Le Swift n’ayant toujours pas payé à Berdorf-Consdorf le transfert de Jérôme Mabom, inutilisé depuis son arrivée à Hesperange cet été, la FLF vient de suspendre l’attaquant camerounais.
Vingt et un, en incluant deux jeunes (Yanis Bouazzati et Yanis Jankovic) : c’est le nombre de joueurs de champ qu’il restait dans l’effectif hesperangeois lors de notre dernier décompte jeudi dernier (lire notre journal du 23 janvier), après le départ – le sixième cet hiver – à Sétif (D1 algérienne) de Karim Bouhmidi. Ce nombre a temporairement été réduit à 20 par le tribunal fédéral, qui a prononcé jeudi la suspension de Jérôme Mabom «jusqu’au paiement de l’indemnité de formation» à l’US Berdorf-Consdorf, club de Division 1 où l’avant-centre camerounais évoluait en 2022/2023 avant d’être prêté à Sandweiler (promu cet été en PH).
Pour le Swift, dont Mabom (25 ans) n’a pas porté une seule fois le maillot depuis son arrivée en juillet dernier, les conséquences sportives de cette sanction sont assez anecdotiques, en tout cas aussi longtemps qu’aucun attaquant supplémentaire ne quittera le navire. Mais alors que le champion 2023 est secoué depuis près de deux mois par une crise interne sur fond de salaires supposément impayés, l’un des motifs ayant déjà conduit en mai dernier à son éviction des compétitions européennes pour la saison 2024/2025, la portée symbolique de cette affaire n’en est pas moins lourde.
Car le montant réclamé en vain depuis plusieurs mois par Berdorf-Consdorf, qui a fini par porter l’affaire devant la FLF, à Hesperange, sommé en novembre par le tribunal fédéral de s’acquitter de la somme avant fin décembre, serait, ainsi que l’ont révélé nos confrères de FuPa, de l’ordre de… 4 600 euros. Soit 200 euros de plus que ce que proposait la Jeunesse Canach pour l’attaquant camerounais.
«Eux s’en foutent qu’il ne joue pas»
«Je lui avais conseillé de parler avec eux, car ils pouvaient lui permettre de trouver un travail et de s’établir au Luxembourg, confie Jorge Alberto Freitas, le directeur sportif de l’USBC01, dont l’homologue hesperangeois Ebrahim Bouazzati aurait «bourré le crâne» à Mabom. «Ils lui ont dit qu’il allait jouer la Coupe d’Europe, alors qu’ils en étaient déjà exclus! Il s’est laissé éblouir et voulait y aller de force, alors je me suis mis d’accord avec leur président.»
Cette somme, «très importante» pour un club comme Berdorf-Consdorf, dont le budget annuel de 150 000 euros «inclut toutes nos équipes (10), des seniors jusqu’aux enfants», l’est apparemment tout autant en ce moment pour le Swift. Bien que conscient qu’il «(devra) payer le transfert à un moment donné», le 4e de BGL Ligue a fait savoir à FuPa que dans sa situation financière actuelle, il avait «d’autres priorités» que de s’en acquitter dans l’immédiat.
Pourquoi ne pas l’avoir fait dès la conclusion du deal? Car le Swift attendait pour cela que le permis de séjour en France de Mabom, domicilié dans l’Hexagone, soit renouvelé après avoir expiré au printemps. Or celui-ci l’a été durant l’été… et depuis, le Swift est injoignable. «Si c’est vraiment à cause d’un manque d’argent qu’ils n’ont pas payé, ils n’avaient qu’à nous contacter, on pouvait toujours s’arranger, déplore Jorge Alberto Freitas. Avec de la communication, on n’en serait jamais arrivé là. Je comprends qu’ils puissent avoir des problèmes, mais les problèmes, il faut apprendre à les gérer.»
Tout l’inverse de ce que va faire le Swift, craint le directeur sportif de l’USBC01, qui a éconduit Mabom cet hiver quand le Camerounais a sollicité un retour au club : «Eux s’en foutent que le garçon ne joue pas. Ils vont laisser tourner, tourner, et ne paieront que s’il y a une sommation exemplaire de la part de la FLF, comme une menace d’exclusion du championnat». Faudra-t-il vraiment en arriver là pour un montant inférieur à certains salaires hesperangeois?
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