[BGL Ligue] L’Europe, l’«objectif minimal» du F91

Malgré des moyens réduits, la perte de plusieurs cadres et un mercato principalement fait de paris, le F91 vise encore le podium, qui ne lui a échappé qu’une fois au XXIe siècle.

Il est trop tôt pour savoir si la lourde élimination face aux Suédois du BK Häcken (2-6, 6-1) au 2^e tour de la Ligue Conférence a laissé des traces dans les têtes des joueurs dudelangeois, qui ont égalé la plus large défaite européenne de l’histoire du club lors de la manche retour à Göteborg, mercredi. Le déplacement de dimanche à Bettembourg, dans le cadre de la 1^re journée de BGL Ligue, sera un bon moyen d’en juger. Mais ce qui est certain, c’est que le F91, même humilié, n’a qu’une idée en tête : regoûter à l’Europe, de la même manière que les cavaliers ou les cyclistes se remettent en selle après une chute.

«Finir européens, c’est l’objectif minimal pour un club comme Dudelange», estime Marco Martino, qui a succédé cet été sur le banc dudelangeois à Claudio Lombardelli, auteur d’une demi-saison réussie après le départ hivernal de Jamath Shoffner à Ostende. Pour cela, il n’y a pas de secret : sauf à gagner la Coupe, le F91 devra finir dans le top 3, qui ne s’est refusé à lui qu’une fois (sur 24) au XXI^e siècle… en 2019/2020, un exercice interrompu avant son terme en raison de la pandémie de Covid-19.

Un effectif «plus armé dans la profondeur»

Le podium, une formalité, donc? Pas forcément. Alors que la concurrence s’est densifiée avec le retour aux affaires de la Jeunesse, la percée de Strassen et les investissements estivaux du Racing, les moyens dudelangeois continuent, eux, de se réduire. Parmi les meilleurs joueurs du championnat la saison passée, Herman Moussaki n’a pu être prolongé, et deux autres cadres, Agovic et Ouassiero, s’en sont aussi allés, un an après les Skenderovic, Morren, Sinani ou Magno. Et il n’est pas dit que Sidibé, patron défensif aux envies d’ailleurs (et non aligné lors de la campagne européenne), soit toujours là le 1^er septembre.

Si le retour de Kirch (34 ans) sonne, dans ces conditions, comme un petit sursaut d’orgueil, les autres recrues, pour certaines débutantes en BGL Ligue, sont soit juvéniles (Flick a 18 ans, Rotundo 20, et Zrankéon et Ekerberg 22), soit à court de rythme (Benkhedim sort de deux saisons blanches, Bah était sans club depuis janvier et Luisi écarté depuis début mars à la Jeunesse).

Mais tout cela n’inquiète pas Martino, conscient aussi de pouvoir compter sur quelques tauliers comme Decker, Stumpf, Kirch donc, Bojic, Freire ou Hadji, son nouveau capitaine, et de pouvoir faire jouer la concurrence. «On a perdu des joueurs de qualité et on a peut-être moins de qualité individuelle, convient le technicien de 30 ans, qui s’apprête à entamer son deuxième exercice dans l’élite après l’avoir découverte l’an passé avec le RFCU. Mais l’effectif est plus armé dans la profondeur. On aura notre mot à dire jusqu’à la fin de saison.»