Momar N’Diaye revit. Brillant avec la Jeunesse en 2015/2016, il avait littéralement disparu des écrans radars au F91 la saison passée. Et voilà que son retour à la Grenz l’a transfiguré.
Après deux matches mais seulement 110 minutes de temps de jeu, l’attaquant, quasiment resté scotché au banc dudelangeois toute la saison passée, a retrouvé son rythme eschois : deux buts et une passe décisive. Mais il n’en veut à personne, côté dudelangeois, au moment de retrouver ses anciens coéquipiers.
C’est une résurrection ?
Momar N’Diaye : Oui. En tout cas, je reprends du plaisir ! Je suis revenu avec l’état d’esprit de prouver que j’étais capable de refaire ce que j’avais fait il y a deux ans. Et aussi que j’étais un joueur sur lequel on peut compter.
Votre étape dudelangeoise, c’est une année de perdue ?
Statistiquement non puisqu’on a gagné trois titres. Mais footballistiquement, ce n’est pas du tout ce que j’attendais.
Qu’est-ce qui a fait que ça n’a pas marché pour vous ?
Il y a eu la blessure à l’épaule, durant la trêve. Mais bien avant, j’ai dû me faire une raison pour des considérations tactiques. C’est toujours difficile pour un coach de faire des choix et j’ai tout fait pour me mettre dans la peau de Dino Toppmöller, pour essayer de comprendre. Mais je n’y arrivais pas. J’étais avant-centre, joueur axial, et on ne m’a fait jouer que sur les couloirs. Il n’y a pas un match que j’ai joué attaquant de pointe. Alors j’ai pensé à l’équipe, mais forcément, niveau performance, ce n’était pas trop ça.
Dominik Stolz aussi, était un joueur axial que Toppmöller a décalé. Avec plus de succès d’ailleurs.
Il s’est peut-être mieux adapté oui. Il a eu cette facilité à le faire mieux que moi. Il a fait une super saison, contrairement à moi.
Rien à voir avec le fait que Stolz soit arrivé dans les bagages du coach, lui ?
Non, rien à voir ! Toppmöller est un super coach qui a joué au haut niveau. Ses choix n’ont rien à voir avec ses réseaux. À ce niveau, on ne peut pas se permettre de faire des trucs pareils. Toppmöller, c’est un super coach qui est fait pour le F91. On est d’ailleurs toujours en très bons termes. Récemment, on s’est téléphoné. Il m’a félicité pour mon début de saison et moi je l’ai encouragé pour qu’il tienne le choc. C’est une bonne personne.
La Jeunesse que vous avez retrouvée est-elle plus forte que celle que vous avez quittée il y a un peu plus d’un an ?
Celle d’il y a deux ans était bonne et celle de la saison passée aussi, mais elle n’a pas eu de réussite. Disons plutôt que celle que j’ai retrouvée a une autre philosophie et qu’elle a envie de prouver des choses pour lesquelles tout le monde s’investit. La philosophie de Marc (Thomé) me plaît bien. Il est là pour le beau jeu et il nous l’impose même. C’est l’idéal.
Vous vous faisiez moins plaisir sous Carlo Weis ?
Quand on est joueur, on aime… jouer. Carlo avait sa philosophie et elle était plus défensive. Chacun la sienne. Ça reste un très bon coach, qui sait gérer une équipe. La saison passée, il a seulement manqué de réussite, comme je l’ai dit. Mais c’est sûr que je me ferai plus plaisir dans une équipe qui n’a pas peur de jouer.
Elle n’aura pas peur de jouer contre le F91 non plus ?
On va jouer le même genre de match que contre Differdange, pour prouver qu’on peut battre tout le monde cette saison. On n’ira pas jouer là-bas pour chercher le nul, surtout avec la réussite qu’on a et notre état d’esprit du moment. Je le sens bien ce match. On s’est dit : « les gars, celui-là, c’est un match à gagner ! » Et les anciens Dudelangeois, on n’a pas besoin d’avoir une revanche à prendre. On est footballeurs, ça nous suffit pour avoir envie d’aller faire quelque chose là-bas.
Et la Jeunesse pourra s’appuyer sur sa nouvelle arme de destruction massive : vos coups de pied arrêtés puisque vous frappez même les « indirects » maintenant, et même très bien…
C’est vrai qu’il y a toujours eu danger contre Differdange, mais j’ai eu de la réussite de les prendre tous bien. Il y a des jours où ça ne marchera pas aussi bien. Mais c’est quelque chose que je travaille au quotidien. Eh oui, dans ce domaine, ces derniers temps, j’ai progressé.
Entretien avec Julien Mollereau