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[BGL Ligue] Lesquoy, (premier ?) revenant d’une génération qui valait près de 6 millions d’euros


Bougrine (en haut à g.), Bernier, Lesquoy, Bouchouari, Sinani (en bas, de d. à g.) : il y en avait du très beau monde dans cette génération prétendument moins forte que sa prédécesseure. (photo Gerry Schmit)

Attendu au RFCU, le capitaine de Virton est le premier (et dernier?) joueur à revenir de cette incroyable génération des gars qui avaient volé en 2019 au secours des placardisés sous-estimés du F91, qui étaient retournés en poules de la C3. Et qui était bien meilleure que prévu.

En 2019, toute une génération de jeunes aux dents longues avait débarqué au Nosbaum après le grand exode des stars qui avaient écrit l’histoire l’année précédente, devenant la première équipe luxembourgeoise à intégrer les poules de la C3. Dans l’ombre des Turpel, Prempeh, Stelvio, Stolz, Couturier, Kruska, Mélisse… qui étaient allés défier le Milan AC, l’Olympiakos ou le Betis Séville, dirigés par Dino Toppmöller, il y avait aussi les déclassés, ceux qui ne jouaient pas et qu’on allait retrouver aux affaires un an plus tard, revanchards.

Les Mehdi Kirch, Charles Morren, mais aussi Mickaël Garos (qui s’est souvenu pour nous et livre ci-dessous ses mémoires), étaient retournés chercher une qualif assez inattendue, la saison suivante. On en parlait comme de l’équipe B devenue équipe A par défaut quand Flavio Becca avait envoyé un peu tout le monde dans son projet virtonais ou vers le Swift. Elle était finalement pleine de talents en gestation.

Les cinq dernières années se sont chargées de nous montrer à quel point ce groupe dirigé d’abord par Emilio Ferrera, puis Bertrand Crasson, en avait dans le coffre, construit sur la base du manque de respect qu’on leur avait témoigné en affirmant que sans le soutien financier de Flavio Becca, il était inutile de rêver.

Le retour au pays de Thibaut Lesquoy est ainsi une occasion en or de refaire un point sur les évolutions de carrière de garçons qui étaient allés, eux, défier le FC Séville, Qarabag et l’APOEL Nicosie, devenant, aussi, la première équipe luxembourgeoise à gagner une rencontre de groupe.

Mickaël Garos, à qui l’on n’a pas demandé de s’exprimer sur Adel Bettaieb, pas vraiment utilisé cette saison-là mais qui est ensuite parti en D1 turque (aujourd’hui à Cluj en D1 roumaine, avec une valeur maximale de 325 000 euros), a été le témoin de l’éclosion d’une génération qui valait près de 6 millions (5,875 millions) quand chacun de ces garçons a atteint son pic marchand.

1) Thibaut Lesquoy

(29 ans, Virton/D3 belge, valeur la plus élevée : 225 000 euros)

Il est le tout premier à s’être extirpé du F91 vers le monde pro, après cette saison pleine et sous covid de 2019/2020. Passé par la D2 néerlandaise (Almere et Willem II), mais aussi chez un club que le F91 avait éliminé sur la route de la phase de poules, les Arméniens d’Ararat, il est aussi le premier à revenir en DN avec ce contrat qui devrait le conduire au RFCU.

L’avis de Garos : «Ah lui, c’est un costaud en plus d’être un très bon gars. Et il allait très vite. J’aime beaucoup ce genre de joueur très complet et qui a une vraie mentalité de petit qui ne se laisse pas faire. Je ne sais pas s’il était le plus prêt à faire le pas vers le professionnalisme, mais c’est lui qui l’a fait.»

2) Corenthyn Lavie

(28 ans, Francs-Borains/D2 belge, valeur la plus élevée : 300 000 euros)

Ni en arrivant ni en repartant, le Français n’a semblé porter en lui les germes d’un futur pro et pourtant, son passage par Hostert nous a aveuglés : il est devenu incontournable en Challenger Pro League, l’antichambre de la D1 belge, avec notamment quatre saisons à 96 matches joués et 12 buts inscrits.

L’avis de Garos : «Avec du travail et un coach qui croit en lui, c’était évident qu’il allait faire quelque chose : il a une énorme frappe de balle. Il fait une belle petite carrière et ce n’est pas dû au hasard. Chez nous, on ne l’a pas assez vu parce qu’il a été trop souvent changé de poste, mais le talent était là.»

3) Sabir Bougrine

(28 ans, Raja Casablanca/D1 marocaine, valeur la plus élevée : 900 000 euros)

Le meneur de jeu a, de loin, constitué le plus beau palmarès de tous les joueurs de cette génération dorée. Il a été champion d’Azerbaïdjan avec le Neftchi Bakou (2021) et de Tunisie avec l’Espérance Tunis (2022), avant de réaliser le doublé au Maroc avec le Raja Casablanca (2024). Sommet de cette carrière : une demi-finale de Ligue des champions africaine en 2023.

L’avis de Garos : «Techniquement, il était au-dessus du lot. En fait, je l’ai vu littéralement humilier pas mal de joueurs à l’entraînement, sans être chambreur pour autant. Honnêtement, en termes de technique, il était bien plus fort que des pros que j’ai pu voir au haut niveau. Pour lui, ça s’est peut-être joué dans la tête pour une carrière encore plus costaud.»

4) Kobe Cools 

(27 ans, Dender/D1 belge, valeur la plus élevée : 800 000 euros)

Formé à Anderlecht, le défenseur central au physique de déménageur était arrivé à l’âge de 22 ans à Dudelange. Il en est reparti trois saisons plus tard pour s’installer à Dender, alors en D2, mais évolue désormais en Jupiler Pro League (aux côtés de l’ancien Pétangeois Nathan Rôdes) comme un incontournable absolu du club flamand : avec 36 matches joués sur 36, il n’a raté que 60 minutes sur l’ensemble de la saison.

L’avis de Garos : «Chacun joue avec ses qualités. Kobe, lui, c’était un monstre. Il était peut-être moins rapide que certains, mais qu’est-ce qu’il était costaud dans les duels! C’est Emilio Ferrera qui l’avait ramené. Et qu’est-ce qu’il lui rentrait dedans! C’était presque même à la limite du manque de respect. C’est peut-être ce qui l’a forgé aussi. Je ne dirais pas que je m’attendais à ce qu’il finisse en D1 belge, mais… il le mérite.»

5) Mohamed Bouchouari

(24 ans, Rodez/D2 française, valeur la plus élevée : 600 000 euros)

Son jeune âge ne l’avait curieusement pas exempté d’essuyer le feu des critiques dans cette fameuse campagne européenne et, à l’issue de la saison, il était retourné intégrer les espoirs d’Anderlecht. Formation pas finie? En tout cas, il est lentement monté en puissance. Cela lui a pris deux ans pour vraiment revenir dans un groupe seniors à bon niveau, en D2 néerlandaise (Emmen), avant une saison complète en D2 belge avec les juniors du RSCA (et même une entrée… d’une minute en D1 contre l’Union d’Anthony Moris). Depuis cette saison, il est incontournable en Ligue 2, où Rodez lui a offert le septième temps de jeu de l’équipe.

L’avis de Garos : «Dudelange, c’était sa grande première dans le monde des adultes. Il avait encore beaucoup de choses à apprendre, mais l’avait plutôt bien vécu. Mais Ferrera était très très dur avec lui. C’était sans doute pour son bien et quand je vois certains coaches aujourd’hui, je me dis que ça manque face à la génération actuelle. Mais Mohamed, il avait beaucoup de muscles dans les jambes, dur de le bouger.»

6) Antoine Bernier

(27 ans, Charleroi/D1 belge, valeur la plus élevée : 1,2 million)

C’est Seraing qui a permis au petit ailier de passer le cap en douceur, en passant par une bonne saison de D2 l’autorisant à s’installer à l’étage du dessus. Et cinq ans après le F91, il va boucler sa quatrième saison en Jupiler Pro League, pour 112 matches et 14 buts, avec Seraing, puis Charleroi.

L’avis de Garos : «Très, très, très fort! Technique, rapide, avec plein de petits appuis. Et surtout un très bon gars. Il fait partie de ces mecs qui ont toutes les qualités, mais ne se la racontent pas.»

7) Danel Sinani

(28 ans, Sankt-Pauli/D1 allemande, valeur la plus élevée : 1,5 million)

Pas la trajectoire linéaire qu’il aurait espérée au fil de tous ses prêts successifs par Norwich (Beveren, Huddersfield avec qui il a joué le match de barrages à Wembley pour monter en Premier League, Wigan), mais désormais titulaire en Bundesliga, il a mangé son pain noir.

L’avis de Garos : «Quelle vision du jeu! Il arrivait clairement à maturité avec nous. Il a trouvé une régularité dans cette campagne, dans les performances, mais aussi les statistiques, et ça, c’est hyper-important.»

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