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[BGL Ligue] Mario Mutsch fait changer le Progrès de dimension


Mario Mutsch tire un trait sur le professionnalisme, mais pas sur le football. (Photo : Marcel Nickels)

Mario Mutsch a finalement décidé de tirer un trait sur le professionnalisme. Mais c’est Niederkorn, du coup, qui va y entrer. L’international luxembourgeois s’est engagé jeudi jusqu’en 2019 avec le Progrès.

Cela faisait plusieurs mois que les meilleurs clubs du pays tournaient autour du seul professionnel susceptible de venir poser, à court terme, ses valises au Grand-Duché. La semaine passée, on avait appris qu’il avait choisi mais qu’un club belge et professionnel, Seraing, restait dans la course. L’option a fait long feu. Il s’est engagé jusqu’en 2019 avec le Progrès, avec une option pour une année supplémentaire.

Il va sûrement s’en passer de belles ces prochaines semaines en Division nationale, mais il y a fort à parier que rien n’approchera, même de loin, le coup fumant que vient de réaliser le Progrès. Après Mike Schneider et Ben Vogel, annoncés le mois dernier, dont les signatures témoignaient déjà du petit cap qu’était en train de franchir Niederkorn, c’est un coup bien plus monumental que le club du président Marocchi a frappé jeudi : s’attacher les services du capitaine de la sélection nationale, Mario Mutsch. Deux saisons plus une en option ont été annoncées hier, mais l’intérêt de l’annonce va bien au-delà : alors que Matias (Pétange), entre autres, pourrait prochainement venir grossir les rangs des renforts luxembourgeois sur lesquels pourra compter Paolo Amodio la saison prochaine, l’arrivée de Mutsch pourrait faire gagner énormément de temps au club.

Le top 3 dès 2018 ?

L’homme n’a pas que son sérieux et sa polyvalence à offrir. Il a surtout une expérience dingue à mettre à la disposition de ces jeunes, qui pourrait permettre de gagner un temps précieux dans la construction de l’équipe. Sans lui, clairement, Niederkorn serait potentiellement reparti pour une saison de transition potentielle, à créer un équilibre avec au bas mot quatre à cinq titulaires supposés à intégrer.

Clairement, le Progrès a choisi la voie de la sagesse (d’une prudence factice?), désormais, en affirmant qu’il ne se mettait aucune pression dans son processus pour intégrer le top 3. Après les déceptions récentes, c’est de bonne guerre. Officiellement, il ne vise rien de fou la saison prochaine. Avec Mario Mutsch, il sera forcément contraint non pas de revoir ses ambitions à la hausse, mais de les affermir. Se cacher n’était pas au programme, mais rester humble, si. Or avec Mutsch dans cette équipe, il sera délicat de ne pas l’imaginer à la bataille pour concurrencer les trois gros, au moins ponctuellement. En tout cas mieux qu’il n’a pu le faire depuis deux saisons.

Restera à déterminer où son staff l’imagine sur le terrain. Paolo Amodio aura le droit de se tromper : après dix années à fréquenter les terrains de D1 ou D2 suisse et française, s’adapter au football luxembourgeois sera un concept totalement abstrait (il le connaît, même s’il ne l’a jamais fréquenté). L’homme a suffisamment les pieds sur terre pour que ce retour à l’amateurisme ne lui pose aucun problème et alors que l’après-carrière qu’il se dessine (il se murmure qu’il prendrait un poste dans la formation niederkornoise) l’a suffisamment rassuré pour dire oui au projet. Mais laissons l’effet d’annonce passer. L’ère Mutsch ne commencera finalement que cet été et, d’ici là, le Progrès a encore l’Europe à aller chercher. Histoire d’accueillir son nouveau patron dans des conditions en adéquation avec son standing.

Julien Mollereau