Deux ans après son doublé en finale de Coupe face au F91, qu’il retrouvera dimanche, Yann Mabella est redevenu le facteur X d’un RFCU encore invaincu en BGL Ligue avant d’aller à Dudelange, dans le cadre de la 6e journée.
La dernière fois que Dudelange a croisé la route de Yann Mabella, c’était le 27 mai 2022 au stade de Luxembourg, et l’international congolais (7 sélections, la dernière en mars 2023) lui avait collé deux buts qui ont permis au RFCU (vainqueur 3-2) de soulever la Coupe de Luxembourg pour la deuxième fois de son histoire (après 2018). Et ont privé dans le même temps le F91, fraîchement sacré champion, d’un doublé national que beaucoup attendaient.
Deux ans plus tard, à l’heure de retrouver Dudelange dimanche pour le choc de la 6e journée de BGL Ligue, l’attaquant formé à Lyon et Nancy incarne toujours la principale menace offensive d’un Racing redevenu, après deux exercices décevants (8e puis 10e), ambitieux et compétitif, sous le double effet de la nomination de Yannick Kakoko et d’un recrutement estival remarqué (Ruffier, Kada, Monge, Mazie, Pina Gomes, Seydi…), dont Mabella était justement le symbole.
Parti à Virton (alors en D2 belge) en 2022 au sortir d’une troisième saison éblouissante (25 buts et 8 passes décisives) dans la capitale, puis en 2023 à Mannheim (D3 allemande) où il a surtout joué et planté avec la réserve en 6e division (10 buts en 9 matches, aucun en 4 rencontres de championnat avec la première), Mabella affiche déjà, depuis son retour au RFCU, des standards dignes de son premier passage (58 buts et 17 assists en trois ans) au Grand-Duché.
Plus complet et déjà impliqué dans 5 buts
Auteur de 4 buts et une passe décisive qui lui ont valu d’être élu «joueur du mois d’août» par son club, l’ancien Nancéien est pour beaucoup dans le bon début de saison du Racing, seule équipe, avec le champion et leader differdangeois, encore invaincue après cinq journées malgré un effectif remanié à 80 %. «Il s’est très bien intégré dans l’équipe et se sent très bien au club», constate un Yannick Kakoko qui, à défaut de s’en étonner («on a un bon projet à long terme et c’est quand même le club de la capitale»), s’estime «chanceux qu’un joueur et une personne comme Yann, qui a les qualités pour jouer dans le monde pro, soit revenu».
Ce que j’aime beaucoup chez lui, c’est sa capacité à oublier vite
Des qualités justement décuplées par ses récents séjours en Belgique et en Allemagne, d’après le technicien. Joueur de profondeur que Régis Brouard (2019-2021) et Jeff Saibene (2021/2022) alignaient souvent sur une aile, le natif de Toulouse «a progressé dans le jeu dos au but, comme appui», note son entraîneur, qui l’a pour l’heure installé en pointe. Un poste où il bénéficie toutefois d’une grande liberté de mouvement et fait donc parler son sens du but, mais aussi son leadership.
Plus encore que son implication directe dans la moitié des réalisations (5 sur 10) du RFCU cette saison, Yannick Kakoko se félicite ainsi de l’attitude d’un garçon «calme, simple, exigeant avec lui-même et toujours positif. L’une des qualités que j’aime beaucoup chez lui et qu’ont les bons attaquants, c’est sa capacité à oublier vite : je fais une erreur, je rate une occasion, j’oublie, je travaille pour l’équipe.» L’entraîneur du Racing aurait pu ajouter : «et je marque». Le F91 en sait quelque chose.