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[BGL Ligue] Marco Martino : «On est à la limite de la diffamation»


Marco Martino ne comprend pas les griefs de son ancien employeur. Et ne pas le dire serait l'accepter. Photo : gerry schmit/editpress

Limogé le 30 décembre par le F91 malgré sa deuxième place au classement, Marco Martino n’a pas compris, ni apprécié, l’argumentaire développé de façon un peu trop ostensible par son ancien club pour justifier son renvoi. Il voulait donc mettre les choses au point.

 

Avez-vous été surpris par la sortie de votre président consécutive à votre limogeage, fin décembre?
Marco Martino : Pourquoi est-ce qu’ils ont vendu ça comme ça, je ne sais pas. Pourquoi ont-ils raconté des trucs pas vrais, ça, cela m’a questionné. Est-ce que j’ai fait quelque chose à quelqu’un, là-bas, pour qu’ils se comportent comme ça? Le F91, c’est une institution et cela se devrait de rester classe. Or là, depuis votre interview au lendemain de l’annonce, chaque jour, ils en remettaient une couche. C’est en constatant ça, alors qu’à la base je ne voulais pas réagir -après tout, ce n’est pas la dernière fois dans ma carrière que je me ferai licencier, j’imagine, parce que cela fait partie du job- que je me suis décidé à répondre. Parce qu’on est vraiment à l’extrême limite de la diffamation.
Voulez-vous dire que vous ne comprenez aucun des reproches formulés par Gerry Schintgen, votre ex-président?
Dans leurs explications, ils sont restés très vagues et pour moi, cela veut tout dire.

J’ai la conscience tranquille

Ils vous reprochent également votre utilisation des jeunes du club.
C’est assez facile de vérifier, ça. Ce sont des chiffres. Ils sont là, noir sur blanc. On me reproche de ne pas les avoir faits assez jouer? Regardez les statistiques. Comparez aux saisons précédentes. Avec moi, les jeunes du F91 ont joué. Moi, je n’ai pas cherché les chiffres parce que si je l’avais fait, c’est que j’aurais cherché à me défendre alors que j’ai la conscience tranquille sur ce sujet.
L’autre accusation avait trait à la gestion du groupe. Et notamment à la communication avec les joueurs qui ne jouaient pas.
C’est risible qu’on me reproche, à moi, ma communication, quand j’ai passé tout le mois de décembre sans aucune nouvelle de mes dirigeants, à qui j’avais pourtant demandé de se mettre autour d’une table pour faire un bilan de la phase aller. Et qui me font une visio-conférence pour m’annoncer que je suis limogé. Une fois que ça a été fait, pour moi, la page était tournée. Je n’ai cherché à joindre personne, à convaincre personne. Pourtant, beaucoup de joueurs m’ont appelé. Parce que là aussi, il suffit de regarder les feuilles de match : en regardant les chiffres, on peut voir que j’ai cherché à intégrer tout le monde. Après, il est clair que si je mets un jeune du club sur le terrain, c’est souvent au détriment d’un joueur expérimenté. Après, si lui va se plaindre de ne pas jouer…  Mais ce qui compte, ce sont les résultats et les résultats me donnent raison. On est deuxièmes, tout est dit.

Être viré dans ces conditions, non, ce n’est pas normal

Justement, vous disiez qu’être licencié fait «partie du job». Aussi quand on est deuxième après avoir fait plus de points sur la phase aller que la saison passée?
Être viré dans ces conditions, alors que les objectifs sont atteints, ça, non, ce n’est pas normal. Mais comme ils ont dit : ce ne sont pas les résultats, le problème, mais l’extrasportif.
Propos recueillis par Julien Mollereau