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[BGL Ligue] Mike Andreas, reculé pour mieux jouer


Mike Andreas s’apprête à retrouver le Swift, où il n’a pas disputé un match la saison dernière.

Milieu de formation, l’Allemand Mike Andreas épate depuis deux matches au sein d’une défense strassenoise de nouveau imperméable avant de recevoir le Swift, son ancien club.

Prise en défaut 8 fois lors des 4 premières journées disputées en 2022 – elle qui n’avait cédé que 14 fois lors de la phase aller – la défense strassenoise a enfin retrouvé son imperméabilité ces deux dernières semaines, sur les pelouses du Fola (0-0) et du Progrès (0-2).

Et l’UNA a, du même coup, renfilé son costume de trouble-fête d’un championnat où elle n’en finit plus d’étonner cette saison et n’accuse, à l’heure d’accueillir le Swift, que trois points de retard sur le podium et, donc, son adversaire.

À quoi tient ce regain de solidité ? À une prise de conscience, avance Nicolas Perez, chargé de bonifier devant le travail effectué derrière – une tâche dont il s’acquitte avec brio jusqu’ici : «On est simplement un peu redescendus sur terre avec nos mauvaises perfs du début d’année. On s’est remis au boulot, et on a retrouvé les bases qui faisaient notre force en première partie de saison : un bloc-équipe bien compact, et on se laisse aller quand on a le ballon. Et puis, contre les grosses équipes, il y a toujours un brin de motivation et d’énergie supplémentaire.»

Une saison blanche au Swift

Celles-ci ne devraient pas manquer ce dimanche pour l’attaquant, opposé à un club où il a passé les deux dernières saisons, mais n’a pas toujours ressenti la confiance escomptée en dépit de ses 23 pions en 37 apparitions.

Ni pour Brian Babit et Mike Andreas, les deux autres ex-Hesperangeois de l’effectif de Strassen, placardisés au Swift avant leur arrivée à l’UNA, cet hiver pour le premier, l’été dernier pour le second.

En particulier le second, pas apparu une seule fois la saison dernière, que ce soit sous Jeff Strasser ou Pascal Carzaniga. Mais que Christian Lutz, l’entraîneur strassenois et François Papier, son adjoint, ont trouvé «très bien» dès son arrivée, «parce qu’il est très pro. Il lui a fallu un petit temps d’adaptation, bien sûr, mais il a tout de suite fait de bons entraînements et de bons matches amicaux».

Ce n’est pas qu’une solution de rechange, c’est un vrai plus. On est très satisfaits de ce qu’il fait, de sa lecture du jeu, sa qualité dans la construction, son calme

Certains de ses anciens équipiers – du moins, les rares à jouer encore les premiers rôles au Swift – le verront donc véritablement à l’œuvre pour la première fois ce dimanche. Et ce, à un poste qu’il n’avait presque jamais occupé jusque-là si ce n’est, dixit Perez, «pour faire le nombre à l’entraînement» : défenseur central, lui le milieu de formation. Un rôle qu’il occupe depuis… deux journées, c’est-à-dire depuis que Strassen s’est racheté une compacité. Coïncidence?

Ce n’est pas ce que disent ses notes sur ces deux matches-là : un 7 face au Fola, puis un 6 contre le Progrès. Ni François Papier : «Ce n’est pas qu’une solution de rechange : c’est un vrai plus. On est très satisfaits de ce qu’il fait, de sa lecture du jeu, sa qualité dans la construction, son calme. C’est un plus pour l’équipe, le joueur dont on a besoin à ce poste pour développer notre jeu. Vu sa technique et sa qualité de passe, on pense que c’est en défense, avec le jeu face à lui, qu’il nous apporte la plus grosse plus-value.»

Et pas que sur le plan technique : à l’aise dans l’anticipation et les duels au sol, Andreas se révèle aussi étonnamment performant dans les airs, en dépit d’un gabarit modeste (1,81 m) pour le poste, et «communique bien».

Surtout, l’Allemand de 25 ans s’accommode de ce replacement sans rechigner, au contraire : après une phase aller où il était souvent le 6e joueur transféré, celui qu’on sacrifie (seuls 5 sont autorisés par feuille de match), cette reconversion lui permet d’engranger les minutes.

«Mike, c’est vraiment la mentalité allemande»

«Il nous a tout de suite dit qu’il était là pour jouer, qu’il est content de prendre du temps de jeu et qu’il donnerait le max», salue François Papier. «Mike, c’est vraiment la mentalité allemande, la rigueur, complète Perez. Il bosse toujours bien, il ne triche jamais, et répond toujours présent. Vu son état d’esprit, il pourrait jouer à n’importe quel poste! Ça nous fait du bien de pouvoir nous appuyer sur des joueurs un peu plus frais comme lui, qui viennent de gagner leur place.»

Chose que le numéro 7 strassenois n’était jamais parvenu à faire la saison dernière à Hesperange, au cœur d’un effectif ultra-pléthorique et concurrentiel. «Il n’avait que 22 ans quand il est arrivé, rappelle Perez, et il était tout nouveau dans le « clan Becca«  : c’était nouveau pour lui d’être dans un groupe aussi élevé, les places étaient plus dures à prendre. Là, il est épanoui, il a un boulot à côté aussi, donc on en profite.» 

Face à un secteur offensif hesperangeois qui facture 2,5 buts par match en ce début d’année (15 en 6 matches), la présence de l’Allemand ne sera en tout cas pas de trop, ce dimanche : Siebenaler, avec qui il faisait la paire à Esch, est suspendu, comme Alen Agovic, et Bernardelli, à qui il était aussi associé dans une charnière à trois à Niederkorn, est touché au genou.

C’est donc un Strassen amputé de trois titulaires défensifs qui défiera l’équipe en – très grande – forme de 2022. «Ça va être chaud, admet François Papier, mais on va jouer nos chances pleinement.» Comme chaque week-end, depuis le début de la saison.