Jacques Muller joue potentiellement gros contre la Jeunesse, ce dimanche. Mais il n’est pourtant pas (officiellement) question d’ultimatum au RFCU concernant le coach…
L’avantage, quand on est dans le milieu depuis tellement d’années, c’est qu’on ne s’offusque plus de rien. Pas même de l’évidence : les résultats calamiteux du RFCU depuis le début de la saison fragiliseraient n’importe quel entraîneur, même quand son boulot continue d’être apprécié en haut lieu. Jacques Muller, grand seigneur, ne fait donc même pas semblant de s’étonner qu’on lui pose la question de son futur immédiat : «Je comprendrais mes dirigeants et je n’en voudrais à personne. C’est logique qu’un club se pose la question dans notre situation. On vit des sponsors et des résultats.»
Rien de tragique, donc, au Racing avant la réception de la Jeunesse. Le mot ultimatum n’a pas été prononcé tout haut. Il a été pensé, il a été expliqué à l’intéressé et justifié mais pas érigé en mot d’ordre de cette 10e journée. Et Jacques Muller, déjà pas tracassé par son avenir («Moi, je ne suis pas important, seul le club l’est»), parvient à rester positif : «Le groupe est intact, il fonctionne et c’est le plus important. Notre seule maladie, c’est le manque de réalisme.»
Cette semaine, Jacques Muller a revu sa présidente, Karine Reuter, ainsi que ses dirigeants. Il en est sorti non pas conforté, mais rassuré sur sa place dans le projet, lui qui disait il y a de ça un mois et demi, après un début de saison déjà bancal, que l’on verrait si le RFCU avait grandi au fait qu’il «conserverait son sang-froid» dans la difficulté. Sous-entendu sans couper la tête à son coach dès les premières déceptions. Elles se sont depuis accumulées, mais il semblerait acté que Muller ne quitterait pas le navire si d’aventure le club décidait de changer quelque chose. Il pourrait alors revenir à l’académie. Mais on n’en est pas là.
Il y a sept ans… le titre
«On a eu un échange, admet Muller. Les choses sont claires et nettes. Il n’y a pas d’ultimatum et je ne vais surtout pas le provoquer non plus. Après, un changement de coach, ça peut aussi porter ses fruits, provoquer un déclic, même si souvent ça ne dure qu’un temps.» L’école de foot ? «De toute façon, je me trouve bien dans ce club. Alors même si je ne continue pas (NDLR : à la tête de l’équipe 1), pourquoi se séparer ?»
Il y a sept ans, Muller connaissait la situation inverse avec… la Jeunesse. Au bout d’un long projet fastidieux de reconstruction conçu sur trois saisons, il remportait le dernier titre eschois de l’Histoire. «Et on ne sait pas quand sera le prochain», ironise son adversaire du jour, Marc Thomé, comme pour lui rendre hommage.
Ce souvenir fait rire jaune le coach du RFCU : «Cette saison-là, c’était tout l’inverse : on gagnait des matches qu’on ne devait pas gagner et cela avait fini par devenir un automatisme. On avait de la chance.» Pas le RFCU 2017/1018.
Et c’est en mémoire des trois ans passés à la Frontière qui lui avaient permis, lentement, de bâtir une équipe taillée pour le titre, qu’il veut conclure, pour ce qui pourrait être sa dernière interview de coach du RFCU : «Le temps, c’est toujours le plus important. Le maintien du projet aussi. Et trop souvent, le projet change dès qu’un nouveau coach arrive.» Sera-t-il encore là pour la revanche entre les deux clubs, début décembre, en huitième de finale de la Coupe ? «Ça, je ne peux pas vous le dire.» Et il trouve encore l’aplomb pour en sourire. Jacques Muller, le menacé le plus cool de la planète football.
Julien Mollereau
Le programme de la 10e journée :
Progrès Niederkorn – RM Hamm Benfica : sam. 17h30
US Hostert – US Esch : dim. 16h
Titus Pétange – FC Differdange 03 : dim. 16h
Una Strassen – F91 Dudelange : dim. 16h
Fola Esch – US Mondorf : dim. 16h
RFCU – Jeunesse Esch : dim. 16h
Victoria Rosport – FC Rodange 91 : dim. 16h
Le classement au 4 novembre