e minute de jeu contre Schifflange? Il s’est fait remonter en supériorité numérique, perdant deux points dans les arrêts de jeu (3-3). Il en était à 2-0 juste avant la pause, chez lui contre Strassen? Il a raté sa deuxième période et encore encaissé le but égalisateur une fois le temps réglementaire écoulé (2-2). Dimanche, il a aussi fait une misère pas possible au Progrès, conquérant encore une fois ces deux buts d’avance qui sont généralement une belle garantie de remporter une rencontre. Mais cette fois, c’est son avant-centre, Jonathan Benteke, qui l’a laissé à dix, permettant aux Niederkornois de revenir à la 82e minute (2-2).
Et si les Brésiliens réglaient le problème?
Hier cependant, au moment d’organiser sa séance de fin de matinée, Yannick Kakoko n’avait pas du tout la même voix qu’après les deux précédentes déceptions. «Ah non, là, ce n’est pas du tout la même chose. À dix contre onze, j’ai surtout vu une équipe qui a exprimé tout son potentiel de « team spirit« , avec une grande mentalité, de la rigueur et du caractère. Je ne peux qu’être optimiste.» Cela ressemble pourtant à un petit gâchis, pour une équipe qui a poursuivi en outre ses bonnes habitudes en battant le Swift, comme il avait été le seul à le faire la saison passée.
«Oui, mais j’étais satisfait de la façon dont on a joué contre une très bonne équipe de Niederkorn, poursuit Kakoko. C’est le rouge, sévère, qui a conditionné le résultat. À onze, on aurait gagné. On doit être plus intelligents.» Et c’est pour ça que le Titus, soucieux de se professionnaliser, a décidé de s’associer à une entreprise brésilienne baptisée «Pressing performance», spécialisée dans l’analyse de performances et analyses tactiques personnalisées. Le souci de Kakoko, à l’heure actuelle? «Pourquoi on gère mal certains moments et comment on prend les buts.» Mais le technicien allemand assure avoir déjà les solutions, avec deux semaines devant lui pour les appliquer.
Avec, surtout, d’autres armes qui viennent d’arriver et pourront apporter quelque chose à la reprise, en déplacement à Wiltz. Edin Osmanovic derrière, Mathys Saban et Maiky De la Cruz devant, sans compter Waldemar Tekiela, qui sera peut-être enfin revenu. Eux n’ont encore vécu aucun traumatisme comptable, même si le coach le jure : «Cette histoire des deux buts d’avance, ce n’est pas un sujet pour nous!»