Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Pedro Resende, le nouveau coach de la Vieille Dame, s’apprête à défier son ancien club de Differdange. Le cadet de ses soucis.
Pendant un mois, la Jeunesse a insisté pour dire qu’elle voulait enfin trouver un coach capable de s’inscrire sur la durée. Or vous voilà annoncé dans le cadre d’un contrat de seulement six mois. Pourquoi?
Pedro Resende : Déjà, moi, j’étais parti pour prendre du repos mais même si ce n’est plus celle d’avant, ça reste la Jeunesse et quand la Jeunesse téléphone… Ça fait réfléchir. Avec mon agent, Christian Gérard, on s’est dit que six mois, ce serait bien pour voir si le projet est intéressant et si les dirigeants sont contents de mon travail. À la Jeunesse, ils ont compris notre idée. C’est bien pour eux comme pour moi parce que je vais devoir tout apprendre : les lieux, les personnes, leurs idées. Mais j’imagine que ce n’est pas parce qu’on a conclu ce contrat de six mois qu’on ne me fait pas confiance. Sinon, on ne serait pas venu me chercher. Mais je vois déjà qu’il y aura des choses structurelles à changer, des détails qui n’en sont pas, pour un grand club. On se reverra en mars-avril pour voir où on en est.
On vous a donné un cap?
Très précis : le maintien. Et rien de plus. Et si on a le temps, si on est sauvés, intégrer des jeunes.
Est-ce dur de passer après Jacques Muller, qui a sorti un intérim d’un mois particulièrement bon et que les joueurs auraient visiblement bien aimé voir rester jusqu’à la trêve hivernale?
Aucune pression particulière. Jacques a très bien fait son travail et une chose est sûre : cette semaine, je ne vais rien apporter à la Jeunesse! Qu’est-ce que je peux faire? Je vais n’avoir que deux vraies séances. Alors, on ne va rien changer : on va suivre le plan de Jacques Muller. Ce qui fait que si on perd, ce ne sera pas ma faute, mais aussi que si on gagne, cette réussite ne sera pas la mienne. J’aurais aimé avoir une semaine de plus pour travailler tranquillement. Mais on n’a commencé à discuter ensemble que mardi ou mercredi de la semaine dernière. Ils auraient peut-être pu me contacter plus tôt, mais peut-être aussi qu’ils pensaient que Jacques Muller resterait jusqu’aux fêtes. Mais non, il n’était pas du tout intéressé.
Je ne sais pas comment Maxime De Taddeo va prendre mon arrivée
On imagine que vous allez nous dire que de retrouver Differdange, ce n’est pas une revanche, vous qui avez été remercié au Parc des sports d’Oberkon il y a un mois tout juste?
Non! Même si moi, je n’étais pas d’accord avec tout ce qui se passait au club, je l’aime. J’ai pris un plaisir énorme et j’avais une très bonne relation avec les joueurs. On a fait de belles choses. Et je ne crois pas à l’idée de revanche en football.
Comment avez-vous trouvé la prise de fonctions de Stéphane Léoni, votre successeur à Differdange?
Avant ma prise de fonction, je n’avais pas revu jouer Differdange. J’ai vu les résultats, et voilà. Mais je sais qu’il a changé deux choses : le système et le gardien.
Et après votre prise de fonction?
Mon seul avantage, c’est que je connais tous ces joueurs individuellement. Mais j’ai commencé par regarder les quatre matches de la Jeunesse sous Jacques Muller dans leur intégralité. Trois hier (NDLR : lundi), un aujourd’hui (NDLR : hier). Pas de Mondial pour moi (il sourit), ou si, juste vingt minutes de pays de Galles – États-Unis. Et à partir de demain (NDLR : aujourd’hui), je vais regarder trois des quatre derniers matches de Differdange.
Vous allez retrouver à la Jeunesse un joueur que vous n’aviez pas souhaité conserver cet été à Differdange, Maxime De Taddeo. Comment ça s’est-il passé?
Oh, ce n’est pas dur : en lui disant que ses performances, ses qualités n’étaient pas en cause mais que nous recherchions un profil différent. Je suis honnête : le foot, c’est compliqué, c’est un sport collectif et chaque coach a ses idées. Il faut l’accepter. Je n’ai jamais eu de soucis avec Maxime, qui est intelligent, a les deux pieds et est techniquement bon. Il est un joueur important et de qualité, mais on voulait juste s’offrir d’autres possibilités et ce n’était pas possible financièrement si on le gardait. Si j’avais pu le garder, je l’aurais gardé. Parce que son remplaçant n’était pas meilleur, il était juste différent. Bon, je ne sais pas comment il va prendre mon arrivée mais ce n’est pas mon souci.
Déjà des idées de transferts pour cet hiver?
Pas encore. C’est encore pour ça que le contrat dure six mois : pour voir les moyens mis à disposition. Il y a de la qualité dans ce groupe, mais il est un peu déséquilibré. Il y a trop de joueurs sur certaines positions et pas assez sur d’autres.
