Élu meilleur joueur de DN à l’issue de la saison, le Differdangeois était notre hôte, vendredi, pour recevoir un trophée resté ignoré depuis près d’un quart de siècle.
Il a été question de «tradition» dans les quelques mots improvisés par la directrice générale d’Editpress, Michelle Cloos, lors de la réception en tout petit comité organisée dans nos locaux de Belval, vendredi matin, et censée récompenser pour la première fois depuis un quart de siècle celui que notre titre avait élu meilleur joueur de la saison. Et ce mot-là, justement, a tout particulièrement résonné en Fabrizio Bei, président du FC Differdange 03, venu avec sa garde rapprochée, c’est-à-dire son coach, Pedro Resende et son directeur sportif, Rémy Manso.
L’homme fort du FCD03 «aime la tradition». Et l’on sent bien qu’en ressuscitant Monsieur Football, le trophée mis en jeu chaque saison par nos confrères du Républicain lorrain à l’époque où ce dernier disposait encore d’une édition luxembourgeoise et avant qu’elle ne devienne Le Quotidien, on a fait un plaisir immense à cet amoureux de son sport : «Rendez-vous compte : j’ai recherché pour savoir et si mes données sont exactes, le dernier – et le seul – Differdangeois à avoir reçu cette distinction se nomme René Flenghi et c’était en 1976.»
Le dernier – et le seul – Differdangeois à avoir reçu cette distinction se nomme René Flenghi
Monsieur Football n’existait plus, victime d’un changement de titre. Ce n’est pas que Le Quotidien, en reprenant le flambeau, a abandonné sa prétention à noter les joueurs et à en distinguer les plus dignes représentants. Puisque voilà vingt-trois ans qu’il s’acharne à se rendre sur chaque match de Division nationale, chaque week-end, et à en revenir non seulement avec un résumé, mais aussi avec un jugement éclairé sur la qualité des prestations qu’on peut y observer.
Nous n’avons ainsi eu de cesse de nommer, à chaque fin de mois de mai, le meilleur joueur du pays. Et eux n’ont eu de cesse, année après année, de demander, presque invariablement… «Je vais recevoir un trophée?» Il faut leur rendre hommage, à tous ces désignés hommes de la saison et restés les mains vides avec pour seule gloire quelques lignes admiratives dans le journal : ils avaient raison sur ce point qu’un titre doit être matérialisé.
Un de ces joueurs qui donnent envie de venir au stade
La cérémonie de vendredi a ainsi été aussi importante pour nous que pour Guillaume Trani, parce que Le Quotidien a réinvesti matériellement un champ qu’il n’aurait jamais dû déserter, celui de la désignation des joueurs qui comptent ou ont compté, prenant une responsabilité dans l’écriture de l’Histoire de ce sport. «L’air de rien, a dit le joueur, c’est important, ce que vous faites. C’est plus pertinent d’avoir des notes sur tous les matches que des votes des présidents, entraîneurs et capitaines, qui fonctionnent parfois trop souvent par copinage. J’ai vu des votes encore cette année, c’est incroyable !»
Il fallait donc en revenir à la tradition. Soixante ans que Monsieur Football avait été créé. Presque vingt-cinq ans qu’il avait été mis en sommeil. Guillaume Trani est donc là pour exhumer un titre qui méritait de revenir au premier plan. Et par pur romantisme, il faut bien admettre que le hasard fait merveilleusement les choses. Car loin des sacro-saintes statistiques, le Marseillais fait partie de ces joueurs qui donnent envie de venir au stade, de ces génies qui osent et réussissent tout, balle au pied, comme Adler en 2015 ou Benamra en 2019, par exemple… C’est une certaine idée du football que nous tenions à récompenser. Avec un trophée, un vrai, un solide. Un objet qui reste. Plus qu’une ligne dans un journal.
2024 : Trani (Differdange)
2023 : Philippe (Swift)
2022 : Abreu (Pétange)
2021 : Z. Hadji (Fola)
2020 : non attribué
2019 : Benamra (Mondorf)
2018 : Turpel (F91)
2017 : Karapetian (Rosport)
2016 : N’Diaye (Jeunesse)
2015 : Adler (Hostert)